Près de deux millions de Yéménites qui ont été déplacés par la guerre sont confrontés à des conditions difficiles encore aggravées par un manque d'aide, ont déclaré des responsables yéménites à Al-Mashareq, appelant les bailleurs de fonds internationaux étrangers à renforcer leur soutien.
Les personnes déplacées internes (PDI) ont de plus en plus besoin de nourriture et d'aide humanitaire alors que la guerre se poursuit, ont-ils fait savoir, mais la baisse du financement a empêché les organisations internationales humanitaires d'apporter une aide suffisante.
Selon un rapport de la Task Force on Population Movement (TFPM) publié en juillet, 1,98 million de Yéménites ont été déplacés par le conflit, soit 7 % de la population.
Ce rapport a également identifié quelque 946 044 rapatriés dans vingt provinces, ce qui signifie que 10,4 % de la population yéménite a connu le choc d'un déplacement à cause du conflit au cours des vingt-six derniers mois.
Les cinq provinces ayant connu la plus forte augmentation de PDI sont Aden, Marib, Amran et Ibb, ainsi que le district administratif de Sanaa.
Quant à la durée du déplacement, 84 % d'entre elles ont été contraintes de vivre loin de chez elles pendant plus d'un an, a précisé le rapport.
La population déplacée fait face à une baisse de ses moyens de subsistance et de l'accès aux services sociaux de base, ce qui la rend encore plus vulnérable aux épidémies, à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition, a ajouté le rapport.
Même à leur retour, nombre de ces personnes trouvent leurs biens et leurs propriétés endommagés ou détruits, a indiqué le rapport, les empêchant parfois de reprendre le cours de leur vie d'avant.
Aide insuffisante
« L'aide en nourriture et autre fournie par les organisations humanitaires internationales couvre à peine 30 à 40 % des besoins des PDI », a déploré Abdelwahab al-Washli, directeur de l'Unité exécutive pour les PDI au Yémen.
La guerre « a grandement augmenté le fardeau qui pèse sur la population en général, et sur les PDI en particulier, car elles ont quitté leurs régions et leurs maisons pour se sauver elles-mêmes et leurs enfants », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
« Par conséquent, il leur manque les ressources les plus basiques pour subsister au niveau le plus élémentaire », a-t-il ajouté.
Selon le rapport de la TFPM, les besoins les plus urgents de la population déplacée sont la nourriture (75 %), l'accès à un revenu (8 %), un abri ou logement (5 %) et l'eau potable (3 %).
À cause du manque d'aide, l'Unité exécutive distribue l'aide humanitaire et alimentaire aux PDI à tour de rôle, a fait savoir al-Washli, un groupe différent recevant l'aide chaque mois.
L'unité travaille avec des organisations de la société civile et le secteur privé, a-t-il rapporté.
Environ 60 % des PDI ont trouvé refuge chez leur famille, les camps étant recherchés principalement par celles qui n'ont pas d'autre alternative, a-t-il précisé.
L'unité paie le loyer de 1 500 familles déplacées à Sanaa, lesquelles font partie des couches les plus pauvres et les plus démunies de la population des PDI, a poursuivi al-Washli.
« Certaines PDI ont trouvé des emplois modestes pour aider leurs familles à se nourrir et à répondre à leurs besoins grandissants », a-t-il déclaré.
Manque de financement
Les organisations internationales d'aide ne peuvent pas fournir tout le soutien dont les PDI ont besoin à cause de la baisse du financement pour les activités humanitaires, a indiqué Zaid al-Alaya, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies au Yémen.
Seulement 55 % du financement nécessaire pour le Plan de réponse humanitaire de 2017 ont été reçus, a-t-il précisé à Al-Mashareq, ajoutant que cela a eu un impact négatif sur les actions d'aide des organisations humanitaires affiliées à l'ONU.
Des entités locales travaillent en coordination avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l'Organisation internationale pour les migrations, le Programme alimentaire mondial et l'Unité exécutive pour servir les PDI, a expliqué al-Alaya.
« Leurs efforts se portent principalement sur les groupes les plus fragiles, comme les femmes, les enfants et les personnes ayant des besoins spéciaux parmi les PDI et les couches de la population les plus touchées par la guerre », a-t-il ajouté.
Sanaa accueille actuellement 52 700 familles déplacées venues de treize provinces, majoritairement Saada et Taez, selon Abdoul Wahab Sharafuddin, directeur de l'Unité des PDI de Sanaa.
Cela représente environ 25 % de toutes les PDI du Yémen, a-t-il précisé à Al-Mashareq.
Les PDI viennent s'installer à Sanaa « parce qu'elles pensent qu'elles auront plus de chance d'obtenir de l'aide que dans d'autres provinces », a-t-il indiqué, ajoutant que l'aide alimentaire et autre qui leur est fournie ne couvre que 65 % de leurs besoins.
Mais le district est confronté à plusieurs difficultés pour répondre à la crise des déplacements, a-t-il fait savoir, y compris l'impossibilité d'accueillir le nombre grandissant d'élèves.
Il y a actuellement 98 000 élèves déplacés à Sanaa, a-t-il rapporté, ajoutant que l'unité s'efforce de les inscrire à l'école.
Dans le même temps, de nombreuses écoles de Sanaa, qui est tenue par les Houthies, restent fermées en raison d'une grève syndicale causée par le non-versement des salaires des enseignants.
Ahhhhhh Dieu me suffit et Il est le meilleur gérant des affaires! J'ai été déplacé de Ta'iz. La plupart des personnes déplacées de Ta'iz sont maintenant à Sanaa. J'ai rencontré beaucoup de gens. Jusqu’à quand …
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