Sécurité

La France reste attachée à la stabilité régionale

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des soldats français tirent avec le système d'artillerie CAESAR, un obusier autopropulsé monté sur un camion utilisé dans la guerre en Syrie. [Photo fournie par le ministère français des Armées]

Des soldats français tirent avec le système d'artillerie CAESAR, un obusier autopropulsé monté sur un camion utilisé dans la guerre en Syrie. [Photo fournie par le ministère français des Armées]

La France participe à la lutte contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) en tant que membre de la coalition internationale depuis 2014, et reste engagée dans sa mission de stabilisation de la situation en Syrie, ont expliqué des analystes militaires.

Outre le fait de jouer un rôle central et pivot dans la guerre contre l'EIIS en Syrie et en Irak, la France est déterminée à assurer protection et soutien aux civils en Syrie et dans les pays qui les accueillent en tant que réfugiés, ont-ils indiqué à Al-Mashareq.

« La participation française a eu un impact direct et permanent sur l'effort international visant à éradiquer la présence militaire de l'EIIS en Irak et en Syrie », a déclaré l'expert militaire Talaat Moussa à Al-Mashareq.

La France a été l'un des premiers pays à participer à la coalition internationale, a-t-il souligné, et elle a participé aux premières frappes aériennes à avoir visé l'EIIS en Irak en 2014 dans le cadre de l'opération « Inherent Resolve ».

Des camions chargés d'aide française en route vers la Ghouta orientale. Cette aide a été distribuée par les Nations unies. [Photo diffusée dans les médias sociaux]

Des camions chargés d'aide française en route vers la Ghouta orientale. Cette aide a été distribuée par les Nations unies. [Photo diffusée dans les médias sociaux]

Elle a depuis mené des frappes aériennes visant l'EIIS dans tout le nord-est de la Syrie, et plus récemment contre le dernier bastion du groupe à al-Baghouz, dans la province de Deir Ezzor, a-t-il poursuivi.

« Les unités françaises resteront vraisemblablement [dans la région] pendant encore longtemps, parce que la guerre contre l'EIIS n'est pas terminée », a ajouté Moussa.

Il reste encore des poches de résidus de l'EIIS à nettoyer, a-t-il continué, soulignant que les unités françaises jouent aussi un rôle important dans la formation et l'encadrement des unités de l'armée irakienne.

Opération Chammal

L'Opération française Chammal, ainsi nommée en référence à un vent du nord-ouest qui souffle dans la région, s'est largement concentrée sur la puissance aérienne.

L'intervention militaire française dans la région repose sur des bases aériennes dans la région et sur les porte-avions, notamment le Charles de Gaulle, a précisé Moussa, ainsi que sur des batteries d'artillerie à longue et moyenne portée, notamment le système d'artillerie CAESAR.

Le colonel Jamil Abou Hamdan, ancien officier d'artillerie dans l'armée libanaise, a expliqué à Al-Mashareq qu'il avait eu l'occasion d'examiner de plus près le système d'artillerie CAESAR.

Le CAESAR « est une version modifiée de l'obusier d'artillerie de campagne de 155 mm qui se caractérise par une grande mobilité car il est monté sur un châssis de camion militaire conçu spécialement pour supporter son poids et ses caractéristiques », a-t-il précisé.

« Les unités françaises en Irak utilisent ce canon en raison de la grande mobilité du camion sur lequel il est monté, qui peut être mis en action et retiré en moins d'une minute » pour éviter un tir de batterie adverse, a-t-il précisé.

Le CAESAR a une capacité de visée de précision élevée et « une cadence maximale de tir de 6 obus par minute », a-t-il ajouté. « Il est également capable de tirer des munitions anti-blindage avec une portée maximale de 40 kilomètres. »

Une solution politique

En dépit de son intervention militaire en Syrie et en Irak, la France a à plusieurs reprises fait part de sa détermination à trouver une solution politique à la guerre dans le cadre d'une résolution des Nations unies, a expliqué à Al-Mashareq le politologue Abdoul Nabi Bakkar.

En Syrie, a-t-il poursuivi, la France est favorable à une solution conforme au Communiqué de Genève de 2012, qui précise un plan pour mettre fin à la violence et amener les deux parties à un règlement politique.

Elle est également favorable à la feuille de route du processus de paix définie dans la Résolution 2254 de 2015 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les efforts diplomatiques français visent avant tout « à mettre fin aux souffrances du peuple syrien » et à résoudre la crise qui sévit depuis 2011, a-t-il indiqué, tout en donnant aux Syriens les droits qu'ils revendiquent.

Les efforts de la France concernent également la fourniture d'aide humanitaire, a-t-il ajouté, soulignant qu'elle « a envoyé de l'aide humanitaire et d'urgence au peuple syrien depuis à peu près 2014, en particulier durant le siège de la Ghouta orientale ».

Plus récemment, elle a fourni une aide qui a été distribuée par les Nations unies, a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé ce soutien en plusieurs occasions, a poursuivi Bakkar, soulignant que la France avait annoncé en août 2018 qu'elle avait alloué plus d'un milliard d'euros pour venir en aide au peuple syrien.

Cela se fera par un soutien direct ainsi que par des prêts aux pays qui accueillent des réfugiés syriens, a-t-il conclu.

Le 1er avril, peu après la chute du proto-État de l'EIIS, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que la France apporterait un million d'euros d'aide humanitaire pour le camp de réfugiés d'al-Hol.

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