Dans le communiqué final du 29e sommet de la Ligue arabe, qui s'est tenu dimanche 15 avril dans la ville saoudienne de Dhahran, les chefs d'État et les délégations de 21 des 22 pays membres de la Ligue arabe ont lancé un avertissement ferme à l'Iran.
« Nous réitérons notre ferme condamnation des actions terroristes de l'Iran dans la région arabe, et rejetons son ingérence flagrante dans les affaires des pays arabes », a déclaré le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz dans son discours d'ouverture.
Les rois, les princes et les présidents participant à ce sommet se sont adressés à un auditoire composé de plusieurs rois et de 17 chefs d'États arabes, à l'occasion de réunions, de discours et de consultations qui se sont poursuivis jusque dans la soirée.
Dans le communiqué final du sommet, la Déclaration de Dhahran, les États membres ont condamné l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures des pays arabes.
Ils ont condamné « les tentatives agressives de l'Iran pour déstabiliser la sécurité et alimenter les conflits sectaires dans les pays arabes », en apportant son soutien et en armant des « milices terroristes » dans un certain nombre de ces États.
Ces actions contreviennent aux principes de bon voisinage, aux règles des relations internationales, aux principes des lois internationales et à la Charte des Nations unies, a énoncé cette déclaration.
Elle demande que l'Iran retire ses milices et ses éléments armés de tous les pays arabes, en particulier de Syrie et du Yémen.
Un soutien affirmé aux pays arabes
La Ligue arabe condamne fermement le fait que les Houthis (Ansarallah) appuyés par l'Iran visent l'Arabie saoudite, poursuit cette déclaration, soulignant que 119 missiles balistiques ont été tirés en direction de Riyad et d'autres villes.
La déclaration affirme le soutien de la Ligue arabe à l'Arabie saoudite « pour toutes les mesures qu'elle prendra pour protéger sa sécurité et ses installations ».
Elle appelle la communauté internationale à durcir les sanctions contre l'Iran et ses milices affiliées, et à l'empêcher de soutenir des groupes tels que les Houthis, avec des missiles balistiques fabriqués en Iran et tirés depuis le Yémen.
Elle demande également à l'Iran de se conformer aux termes de la résolution 2216 de 2015 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui impose des sanctions, notamment un gel général des avoirs, une interdiction de voyage et un embargo sur les armes, à l'encontre d'Abdoulmalik al-Houthi, le leader des Houthis.
Cette résolution appelle également toutes les parties à mettre fin immédiatement et sans condition à la violence, au retrait des Houthis de toutes les régions capturées lors du conflit en cours, à la restitution des armes saisies aux institutions militaires et de sécurité, et à la fin de toutes les actions relevant normalement de l'autorité du gouvernement légitime.
Les États membres ont également réaffirmé leur soutien à Bahreïn pour toutes les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses capacités contre toute atteinte et toute ingérence extérieure.
Ils ont affirmé leur soutien aux efforts de la coalition arabe pour venir en aide au gouvernement légitime du Yémen, mettre un terme à la crise yéménite et garantir l'indépendance de ce pays et son unité.
L'ingérence iranienne, une réelle préoccupation
« Il est naturel que la déclaration finale du sommet arabe parle de la question iranienne et de l'intervention de l'Iran dans la région », a affirmé Abdoullah al-Dakhil, professeur de science politique à l'université du roi Saoud de Riyad.
« Cela est dû au fait que cette ingérence iranienne est un grand motif d'inquiétude pour de nombreux pays participant à ce sommet », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
Cette question exige une position arabe unifiée du fait de sa complexité, a-t-il poursuivi, soulignant que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) avait élargi sa présence au Yémen, au Liban, en Syrie et en Irak.
L'affaire concerne la sécurité nationale arabe, a-t-il précisé, ajoutant que les missiles balistiques lancés contre l'Arabie saoudite par les Houthis, appuyés par l'Iran, constituaient désormais une menace directe pour les populations civiles de la région.
« Il n'est un secret pour personne que les Houthis obtiennent et lancent ces missiles avec l'aide et le soutien direct du CGRI », a-t-il ajouté.
Les milices transfrontalières mises en place et dirigées par le CGRI sont devenues un sujet de préoccupation croissant, a poursuivi al-Dakhil.
Le travail de ces milices consiste à mettre en œuvre le projet expansionniste iranien, a-t-il ajouté, et « la meilleure preuve en est le transfert par le CGRI de missiles et de drones aux milices présentes au Yémen, en Syrie et au Liban ».
Cela représente « un danger réel qui doit être éliminé », a-t-il ajouté.
« Il est important de parvenir à une position arabe commune, car les décisions et les déclarations individuelles, aussi fortes qu'elles soient, ne pourront jamais être aussi efficaces qu'une décision collective », a-t-il déclaré.
Une position arabe unifiée est nécessaire pour contrer effectivement l'Iran, a-t-il conclu, et pour débarrasser la région des activités qui portent atteinte à sa stabilité, à sa sécurité et à sa sûreté.