Des adolescentes syriennes, libanaises et palestiniennes participent à l'initiative « Des filles pour le changement » de l'UNICEF, qui a pour but de tourner les caméras vers elles pour qu'elles racontent leurs difficultés et leurs espoirs, avec leur voix et leur style uniques.
Mais elles doivent d'abord apprendre à utiliser les caméras et les outils audiovisuels.
Cette initiative, lancée le 29 mars en coopération avec le Festival international du film de l'université Notre-Dame-Louaize, la Société cinématographique de Beyrouth et Canon, a pour but d'autonomiser les jeunes filles et de les encourager à faire entendre leurs voix.
Elle est destinée aux jeunes filles des communautés libanaises qui accueillent des réfugiés syriens, et aux réfugiées syriennes et palestiniennes âgées de 14 à 21 ans, selon Amira Alamouddin, la représentante de l'UNICEF responsable du projet.
Les courts-métrages que ces filles produisent ensemble seront projetés dans des festivals de film libanais et internationaux, a précisé Alamouddin.
« Avec leur propre voix »
Avant le début des tournages, des animateurs encourageront les filles à parler des problèmes qu'elles rencontrent, et aborderont les questions liées au genre, comme les violences familiales, lors de plusieurs ateliers de sensibilisation, a fait savoir Alamouddin.
La Société cinématographique de Beyrouth leur apprendra ensuite comment se servir des outils et des techniques audiovisuels pour raconter leurs histoires, et comment se servir d'une caméra.
Lors de la phase finale du projet, qui débutera à la mi-avril et se poursuivra jusqu'en octobre, ces jeunes filles filmeront les histoires qu'elles auront créées ensemble, a-t-elle expliqué.
« Les Libanaises des communautés d'accueil et les réfugiées syriennes pourront briser la barrière de la peur et du silence, et raconter leurs difficultés dans un court-métrage qui sera projeté publiquement au Liban et dans des festivals de cinéma », a-t-elle indiqué.
Cette initiative « permettra aux filles de faire entendre leurs voix et de raconter au monde leurs vies quotidiennes dans leurs communautés », a-t-elle ajouté. « Le monde connaîtra leurs problèmes et leurs difficultés, racontés par la voix des filles elles-mêmes, ce qui est le but de ce projet. »
« Améliorer la situation »
« Le but du projet est de former les filles à l'utilisation d'outils audiovisuels et cinématographiques pour exprimer leurs opinions et exposer leurs problèmes, dans le but d'améliorer les choses », a déclaré le cinéaste Sam Lahoud, professeur à l'université Notre-Dame-Louaize.
La formation technique consiste à « apprendre aux filles à utiliser une caméra pour filmer, le son et le montage », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
L'initiative « Des filles pour le changement » sera mise en œuvre dans le nord, au Mont-Liban, à Beyrouth, dans la vallée de la Bekaa et dans le sud, a-t-il fait savoir, et une vingtaine de filles participeront.
Leur formation sera assurée par des spécialistes et se terminera par la production d'un film de trois à quatre minutes pour chaque groupe régional, a indiqué Lahoud.
« Nous projetterons [ces films] lors du Festival du film de Beyrouth, du Festival international du film féminin de Beyrouth, et lors des festivals internationaux auxquels la Société cinématographique de Beyrouth participera », a-t-il ajouté.
Le travail de ces jeunes filles sera également diffusé sur les réseaux sociaux.
En plus d'enseigner de nouvelles compétences aux participantes, le projet a une signification supplémentaire, car il fournit « un espace pour la convergence entre les filles libanaises et syriennes, et ouvre la voie au dialogue et à la réunion ».
Mettre en lumière les difficultés
Le programme « Des filles pour le changement » est important « car il encourage les filles à aborder leurs problèmes et leurs difficultés librement », a déclaré le ministre d'État à la Condition féminine Jean Oghassabian.
À travers les films qu'elles produisent, « ces filles présenteront des solutions à leurs problèmes », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
L'initiative fournit une opportunité aux filles, en particulier aux réfugiées syriennes, de développer leurs talents pour construire leur avenir, a déclaré Mouin Merhebi, ministre d'État aux Affaires des réfugiés.
« Le point le plus important est que ce projet permet aux filles d'exprimer librement leurs problèmes et leurs peurs », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
Il favorisera les idées créatives, a-t-il poursuivi, car les histoires qu'elles raconteront mettront en évidence certains problèmes auxquels la société peut ensuite trouver des solutions.
Je veux une épouse syrienne parmi ces réfugiés. Je suis Irakien.
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J'espère être l'un de ceux qui participent à changer la vision du monde à propos des différentes sociétés et classes à l'heure actuelle.
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