Diplomatie

Un sommet arabe en Jordanie pour traiter des enjeux régionaux

Par Mohammed Ghazal à Amman

Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safadi accueille le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit à Amman le 19 mars. La Jordanie est l'hôte de la 28e Session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe, qui s'ouvrira dans la région de la mer Morte le 23 mars. [Khalil Mazraawi/AFP]

Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safadi accueille le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit à Amman le 19 mars. La Jordanie est l'hôte de la 28e Session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe, qui s'ouvrira dans la région de la mer Morte le 23 mars. [Khalil Mazraawi/AFP]

La Jordanie a terminé les préparatifs et intensifié les mesures de sécurité en prévision de la 28e Session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe, qui s'ouvrira jeudi 23 mars dans la région de la mer Morte.

Les représentants des 22 États membres de la ligue se pencheront sur les épineux dossiers de la région, et devraient formuler de nouveaux plans pour combattre le terrorisme et renforcer le développement, ont expliqué des experts et des observateurs à Al-Mashareq.

C'est la quatrième fois que la Jordanie accueille ce sommet, qui se terminera le 29 mars, et l'édition de cette année s'inscrit dans un contexte de circonstances et d'enjeux exceptionnels, notamment dans les domaines politiques, économiques et sociaux.

Les discussions devraient se centrer sur la paix au Moyen-Orient, la guerre contre le terrorisme et les groupes terroristes dans la région, notamment en Syrie, en Irak, au Yémen et en Libye, la coopération arabe conjointe en matière de sécurité, la coopération économique, la crise des réfugiés, le fort taux de chômage qui frappe la jeunesse arabe, et la pauvreté, entre autres sujets.

Lors d'une conférence de presse organisée le 19 mars à Amman, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit a révélé que plusieurs résolutions relatives à des plans et des programmes de lutte contre le terrorisme seraient discutées lors de ce sommet.

Elles s'inscriront dans le cadre d'une approche globale pour répondre à la menace du terrorisme au Moyen-Orient, a-t-il ajouté, soulignant que ce sommet est une excellente occasion offerte aux Arabes de se retrouver.

Coopération contre le terrorisme

Le prochain sommet arabe devrait se centrer sur le renforcement de la coopération arabe conjointe dans la lutte contre le terrorisme, a expliqué le major général Adeeb al-Sarayreh, analyste stratégique et officier dans l'armée jordanienne aujourd'hui à la retraite.

Cela est particulièrement important à la lumière des développements rapides dans la région et des progrès continus contre « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) à Mossoul en Irak et à al-Raqqa en Syrie, a-t-il ajouté.

« La guerre contre le terrorisme fera l'objet de nombreuses discussions lors de ce sommet, tout comme les efforts de paix au Moyen-Orient », a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité pour les dirigeants arabes d'élaborer un plan permettant de répondre à ces problèmes de manière permanente.

La coopération arabo-arabe doit être intensifiée dans tout plan destiné à lutter contre le terrorisme, a-t-il estimé, car il ne sera pas possible de rétablir la stabilité dans la région tant que les groupes terroristes continueront leurs luttes d'influence.

Oraib al-Rantawi, directeur général du Centre al-Quds d'études politiques, a expliqué s'attendre à ce qu'existe un fort consensus entre les pays arabes au sujet des efforts de lutte antiterroriste.

« Les dirigeants arabes exprimeront leur soutien aux efforts déployés par la partie irakienne pour vaincre l'EIIL et aux efforts entrepris [par d'autres gouvernements] pour lutter contre des groupes extrémistes comme al-Qaïda et d'autres dans le Sinaï et au Yémen », a-t-il ajouté.

« Il ne s'agira pas d'une session extraordinaire du sommet ni d'un sommet différent des autres, mais il intervient dans le cadre des efforts visant à parvenir à la paix et à aborder toutes les questions et tous les défis auxquels sont confrontés les pays arabes », a-t-il précisé.

Plans de développement durables

« Les défis au Moyen-Orient, notamment les défis politiques et la guerre contre le terrorisme, ne peuvent être résolus sans qu'existent des plans et des programmes de développement durable pour répondre aux défis économiques et sociaux de la région », a affirmé l'économiste Hossam Ayesh.

« La guerre contre le terrorisme et les efforts pour apporter la paix au Moyen-Orient doivent aller de pair avec des plans de développement qui aident à réduire la pauvreté, le chômage et l'ignorance, qui sont les causes profondes qui alimentent la violence et l'extrémisme », a-t-il ajouté.

Ce sommet arabe s'attachera à promouvoir la coopération dans les domaines du commerce et de l'investissement, a-t-il indiqué, car le commerce intra-arabe ne représente que 10 % du volume total du commerce extérieur dans ces pays.

Il a instamment demandé aux États membres de la ligue de faciliter la circulation des citoyens entre eux afin de renforcer les opportunités économiques.

Le sommet arabe est également l'occasion de répondre à la situation des réfugiés syriens qu'accueillent les pays voisins, a-t-il indiqué.

« La Jordanie accueille près de 1,4 million de réfugiés syriens et a atteint le point de saturation », a ajouté Ayesh.

« La présence de millions de réfugiés syriens dans des pays comme le Liban, la Jordanie, l'Égypte et d'autres a augmenté la souffrance économique de ces pays », a-t-il ajouté, appelant à un soutien arabe renforcé à cet égard.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500