Les agriculteurs, les pêcheurs et les éleveurs yéménites reçoivent une aide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ONUAA) pour les aider à reprendre la production, selon le représentant résident de l'ONUAA, Salah Hajj Hassan.
Ceci a pour but d'aider à créer des opportunités d'emploi dans le secteur privé, en plus de renforcer la séucirté alimentaire, a expliqué Hassan à Al-Mashareq.
Cette aide n'a pas été facile à fournir, a-t-il précisé, car l'ONUAA, comme d'autres agences d'aide agissant au Yémen, a dû réduire ses activités à cause du conflit en cours.
Al-Mashareq : Quel effet a eu la guerre sur les activités de l'ONUAA au Yémen ?
Salah Hajj Hassan : Il ne fait aucun doute que les activités de l'ONUAA au Yémen ont été impactées de façon négative par les circonstances de la guerre, car l'ONUAA, comme d'autres agences de l'ONU, est désormais limitée à aider les Yéménites uniquement en cas d'urgence.
Comme l'annonce du Plan de réponse humanitaire au Yémen annoncé par l'ONU n'a reçu que 50% du financement demandé par l'ONU de la part de la communauté internationale et des donateurs, le financement de nos activités a été réduit de 30 à 50%.
L'ONUAA, comme d'autres agences de l'ONU, est aussi limitée par le manque de ressources, qui sont toujours en dessous des niveaux minimum requis, malgré l'importance vitale des domaines dans lesquels nous opérons, en particulier l'aide à la sécurité alimentaire.
Par conséquent, les activités de l'ONUAA sont désormais limitées aux urgences qui visent à aider les producteurs à reprendre l'initiative et relancer la production, ce qui aide les [destinataires] visés à obtenir leurs besoins alimentaires et à raviver le cycle économique dans le secteur privé, qui tire parti de la production agricole, du bétail et des poissons d'une manière ou d'une autre.
Al-Mashareq : Quel rôle l'ONUAA cherche à remplir pour aider les producteurs dans ces circonstances difficiles ?
Hassan : Nous cherchons à donner des possibilités aux agriculteurs, aux éleveurs et aux pêcheurs dans l'initiative, pour qu'ils puissent reprendre leurs activités et surmonter toutes ces circonstances, car ils sont devenus incapables de produire à cause de l’augmentation des coûts de production.
Nous avons pris pour cible les agriculteurs, car 70% de la population yéménite vit en zone rurale, et 50% de la population active travaille dans l'agriculture, et [en raison de la guerre] ce grand nombre de personnes a perdu ses sources de revenus et les besoins minimums de production.
Ceci est au centre des interventions et des programmes mis en place par les agences humanitaires de l'ONU, et nous cherchons à doper tous les aspects de la production qui ont un impact sur la sécurité alimentaire.
Al-Mashareq : Quel est l'état réel de la sécurité alimentaire au Yémen ?
Hassan : D'après les derniers rapports de progression concernant l'état de la [sécurité] alimentaire, près de 14 millions [de Yéménites] ne bénéficient pas de la sécurité alimentaire, et près de la moitié d'entre eux sont entrés dans l'étape humanitaire d'urgence alimentaire, qui précède celui de la famine.
Al-Mashareq : Quelles sont les interventions les plus importantes implémentées par l'ONUAA au Yémen ?
Hassan : Dans le secteur de la pêche, les interventions fournissent aux pêcheurs des bateaux, des moteurs pour bateaux, des filets, de l'équipement de sécurité et des systèmes GPS qui indiquent la position des pêcheurs et des sites de pêche, ainsi que des formations pour les producteurs visant à améliorer la valeur de leurs produits, et pour les associations de pêcheurs sur la fabrication locale de filets de pêche.
Dans les secteurs de la production agricole et de l'élevage, les interventions comprennent la fourniture de graines, de fertilisants, de panneaux solaires et des médicaments utilisés pour lutter contre les épidémies et les maladies animales. Nous leur donnons également des bêtes et de la nourriture pour celles-ci, qui nous avons distribués aux éleveurs en difficulté, et nous distribuerons 9 000 têtes de bétail aux éleveurs touchés dans la période à venir.
Il existe également un programme de données sur la sécurité alimentaire financé par l'Union européenne et implémenté par l'ONUAA, qui sert à toutes les organisations d'aide et améliore les capacités des institutions nationales en ce qui concerne le ciblage des zones les plus affectées par le manque de sécurité alimentaire.
Al-Mashareq : Comment parvenez-vous à atteindre les bénéficiaires ciblés et ceux qui sont les plus affectés par la guerre ?
Hassan : Nous travaillons en collaboration avec les bureaux du ministère de l'Agriculture dans toutes les directions de la république. L'ONUAA, ou ses partenaires sur le terrain, mènent parfois des enquêtes grâce à des formulaires distribués, afin d'atteindre les bénéficiaires ciblés dans certaines régions dans le cadre de la mise en place d'interventions directes. Celles-ci sont basées sur des enquêtent qui identifient les personnes les plus touchées, leurs besoins et le type d'intervention nécessaire.
Al-Mashareq : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans l'implémentation de vos interventions et de votre aide à la production agricole ?
Hassan : Chaque jour qui passe dans les circonstances que le Yémen connaît actuellement apporte de nouveaux besoins et de nouveaux manques en ressources, accompagnés par la détérioration de la situation humanitaire, des conditions de vie et de la sécurité alimentaire, et davantage de membres du secteur de la production ont besoin d'aide alimentaire.
A ce titre, nous travaillons à aider les producteurs et ceux qui ont perdu leurs moyens de production à la reprendre, ce qui répondra d'une part à leurs besoins alimentaires, et d'autre part stimulera le secteur privé, qui a perdu ses activités dépendant de cette production.
Cela ravivera l'économie et aidera à créer de nombreuses opportunités d'emplois qui aideront à améliorer la situation de sécurité alimentaire en garantissant la continuité de la production et grâce à la mise en œuvre des interventions nécessaires.
Merci pour vos efforts.
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