Le Sommet arabe souligne la solidarité contre l'ingérence iranienne

La déclaration de clôture émise par les dirigeants prenant part au 27e Sommet arabe dans la capitale mauritanienne Nouakchott les 25 et 26 juillet incluait un rejet catégorique de « l'ingérence iranienne menaçant la sécurité nationale arabe ».

La publication de cette condamnation démontre « une position arabe unie contre l'ingérence de l'Iran, et est un message clair sommant l'Iran de ne pas s'investir dans la région, en particulier au vu de l'intensification récente de ses interventions en Irak et en Syrie », a déclaré surtout Muhyuddin Ghanem, professeur de relations internationales à l'université du Caire.

Cette déclaration montre que les États arabes « exigent que l'Iran cesse d'aider les groupes qu'il soutient » dans des pays comme la Syrie, l'Irak et le Yémen, et qu'il s'abstienne de semer le chaos et de saper la sécurité dans toute la région, a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Ce n'est pas la première fois

« La position adoptée par la Ligue arabe face à l'Iran n'est pas le premier exemple de cette année, et il semble qu'il ne sera pas le dernier, si on se base sur le déroulement des événements politiques de la région », a indiqué Fathi al-Sayed, chercheur en affaires iraniennes au Centre du Moyen-Orient pour les études régionales et stratégiques.

La plupart des membres de la Ligue arabe « avaient déjà déclaré leur position ferme le 10 janvier, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe qui s'était tenue à la demande de l'Arabie saoudite », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Lors de cette rencontre, a-t-il indiqué, « ils ont affirmé dans une déclaration conjointe leur solidarité avec le royaume face aux attaques hostiles et aux actions provocantes de l'Iran contre l'Arabie saoudite, et ont condamné les attaques de l'Iran contre des missions diplomatiques ».

Cette déclaration a explicitement condamné l'ingérence de l'Iran dans les affaires de l'Irak, du Yémen, de la Syrie et du Liban, a-t-il déclaré, ajoutant que ce sentiment avait été réitéré par ces mêmes pays à l'occasion d'une rencontre lors de la 11e réunion des ministres arabes. Celle-ci a porté principalement sur le rôle du Hezbollah dans la propagation des intérêts iraniens dans la région.

« La Ligue arabe suit un plan d'incrémentation graduelle dans sa posture face à l'Iran, l'emphase étant mise sur une retenue maximale. Les États arabes et leurs ministres des Affaires étrangères connaissent très bien le lourd prix que la région devrait payer au cas où la situation avec l'Iran exploserait et atteindrait une impasse », a-t-il affirmé.

« Nous les voyons tenter d'appliquer des pressions politiques et diplomatiques pour dissuader les tentatives répétées de l'Iran d'interférer dans les affaires des États arabes », a-t-il déclaré.

« Dans certaines zones, surtout en Syrie, en Irak et au Yémen, le conflit a pris un aspect différent : une confrontation indirecte sur le terrain », a-t-il indiqué.

Dans ces pays où des groupes activistes intermédiaires sont utilisés, a expliqué al-Sayed, l'Iran tire parti des conditions sur le terrain pour maximiser les gains politiques.

Le terrorisme au nom de l'islam

Dans son intervention inaugurale, le Premier ministre égyptien Sherif Ismail a appelé de ses vœux « une stratégie arabe de lutte contre le terrorisme ».

« Nous devons redéfinir le langage religieux que les éléments terroristes exploitent à leurs propres desseins pour semer la terreur, la mort et la destruction », a-t-il déclaré.

Les terroristes dénaturent le message de paix de l'Islam, a-t-il ajouté.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui accueille ce sommet, a également condamné « la violence aveugle des terroristes » qui alimente l'instabilité dans le monde arabe.