Le gouvernement de « salut national » formé au Yémen par les Houthis (Ansarallah) n'a pas rempli ses obligations, ont déclaré des experts à Al-Mashareq.
Cette entité, qui rivalise avec l'administration internationalement reconnue du président Abdrabbo Mansour Hadi, ne s'occupe pas des Yéménites, et détourne des ressources pour mener une guerre par procuration au nom de l'Iran, ont-ils rapporté.
Les habitants des provinces contrôlées par les Houthis qui sont administrées par le gouvernement de salut national souffrent d'un manque de services publics comme l'électricité et l'eau potable.
Ils sont également confrontés à la détérioration des conditions humanitaires et au non-versement des salaires.
Un fardeau pour les habitants
Le gouvernement de salut ne joue pas son rôle de service aux habitants des zones qu'il administre, a fait savoir à Al-Mashareq la travailleuse humanitaire Fakhriya Ali.
« Au contraire, le gouvernement accable encore plus les citoyens, augmentant le prix des dérivés de pétrole et de tous les biens, et faisant des profits sur les besoins des gens », a-t-elle indiqué.
Des produits ont été retirés des marchés pour orchestrer des augmentations des prix qui accablent les Yéménites, lesquels subissent déjà beaucoup de difficultés, a-t-elle poursuivi, comme le non-versement des salaires pour les fonctionnaires depuis un an.
« L'arrêt du paiement des salaires des fonctionnaires a eu un impact négatif direct sur les services fournis aux citoyens, comme l'éducation et les soins de santé », a-t-elle expliqué.
Ces services ne sont pas assurés gratuitement, a-t-elle déclaré, et ils sont désormais encore plus chers, à une époque où les gens n'ont pas des revenus pour couvrir leurs frais.
Les services d'infrastructure comme l'eau et l'électricité font également défaut, a-t-elle ajouté.
« Le prétexte d'effort militaire n'est plus convaincant pour grand monde, car même si les services de base et les salaires sont absents, les membres du [gouvernement de salut] qui profitent de la guerre lancent leurs propres projets de financement et leurs entreprises de blanchiment d'argent », a fait remarquer Ali.
Ils achètent des terres et des propriétés, et ils utilisent des ressources nationales pour leur profit personnel sans se soucier du bien-être des citoyens ordinaires.
Pendant ce temps, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et blessés, et continue de servir les intérêts de l'Iran, a-t-elle rapporté.
« Un intermédiaire pour l'Iran »
« L'autorité de facto à Sanaa essaie de jouer le rôle d'un gouvernement », a fait savoir le politologue Yassin al-Tamimi à Al-Mashareq.
« Elle monopolise et contrôle les ressources et les redirige non pas pour l'effort de guerre, mais pour renforcer sa puissance politique et économique », a-t-il déclaré.
« Malgré les tentatives désespérées de qualifier ce qui se déroule de guerre nationale contre une agression externe, ce que nous voyons est une guerre par procuration qui ne sert à rien pour les Yéménites, et qui consolide la position de l'Iran dans le conflit régional », a expliqué al-Tamimi.
« Le rôle des Houthis dans cette guerre est celui d'intermédiaire pour l'Iran et ses intérêts », a déclaré à Al-Mashareq Abduolsalam Mohammed, directeur du Centre Abaad d'études et de recherche.
Dans le même temps, en dépit des revenus accumulés par les Houthis, « la population des zones sous leur contrôle souffre d'un manque total de services comme l'électricité et les soins de santé, et l'arrêt du versement des salaires ».
Les fonds qu'ils prélèvent auprès de la population sont redirigés « pour servir les intérêts de leurs soutiens et les objectifs de l'Iran dans la région », a-t-il poursuivi.
« La plupart des infrastructures au Yémen ont été détruites à cause de la guerre et du conflit régional en cours », a déclaré l'économiste Abdoul-Jalil Hassan à Al-Mashareq.
Les ressources domestiques doivent être canalisées vers la réhabilitation des infrastructures et la réactivation des services apportés aux citoyens, et vers la construction et la reconstruction, plutôt que pour les champs de bataille, a-t-il affirmé.
« C'est ce que les parties prenantes du conflit doivent considérer pour mettre fin à la guerre qui n'a apporté au Yémen que la ruine et la destruction quotidiennes pendant les [trois] dernières années. »
Les EAU doivent prouver leurs bonnes intentions en essayant de mettre fin à la guerre dès que possible. La chance est maintenant bonne car l'ennemi est en retrait. Cependant, nous devons présenter un leader aimé et respecté par les Yéménites. Abdrabbuh Mansour n'est pas la bonne personne maintenant. Plus important encore, le siège de Taiz devrait être levé afin que la guerre puisse être terminée.
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