Liwaa al-Thawra suit une idéologie extrémiste proche de celle d'al-Qaïda, et tente de porter atteinte à la stabilité de l'Égypte de la même façon, en attaquant des membres de l'armée et de la sécurité, expliquent des experts à Al-Mashareq.
Liwaa al-Thawra a annoncé sa création le 21 août 2016, après avoir revendiqué une attaque contre le poste de contrôle d'al-Agizi dans la province de Menoufia, faisant deux morts et trois blessés dans les rangs de la police, ainsi que deux blessés civils.
Le groupe a revendiqué sa deuxième attaque, l'assassinat du général de brigade Adel Ragai, le 22 octobre.
Les enquêtes menées par les bureaux du procureur de l'armée égyptienne et le parquet ont révélé l'existence d'une coordination entre le mouvement Hasm et Liwaa al-Thawra, et que tous deux partagent une même source de financement.
Activités confinées à l'Égypte
« Les attaques menées par Liwaa al-Thawra se limitent au territoire égyptien, et l'armée égyptienne poursuit ses éléments », a confirmé Iman Ragab, experte du Centre Al-Ahram d'études stratégiques et politiques.
Dans le même temps, a-t-elle indiqué à Al-Mashareq, l'armée assiège Wilayat Sinaï, affilié de « l'État islamique » (Daech).
Bien que Liwaa al-Thawra n'eut mené que deux opérations en un an, ses éléments sont capables de porter d'autres attaques, et il est évident qu'ils ont bénéficié d'un entraînement, a-t-elle affirmé.
Liwaa al-Thawra « a recours, lors de ses opérations, à des tactiques qui incluent l'assassinat et les attaques surprises », a fait savoir le major général Tharwat al-Nasiri, expert militaire et conseiller à l'Académie militaire Nasser.
Le groupe ne recrute que des jeunes, a-t-il expliqué à Al-Mashareq, les soumettant à un entraînement rigoureux dans le but de mener des attaques rapides dans les provinces.
« La doctrine du groupe vise principalement à attaquer des membres de l'armée et de la police spécifiquement en Égypte, et bien qu'il communique avec des éléments externes, ses activités ne s'étendent pas en dehors des frontières du pays », a déclaré al-Nasiri.
Al-Nasiri a rapporté que les forces égyptiennes ont arrêté plusieurs éléments du mouvement, semant le chaos dans ses rangs et limitant le nombre d'attaques qu'il a pu mener pendant un an ou deux.
Les forces de sécurité à leur poursuite
« Le groupe a adopté une approche violente, accusant la société égyptienne en général d'être takfir et prenant pour cible en particulier les membres de l'armée et de la police », a fait savoir à Al-Mashareq l'ancien chef adjoint de l'Agence de sécurité d'État, Fouad Allam.
L'idéologie du mouvement ressemble à celle d'al-Qaïda, a-t-il affirmé.
« Liwaa al-Thawra est l'exemple typique d'un mouvement qui cherche à mener des opérations à fort impact et soigneusement planifiées, avec de longs intervalles entre elles, et qui s'efforce de procurer illégalement des armes à ses éléments dans les provinces égyptiennes », a-t-il expliqué.
Les enquêtes menées par le bureau du procureur public concernant les deux attaques menées par le groupe ont révélé que celui-ci disposait de plusieurs repaires qu'il utilise pour l'entraînement et le stockage, a-t-il fait savoir.
Dans l'un des repaires du groupe dans la province d'al-Sharqiyah, les forces égyptiennes ont trouvé le couvre-chef militaire du général de brigade Adel Ragai, l'arme d'un membre des services secrets et une très grande quantité de Kalashnikov, a-t-il ajouté.
Le 25 décembre, les forces de sécurité égyptiennes ont abattu deux membres du groupe lors d'un raid sur l'un de ses repaires dans la province de Menoufia.
Dans un entretien publié sur les réseaux sociaux un an après la fondation du groupe, le porte-parole de Liwaa al-Thawra, Salaheddin Youssef, a admis qu'il adoptait une idéologie qui considère les forces de sécurité égyptiennes comme des « infidèles ».
Il a également exprimé des différences idéologiques avec Daech, révélant qu'il s'attendait à ce que Daech périclite sous peu, alors que son groupe restera intact.
Ce sont les mots d'un flatteur comme celui qui l'a écrit.
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