Des observateurs de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOEUE) se sont déployés dans tout le Liban en prévision des élections parlementaires du 6 mai, en compagnie de délégations d'observateurs d'élections venus d'autres pays.
Elena Valenciano, membre du parlement européen, est observatrice en chef de la MOEUE au Liban, selon le Service européen pour l'action extérieure.
L'équipe principale de la mission, composée de neuf analystes, est arrivée à Beyrouth le 27 mars, et elle restera dans le pays jusqu'à la fin du processus électoral.
Cette équipe préparera également un rapport final complet.
Début avril, l'équipe principale a été rejointe par vingt-quatre observateurs sur le long terme qui ont été déployés dans tout le pays.
Trente-six autres observateurs à court terme seront envoyés début mai, après l'observation du vote des expatriés les 27 et 29 avril.
Ces élections, qui sont les premières du Liban en neuf ans, se feront « sous un microscope arabe, international et local », a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Municipalités Nohad al-Machnouk.
« Notre responsabilité est de garantir que les élections sont transparentes, neutres et équitables », a-t-il ajouté.
L'Institut démocratique national (IDN), dirigé par l'ancienne secrétaire d'État des États-Unis Madeleine Albright, « surveillera les élections avec trente observateurs répartis dans les quinze districts électoraux », a fait savoir le service de presse d'al-Machnouk.
Une équipe de la Ligue arabe, et une autre du Réseau arabe d'observation des élections devraient surveiller les élections, a indiqué le service de presse.
Évaluation complète des élections
Les vingt-quatre observateurs sur le long terme de la MOEUE ont été répartis en douze équipes de deux et sur douze sites dans plusieurs zones du Liban, et ils surveilleront « tous les aspects du processus électoral », a expliqué Valenciano à Al-Mashareq.
Les observateurs ont commencé à travailler sur les procédures préliminaires en prévision de l'observation du processus électoral le jour des élections et de la publication des résultats, jusqu'à la date limite des recours, a-t-elle précisé.
Valenciano est arrivée au Liban le 10 avril pour rencontrer al-Machnouk et le président libanais Michel Aoun et pour être informée des préparations aux élections. Elle restera dans le pays jusqu'après les élections.
« La mission effectuera une évaluation complète du cadre légal, de l'administration électorale, de l'inscription des électeurs, des campagnes électorales et de leur financement, du rôle des médias, du processus de vote, du dépouillage et de la publication des résultats », a-t-elle expliqué.
« Les observateurs ont commencé à rencontrer des responsables de ces élections, du ministère de l'Intérieur aux gouverneurs et d'autres encore », a-t-elle fait savoir.
Ils ont commencé à préparer des rapports détaillés du terrain, qu'ils envoient à l'équipe d'analystes à Beyrouth, a-t-elle poursuivi.
Le jour des élections, six membres du parlement européen, une trentaine de représentants des missions diplomatiques européennes au Liban, et des représentants des missions diplomatiques suisses et norvégiennes se joindront aux autres observateurs de l'UE, a indiqué Valenciano.
La délégation respectera les « normes maximales de neutralité et de non-ingérence dans son travail et son évaluation des résultats », a-t-elle précisé. « Nous nous attendons à des élections transparentes, et nous sommes au Liban pour aider à atteindre cet objectif. »
« Les élections seront plus transparentes »
« Ce n'est pas la première fois que la MOEUE observe des élections au Liban », a rappelé Laury Haytayan, candidate à l'élection dans le premier district de Beyrouth, sur la liste We Are All National.
L'UE avait en effet déjà observé des élections au Liban en 2005 et 2009.
Il est très important, surtout pour ces élections, qui seront organisées selon une nouvelle loi électorale, que des parties neutres de l'étranger viennent surveiller le processus, a-t-elle déclaré à Al-Mashareq.
La présence d'observateurs « donne aux candidats le sentiment que les élections seront plus transparentes », a-t-elle ajouté.
« Leur présence est importante non seulement le jour des élections, mais aussi avant, car des irrégularités se produisent en amont des élections, comme l'achat de votes », a-t-elle poursuivi.
La présence d'observateurs « est très importante », a affirmé à Al-Mashareq le directeur général de l'Association libanaise de transparence, Dany Haddad.
Les observateurs qui ont surveillé les élections de 2009 « ont remis de bons rapports sur la conduite du processus électoral, et ont émis d'importantes recommandations », a-t-il rapporté.
Ces dernières soulignaient entre autres points le besoin pour le Liban d'adopter un code électoral à la proportionnelle et de renforcer le rôle des femmes, a-t-il ajouté.
Au total, quatre-vingt-six femmes sont candidates aux élections du 6 mai, sur 597 candidats, soit près de quinze pour cent de l'ensemble des candidats.
La présence d'observateurs électoraux en 2018 « améliore la confiance envers le Liban et la démocratie et renforce la transparence », a conclu Haddad.