Le Yémen lance un système d'inscription en ligne pour aider les étudiants déplacés

Le ministère yéménite de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé une nouvelle procédure pour aider les déplacés internes (DI) et les résidents des zones reculées à s'inscrire dans les universités et les disciplines de leur choix, et pour lutter contre la corruption qui accompagnait le processus traditionnel d'inscription.

Le 16 juin, le ministère a inauguré le « processus de coordination unifié », qui permet aux étudiants de tout le pays de s'inscrire aux examens d'entrée des facultés de leur choix pour l'année universitaire 2016-2017 sur un portail internet – www.oasyemen.net – ou grâce à un système de SMS mis en place par le Centre informatique du ministère.

« Ce système facilitera le processus de coordination pour les étudiants dans leurs régions et permettra d'économiser du temps, de l'argent et des efforts au vu des circonstances difficiles que connaît le pays en raison de la guerre, du blocus et des conditions économiques difficiles. Il fournira des opportunités égales à tous ceux qui souhaitent s'inscrire pour la nouvelle année académique dans les disciplines de leur choix », a indiqué le Dr Abdullah al-Shami, ministre adjoint à l'Enseignement supérieur.

« Ce portail internet est un bond de géant qui, d'une part, prend en compte la situation des étudiants, et de l'autre, est une étape importante pour le ministère vers l'automatisation des activités et services universitaires par internet et SMS », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Le processus d'inscription pour les facultés de médecine, pharmacie et de médecine de laboratoire dans la plupart des universités est déjà clos, mais l'ingénierie et les sciences informatiques débuteront durant la dernière semaine de juillet, et début août pour les autres facultés, a-t-il détaillé.

Aider ceux qui sont touchés par la guerre

Du 16 juin au 16 juillet, 340 000 personnes se sont rendues sur ce nouveau portail, et pendant la même période, 53 000 demandes d'inscription ont été traitées pour toutes les universités du pays, dont 11 205 par SMS, a précisé le Dr Ibrahim al-Kibsi, directeur exécutif du Centre informatique.

Ce nouveau système d'inscription est important « surtout dans les circonstances actuelles du pays et la difficulté de voyager à cause de la crainte des violences, et parce qu'il facilitera le processus d'inscription pour les étudiants depuis leurs régions d'origine par le biais de ce portail informatique ou par SMS depuis leurs smartphones », a-t-il expliqué.

Le nouveau processus, a-t-il ajouté, unifiera également les procédures pour l'inscription et l'admission, la façon dont les résultats seront communiqués aux étudiants, et le paiement des frais.

Ce nouveau système « ajoute de la transparence et réduit la corruption et les irrégularités qui accompagnent l'inscription manuelle à laquelle devaient néanmoins se plier des parents et des étudiants qui ne répondaient pas aux exigences et qui étaient victimisés et exploités par certaines des personnes chargées du processus manuel d'inscription », a ajouté al-Kibsi.

Quant au degré d'intérêt porté aux différentes universités, celle de Sanaa s'est classée en tête, attirant environ 50 pour cent des candidats en ligne au cours du premier mois.

Suppression des irrégularités

Le Dr Fawzi al-Saghir, président de l'université de Sanaa, a expliqué à Al-Mashareq que le système d'inscription en ligne contribue à réduire les irrégularités qui, jadis, accompagnaient le processus d'inscription en ce qui concerne les taux d'acceptation de certaines facultés.

Il a indiqué que ce système en ligne a « éliminé les longues files d'attente que les étudiants subissaient pendant des heures pour s'inscrire », notant que beaucoup d'étudiants dormaient dans les universités, près des guichets d'inscription, pour avoir une chance de pouvoir s'inscrire le lendemain.

Les facultés de médecine de l'université de Sanaa sont très demandées par les étudiants, a-t-il indiqué, le nombre total de demandes aux examens d'entrée pour la seule faculté de médecine interne ayant atteint 7 000, alors que la faculté ne peut accueillir plus de 150 étudiants, contre 100 l'année dernière.