Économie

La Jordanie suit de près la reconstruction de l'Irak post-EIIL

Mohammed Ghazal à Amman

Les participants à la conférence et l'exposition de la reconstruction et l'investissement en Irak à Amman étudient les projets de construction actuels et futurs et les opportunités d'investissement en Irak. [Photo de l'agence de presse Petra]

Les participants à la conférence et l'exposition de la reconstruction et l'investissement en Irak à Amman étudient les projets de construction actuels et futurs et les opportunités d'investissement en Irak. [Photo de l'agence de presse Petra]

Les participants à une récente conférence à Amman ont affirmé le rôle clé de la Jordanie dans la reconstruction de l'Irak après la destruction dont il a souffert aux mains de "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL).

La conférence et l'exposition sur la reconstruction et l'investissement en Irak 2016 de trois jours, qui a conclu ses travaux le 24 mai, visait à présenter les projets de construction actuels et futurs et les opportunités d'investissement en Irak.

L'événement a été organisé par l'Union des entrepreneurs arabes en coopération avec le ministère jordanien des travaux publics et avec la participation de responsables irakiens, jordaniens et arabes, ainsi que des économistes et des représentants de diverses entreprises régionales.

« Les besoins de reconstruction de l'Irak sont énormes, en particulier dans les zones libérées de l'EIIL dans le nord et le nord-ouest du pays, près de la frontière avec la Jordanie », a indiqué à Al-Shorfa l'ambassadrice d'Irak en Jordanie Safiya al-Suhail en marge de la conférence .

L'armée irakienne a expulsé l'EIIL d'al-Rotbah dans la province de l'Anbar, dit-elle, et elle est actuellement engagée dans des combats pour vaincre le groupe à Falloujah.

« Nous nous attendons à ce que ces zones soient bientôt reprises au groupe terroriste, et à réouverture de la frontière avec la Jordanie très bientôt », a-t-elle ajouté.

L'EIIL a causé beaucoup de destruction à l'infrastructure de l'Irak, dit al-Suhail, ajoutant qu'il y a un grand besoin de reconstruire les écoles, les établissements médicaux et les logements pour permettre le retour des habitants déplacés.

« La Jordanie possède une vaste expérience dans le secteur de la construction et peut jouer un rôle majeur dans le processus de reconstruction », dit-elle. « La reconstruction de l'Irak est un outil essentiel dans la lutte contre le terrorisme.»

Possibilités de reconstruction en Irak

Les participants à la conférence ont examiné les possibilités de financement en Irak ainsi que les projets de construction existants et futurs, a indiqué al-Suhail, notant que le secteur privé jordanien joue un rôle essentiel dans ces projets.

Ils se sont penchés sur l'étude des besoins de l'Iraq dans les secteurs de la santé et de l'électricité, et ont présenté les opportunités d'investissement dans le secteur de l'électricité.

Ils ont également abordé les questions de la nécessité de financer les municipalités, le rôle de la Banque centrale de l'Irak à fournir des garanties pour les prêts et les possibilités de coopération avec les banques arabes, ainsi que l'examen de la loi nationale d'investissement en vigueur en Irak et la législation relative à la reconstruction et à l'investissement.

« Actuellement, il existe des possibilités d'investissement dans des projets d'une valeur d'environ 22 milliards de dollars en Irak dans les infrastructures et dans de nombreux autres domaines », a déclaré le président de l'Union des entrepreneurs arabes Fahd Mohammed al-Hammadi.

« Les Arabes doivent s'engager davantage dans le processus de reconstruction de l'Irak », a-t-il dit.

« Cet événement offre une excellente plate-forme pour la création de partenariats et l'échange des idées », a-t-il ajouté, en soulignant la nécessité pour les institutions et les banques de financement régionales de prendre part au processus de reconstruction de l'Irak en accordant le financement nécessaire.

La Jordanie bénéficie d'un haut niveau de sécurité et de stabilité politique ainsi que de fortes relations stratégiques et diplomatiques avec d'autres pays de la région, a-t-il dit.

En outre, la Jordanie est une passerelle pour les importations et les exportations irakiennes, a-t-il ajouté.

Le terrorisme a endommagé l'infrastructure

Le secteur de la construction en Jordanie possède une vaste expérience dans des projets de grande envergure, dit le ministre des Travaux publics Sami Halaseh dans une déclaration à Al-Shorfa, notant que le secteur privé jordanien peut contribuer de manière significative à la reconstruction de l'Irak.

« Nous sommes tout à fait prêts à participer massivement dans la reconstruction de l'Irak et offrons toutes nos capacités et notre soutien à ces efforts », a-t-il noté.

Cela aidera l'Irak à retrouver la stabilité et la sécurité après « les dégâts importants causés par le terrorisme à son infrastructure », a-t-il ajouté.

Le secteur de la construction en Jordanie représente environ 18% du produit intérieur brut (PIB) du royaume, dit Halaseh.

« Participer à la reconstruction en Irak jouera un rôle vital dans le soutien du secteur et la stimulation de l'activité économique entre les deux pays », a-t-il précisé.

L'activité commerciale s'est détériorée depuis la fermeture des frontières de l'Irak avec la Jordanie après que l'EIlL a saisi plusieurs zones du côté irakien l'an dernier, a-t-il dit.

« La conférence constitue une importante occasion pour échanger les points de vue et se pencher sur les projets que nous pouvons entreprendre », a déclaré Salim Kotkot, un ingénieur représentant une entreprise de construction du secteur privé à Amman.

L'Irak est sur le point d'entreprendre des projets massifs de reconstruction, a-t-il dit à Al-Shorfa, de nombreux hôpitaux, écoles et installations électriques ont été endommagés dans la lutte contre l'EIIL, en plus des routes et d'autres infrastructures.

« L'Irak représente une grande opportunité pour les entrepreneurs arabes qui doivent participer à la reconstruction de ce pays, qui est ancré dans l'histoire et de la civilisation », a-t-il conclu.

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