Le Yémen ouvre la voie à des projets de reconstruction

Le gouvernement yéménite a récemment mis en place une commission chargée de préparer un plan quinquennal pour la reconstruction dans les provinces reprises aux Houthis (Ansarallah).

Ce plan, financé à hauteur de 10 milliards de dollars par l'Arabie saoudite, qui ont été alloués à la reconstruction, identifiera et établira la priorité des projets de services et de développement.

Le Premier ministre Ahmed Obaid ben Dagher a rencontré les conseils exécutifs des provinces libérées pour identifier les projets les plus urgents.

Il a rencontré le gouverneur de la province de Shabwa et des membres du conseil exécutif le 6 mars pour parler avec eux de la situation sécuritaire générale et de la fourniture des services publics de base.

Le 23 février, le gouvernement a approuvé la mise en place d'une commission, présidée par le ministre du Plan et de la Coopération internationale et composée de représentants d'autres ministères, chargée de préparer un plan quinquennal d'urgence.

Ce plan doit être en conformité avec les directives transmises aux gouverneurs par le président Abd Rabbo Mansour Hadi pour qu'ils redoublent d'efforts pour résoudre les problèmes rencontrés par le public.

Le gouvernement fournira des services publics et identifiera les projets de développement nécessaires, basés sur l'allocation des fonds par l'Arabie saoudite, qui prévoit un dépôt auprès de la Banque centrale pour renforcer le riyal yéménite , ont indiqué les médias locaux.

Lors d'une réunion ministérielle du 23 février, à laquelle assistaient les gouverneurs des provinces libérées, ben Dagher a déclaré que les directives de Hadi requièrent l'établissement d'objectifs généraux pour la période à venir, sur la base d'une vision globale.

Cela inclura l'électricité, l'éducation, la santé, l'eau, les routes, les télécommunications et un développement urbain et rural complet, a-t-il précisé.

Ces plans doivent comprendre les dimensions sociales et culturelles qui visent à soulager la pauvreté et la misère, et à promouvoir les valeurs de tolérance, de rejet de la violence et de renoncement au terrorisme, ont indiqué les médias locaux.

Favoriser le développement

Le vice-gouverneur de la province de Shabwa, Nasser al-Qamishi, a expliqué à Al-Mashareq que ben Dagher avait rencontré des responsables provinciaux pour obtenir des informations sur la mise en œuvre de projets urgents et pour identifier les projets qui permettront de favoriser le développement .

Les régions affectées par la violence et le terrorisme « sont prioritaires dans l'identification de plusieurs projets nécessaires qui favorisent les valeurs de loyauté nationale et de rejet de la violence et de l'extrémisme », a-t-il précisé.

Ces rencontres ont facilité des projets urgents dans les domaines de l'électricité, de la santé, de l'eau, de l'éducation et des infrastructures, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre « a publié une directive pour l'ajout de dix mégawatts d'électricité afin d'affronter les prochains mois chauds de l'été, au vu des importantes coupures d'électricité », a-t-il précisé.

Cela est dû au fait que la centrale électrique de Shabwa ne produit que quatorze mégawatts et que celle de Bihan n'en produit que deux, a-t-il expliqué.

Quant au secteur de la santé, la province a besoin d'une « intervention immédiate pour lutter contre le choléra et verser les salaires des médecins contractuels dans la province de Shabwa et en dehors de celle-ci », a poursuivi al-Qamishi.

Une « étape importante »

La mise en place d'une commission pour élaborer un plan quinquennal pour la mise en œuvre de projets « est une étape importante », a estimé l'économiste Abdoul Jalil Hassan pour Al-Mashareq.

Le gouvernement « n'aurait pas pris une telle mesure sans disposer d'assurances que les fonds alloués à la reconstruction sont sur le point d'être déposés auprès de la Banque centrale », a-t-il affirmé.

Le gouvernement travaille sur deux axes, a-t-il expliqué : identifier les projets les plus urgents dans les provinces en organisant des réunions avec les gouverneurs, et par le biais de la nouvelle commission mise en place, qui travaille sur un plan de cinq ans.

Ce plan identifiera les projets de développement nécessaires dans divers domaines qui devront être mis en œuvre de manière intégrée avec les provinces voisines, a-t-il ajouté.

Les projets retenus pour cette mise en œuvre doivent l'être « conformément à une vision économique unifiée pour tous les secteurs de développement et les besoins des citoyens », a poursuivi Moustafa Nasr, président du Centre d'études et de médias économiques.

Il sera important que les conseils locaux dans les provinces conduisent « des études sur le terrain pour développer une liste de projets que les citoyens nécessitent dans les domaines des soins de santé, de l'éducation, de l'eau, de l'électricité et des autres services », a-t-il précisé.

Ils devront être « approuvés localement et mis en oeuvre de manière centrale, et non l'inverse », a-t-il conclu.