Terrorisme

Les Houthis assiègent le directorat d'Ash-Shaer dans la province d'Ibb

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des Yéménites participent à un rassemblement pour protester contre la présence des Houthis (Ansarallah) dans la municipalité d'Ibb, le 21 février 2015. [Stringer/AFP]

Des Yéménites participent à un rassemblement pour protester contre la présence des Houthis (Ansarallah) dans la municipalité d'Ibb, le 21 février 2015. [Stringer/AFP]

Les Houthis (Ansarallah) imposent un siège des villages du directorat d'Ash-Shaer dans la province orientale d'Ibb depuis la mi-mars, ont fait savoir des médias locaux.

Cette milice appuyée par l'Iran a renforcé sa présence dans les villages d'al-Adana et al-Najd par des unités armées dans la région de Naqil al-Shaq du directorat d'Ash-Shaer.

Des combattants houthis ont enlevé des dizaines d'habitants après des embuscades armées qui ont visé les unités de la milice sur la route principale.

La milice a ainsi enlevé plusieurs habitants des régions d'al-Ridai, Aden, al-Wazla, Thee al-Nimr, et Naqil al-Shaq, exigeant que leurs familles versent de fortes sommes d'argent en échange de leur libération.

« Pris entre deux feux »

« Nous sommes pris entre deux feux », a expliqué Ahmad al-Shaeri, un habitant d'al-Shaeri, à Al-Mashareq. « Nous sommes victimes d'extorsions de la part des milices pour quelque raison que ce soit ou sans aucune raison, et nous sommes assiégés dans nos maisons. »

Certains habitants ont été arrêtés pour avoir protesté contre les diktats des Houthis, a-t-il ajouté.

La milice a également à également imposé des tribus aux habitants de certains habitants du district d'Ash-Shaer, ce qui revient à une forme d'extorsion fiancière, a expliqué al-Shaeri.

Les Houthis ont commencé à imposer ce siège après que trois de leurs combattants eurent été tués lors de l'explosion d'une bombe le 18 février au sud de Naqil al-Shaq, dans le district d'al-Shaer.

Ils ont également arrêté et emprisonné des habitants à proximité du site de l'attaque alors qu'ils en recherchaient les auteurs.

« Les familles ont dû payer pas moins de 20 000 riyals yéménites (80 USD) pour la libération de leurs fils, qui s'avérèrent innocents de toute implication dans cet incident », a raconté Abdoullah Ali, un habitant local, à Al-Mashareq.

Des cas similaires d'extorsion ont eu lieu dans les villages d'al-Haifa, Raha, Hakeel et Malhaki, a-t-il ajouté.

Appel à lever le siège

Le 17 mars, le ministre de l'Administration locale Abdoul-Raqib Fateh a condamné les Houthis pour avoir assiégé et déplacé les habitants du district d'Ash-Shaer.

Il a appelé la communauté internationale à faire pression par tous les moyens pour obtenir la levée du siège dans toutes les provinces qui sont sous le contrôle des Houthis.

Fateh a demandé aux organisations internationales opérant au Yémen de venir en aide aux civils à Ash-Shaer et de leur fournir tout le soutien humanitaire nécessaire.

« Les crimes de déplacement, de siège, d'extorsion envers les habitants et d'emprisonnement de leurs fils sont autant de crimes contre l'humanité », a déclaré Abdoul Rahman Barman, avocat et militant des droits de l'homme.

Les Houthis ont commis toutes sortes de violations envers les habitants des régions sous leur contrôle, et les organisations internationales des droits de l'homme ont le devoir de documenter et d'exposer ces crimes au monde, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

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