Éducation

Efforts libanais pour inscrire plus d'enfants syriens à l'école

Nohad Topalian à Beyrouth

Les enfants syriens jouent dans un camp pour réfugiés Yaqteen à Qab Elias ville de la Vallée de Bekaa le 15 juillet. Plus de 250 000 enfants syriens au Liban ne sont pas à l'école, d'après le rapport de Human Rights Watch. [Hassan Jarrah/AFP]

Les enfants syriens jouent dans un camp pour réfugiés Yaqteen à Qab Elias ville de la Vallée de Bekaa le 15 juillet. Plus de 250 000 enfants syriens au Liban ne sont pas à l'école, d'après le rapport de Human Rights Watch. [Hassan Jarrah/AFP]

Le Liban travaille pour offrir l'éducation aux enfants réfugiés syriens en partenariat avec les organisations locales et internationales et exhorte les parents à inscrire leurs enfants dans les écoles publiques et les centres pour éducation informelle.

D'après un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié le 19 juillet, environ 250 000 enfants syriens au Liban ne sont pas scolarisés.

Un demi million enfants réfugiés âgés entre 3 et 18 ans sont enregistrés auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban.

Environ 400 000 autres ne sont pas enregistrés auprès du HCR, qui a suspendu le processus d'enregistrement des réfugiés syriens en mai à la demande du gouvernement libanais.

On ignore combien d'enfants des 400 000 ne sont pas scolarisés, a précisé le ministre libanais de l'Education et de l'Enseignement supérieur Elias Bou Saab.

Pendant l'année scolaire 2015-2016, Bou Saab a indiqué que 205 369 élèves syriens sont inscrits dans les écoles publiques, privées et semi-privées au Liban.

Plus de 1 275 écoles publiques libanaises ont ouvert leurs portes aux élèves syriens, a indiqué le HCR en mai, alors que d'autres 259 écoles travaillent en deux équipes en alternance pour accueillir un plus grand nombre d'élèves.

Enseignement informel

A l'aide du Royaume-Uni, le Liban a également lancé un programme d'enseignement informel, Reaching All Children with Education (RACE- atteindre tous les enfants par l'éducation), pour les enfants qui sont le plus dans le besoin, comme prélude à leur fournir une éducation formelle.

Le Royaume-Uni soutient le secteur éducatif au Liban depuis 2013, et s'est engagé à verser 300 millions de livres sterling (394 millions dollars) jusqu'à présent en aide pour les réfugiés et les communautés hôtes, dont la grande partie est consacrée à offrir l'éducation aux enfants syriens.

Le 3 août, le secrétaire d'état britannique pour le Développement international Priti Patel a annoncé un nouveau don de 60 millions de livres sterling (80 millions de dollar), sur quatre ans qui soutiendra un programme pour éduquer tous les enfants au Liban.

Le directeur du programme RACE Sonia Khoury a annoncé à Al-Mashareq que le ministère «continue d'établir des partenariats avec des partenaires locaux et internationaux pour servir tous les enfants syriens et leur permettre plus tard de rejoindre les écoles formelles ».

Elle a explique que 150 000 enfants syriens entre 6 et 15 ans sont inscrits dans les écoles publiques au Liban, distribués en groupes du matin et de l'après-midi.

« En parallèle, nous travaillons pour [offrir] l'éducation informelle sur la base de programmes spécifiques pour permettre aux enfants non-scolarisés de retourner à l'école, puisque notre objectif est d'atteindre tous les enfants d'âge scolaire», dit-elle.

Sensibiliser les parents

La raison principale pour laquelle 250 000 enfants syriens ne sont pas scolarisés, poursuit Khoury, est « le manque de sensibilisation suffisante du côté des parents, qui n'inscrivent pas leurs enfants dans les écoles, malgré le fait que c'est gratuit ».

La plupart des ces enfants travaillent, précise-t-elle, ajoutant que le plus grand problème implique les enfants de 15 ans et plus qui travaillent.

« Pour remédier à cette situation, nous œuvrons pour que cette tranche d'âge retourne à l'école à travers les campagnes de sensibilisation qui les ciblent ainsi que leurs parents, pour les encourager à retourner à l'école après avoir complété certains programmes leur permettant de se rattraper et les préparer à retourner à l'école à nouveau », a-t-elle expliqué.

L'UNICEF « veut augmenter le nombre d'élèves syriens dans les écoles publiques et les programmes d'éducation informelle à plus de 200 000 pour la prochaine année scolaire », a souligné Salam Abdoul Momen al-Janabi, chargé des médias pour l'UNICEF à Beyrouth.

Alors que l'éducation et l'inscription se poursuivent gratuitement, « nous travaillons avec le ministère libanais de l'éducation pour augmenter le nombre de places pour eux dans le cadre du programme intensif d'éducation afin d'assurer leur intégration et inscription dans les classes régulières», a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Formation professionnelle

L'UNICEF explore l'option de lancer les programmes de formation professionnelle pour les enfants de 13 ans et moins, a dit al-Janabi, ce qui développera les « fondamentaux de la lecture» pour aider ceux qui souhaite s'inscrire dans la formation professionnelle ou technique.

Al-Janabi a ajouté que l'UNICEF « intensifiera le programme de développement des jeunes enfants qui permettra aux enfants de s'inscrire dans les école, et ce dans le cadre d'un programme d'éducation informelle ».

SAWA pour le Développement et l'Aide, une organisation caritative qui gère des centres d'éducation informelle dans plusieurs camps pour réfugiés dans la Vallée de Bekaa, « travaille pour remplir le vide éducatif pour un grand nombre d'enfants qui ne sont pas inscrits à l'école», a indiqué le directeur Haider Hammoud.

« Nous essayons, dans nos centres à Barelias, al-Dalhamiya, Saadnayel et autres zones, de remplir le vide avec plusieurs programmes éducatifs et culturels ciblés qui nous aideront à inciter les parents à inscrire leurs enfants dans les écoles pour éducation formelle », a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Hammoud a ajouté que le chiffre qui circule de 250 000 non-scolarisés peut être attribué au «refus des parents de les inscrire [dans les écoles] et les envoyer plutôt travailler, et aussi dû au manque de places dans les écoles».

En plus, poursuit-il, l'aide financière internationale pour l'éducation n'est pas suffisante.

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