Forum libanais discute de la reconstruction de la Syrie

Les responsables libanais et représentants d'organisations internationales se sont réunis à Beyrouth le 1 et 2 juin pour discuter de l'état des réfugiés syriens au Liban et commencer à anticiper la reconstruction de la Syrie après la guerre.

Les participants au « Forum d'aide à la Syrie pour l'urgence et la reconstruction » ont abordé la protection et l'éducation des enfants, l'impact des réfugiés sur les pays hôtes et comment transformer les fardeaux associés en gains.

Ils ont souligné le besoin d'une solution politique à la crise syrienne pour mettre fin à la souffrance de son peuple, et ont noté que le conflit est un facteur principal permettant au terrorisme de se propager à travers la région et le monde.

« Le forum a considéré sérieusement l'importance du travail diligent vers le rapatriement des réfugiées syriens et la mise en place de conditions politiques et sécuritaires pour le faire », a dit Antoine Haddad, directeur général à HBC organisation de conseil qui a organisé l'évènement.

Les sujets de discussion comprennent l'accueil temporaire des réfugiés par la mise à disposition les moyens assurant l'éducation convenable et de l'emploi d'une manière qui n'affecte pas négativement la population active libanaise, a-t-il dit à Al-Shorfa.

Cela aidera à empêcher les réfugiés de tomber dans la violence, l'extrémisme et le crime, ajoute-t-il.

Les participants au forum ont également exploré les opportunités permettant d'aider dans la reconstruction de la Syrie.

Le Liban est positionné stratégiquement pour aider dans la reconstruction de la Syrie, a dit Haddad, « vu sa proximité géographique, son secteur privé, ses ressources humaines, ses banques et ses capacités de financement ».

Mais pour faire cela, ajoute-t-il, le Liban doit se préparer pour aider dans les efforts de reconstruction après la guerre et être prêt quand le moment viendra.

Reconstruction de la société syrienne

« Ce dont la Syrie a plus besoin est de reconstruire les gens avant la reconstruction du pays », a dit Fouad Fouad, citoyen syrien, professeur-assistant à la Faculté des Sciences de la Santé à l'Université Américaine à Beyrouth.

Environ deux-tiers des médecins syriens ont quitté le pays suite à la guerre et aux violences commises par les groupes extrémistes tels que « l'Etat Islamique en Irak et au Levant » (EIIL) et le Front al-Nosra (FAN), a-t-il dit à Al-Shorfa.

En plus de la destruction massive de la propriété publique et privée, la Syrie a souffert de « la fuite des cerveaux », précise-t-il, et cela prendra des années à redresser.

« Cela signifie que nous sommes face à un problème complexe qui est très difficile à résoudre ».

A présent, il y a 400,000 enfants syriens au Liban, la plupart d'entre eux ne reçoivent pas une éducation formelle, a-t-il dit, ce qui signifie que beaucoup de syriens auront perdu la chance d'accéder au marché de travail dans l'avenir.

« Nous avons besoin de savoir où vivent ces enfant et nous devons les inscrire aux écoles et leur offrir l'aide psychologique pour qu'ils puissent constituer la base de la Syrie quand la paix régnera », a dit Fouad.

« Construire les gens doit être une priorité, en particulier car il y a des générations qui ont fui la Syrie à un jeune âge et les autres qui [...] étaient témoins de la violence des groupes terroristes », ajoute-t-il.

Ces gens étaient privés de leur droit à l'éducation, aux soins de santé et à une vie digne, a-t-il dit, notant que ces circonstances peuvent servir à les pousser vers l'extrémisme.

Relever les défis

« Il est faux d'assumer que la reconstruction commencera aussitôt que la guerre soit terminée, car la situation est hautement compliquée », a dit Jihad Yazigi, éditeur-en-chef du site d'informations Syria Report .

« Nous sommes confrontés à d'énormes défis, tels que la reconstruction de la Syrie et le rétablissement des pouvoirs centraux et régionaux de l'état », a -t-il dit à Al-Shorfa.

Ces questions « sont cruciales aux efforts de reconstruction, pour savoir qui sera responsable de chaque mission avant que les sociétés n'entrent dans l'arène », ajoute-t-il.

Quant au rôle des réfugiés dans la reconstruction de la Syrie, Yazigi a dit que leur retour prendra du temps, puisque leurs maisons et leurs villages ont été détruits durant la guerre.

Alors qu'il est difficile de prédire les conditions de leur retour, a-t-il dit, toute discussion similaire est vitale pour relever les défis d'une manière digne qui fournit des solutions pratiques pour que les rapatriés puissent participer à la reconstruction de leur pays.