Société

Des artistes peignent l'espoir et la peur dans un Yémen ravagé par la guerre

AFP

De jeunes artistes yéménites ont participé à une exposition en plein air à Sanaa le 14 mars, lors de laquelle ils ont peint des fresques murales reflétant leurs peurs et leurs espoirs dans ce pays ravagé par la guerre.

De jeunes artistes se sont retrouvés jeudi 14 mars devant un mur dans la ville yéménite de Sanaa pour peindre des fresques reflétant leurs craintes et leurs espoirs dans un pays rongé par des années de guerre.

« Nous sommes ici pour rendre un hommage à l'art et à la culture, et pour faire passer un message de paix pour tenter de faire revivre ce que la guerre nous a pris », explique à l'AFP Haifa Subay, les lunettes tachées de peinture blanche.

Cette graffeuse participe à une exposition en plein air, peignant une fresque de ce qui semble être un visage abstrait avec des mots d'espoir et d'encouragement en grosses lettres rouges.

« La guerre a détruit le Yémen. Elle a détruit toutes les capacités de ce magnifique pays », a-t-elle déclaré à Sanaa, une ville contrôlée par les Houthis (Ansarallah) appuyés par l'Iran.

Jeunes artistes yéménites alignés contre un mur à Sanaa le 14 mars, peignant des fresques qui reflètent leurs craintes et leurs espoirs dans un pays ravagé par la guerre. [AFP]

Jeunes artistes yéménites alignés contre un mur à Sanaa le 14 mars, peignant des fresques qui reflètent leurs craintes et leurs espoirs dans un pays ravagé par la guerre. [AFP]

Le conflit entre les forces progouvernementales et les Houthis ont poussé le pays aux bords de la famine.

Depuis 2015, près de 10 000 personnes, pour l'essentiel des civils, ont été tuées, et plus de 60 000 autres ont été blessées, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Mais les groupes de défense des droits de l'homme affirment que les chiffres réels pourraient bien être cinq fois supérieurs.

Ramener la vie au Yémen

À l'instar de Subay, Thiyazen al-Alawai espère ramener la vie dans la ville par son travail artistique.

« L'art de rue au Yémen n'est pas séparé de la société, mais en est une composante », a-t-il expliqué alors que des jeunes et moins jeunes s'arrêtent pour admirer le travail de l'artiste.

« Les gens (au Yémen) ne sont pas des spectateurs, mais des participants à ce genre de travail artistique. »

Un adolescent portant une capuche et un masque de protection peint un mur en utilisant les couleurs du drapeau de son pays; le rouge, le blanc et le noir.

Un autre mur porte l'inscription « Arabia Felix », Arabie joyeuse, une expression utilisée par les Romains pour décrire cette partie de la région à laquelle appartenait le Yémen et qui abritait la légendaire reine de Saba.

« Nous espérons simplement que le Yémen reviendra à ce qu'il était avant », a conclu Subay.

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