Résoudre le problème du manque d'eau reste la priorité pour la Jordanie, troisième pays le plus pauvre au monde en termes de ressources en eau et disposant du plus faible ratio d'eau par habitant par rapport aux pays voisins.
La guerre en Syrie a exacerbé la pénurie d'eau, notamment dans le nord du royaume, où de grandes concentrations de réfugiés ont fait augmenter la demande en eau de plus de 40 %.
Pour garantir que chaque goutte d'eau disponible est bien récupérée en vue de son utilisation, le ministère de l'Eau et de l'Irrigation a dévoilé un plan consistant à construire en 2019 onze barrages dans plusieurs régions.
Cela fait passer le nombre total de barrages dans le pays à 25, selon le Jordan Times.
La décision de construire ces barrages s'inscrit dans le cadre d'un « plan pour mettre à disposition de grandes quantités d'eau par divers moyens », a fait savoir à Al-Mashareq Omar Salameh, porte-parole du ministère.
Il s'agit notamment de l'extension des moyens de collecte de l'eau grâce à la construction de nouveaux barrages et à l'augmentation de leur capacité de stockage totale de 336 millions de mètres cubes à 400 millions de mètres cubes d'ici 2025, a-t-il indiqué.
Avantages de la construction de nouveaux barrages
Les études annuelles de faisabilité qui étudient comment augmenter le nombre de barrages dans le royaume prennent en compte la possibilité d'obtenir des financements pour la construction de barrages, a fait savoir Salameh.
Une fois confirmée la nécessité d'un barrage dans une région donnée, le financement nécessaire à la construction est obtenu « soit avec l'aide de donateurs et de subventions, soit avec un autofinancement par le ministère de l'Eau et de l'Irrigation », a-t-il expliqué.
« La Jordanie a besoin de plus de barrages et de projets pour exploiter les diverses sources, en prenant en compte l'impact environnemental de la construction de barrages », a-t-il rapporté, soulignant que les barrages font monter le niveau des nappes phréatiques et réduisent les inondations.
Ils servent également de sanctuaires aux oiseaux migrateurs et locaux, a-t-il ajouté.
Ces nouveaux barrages créeront de nombreux emplois, à la fois pendant leur construction proprement dite et pour leur exploitation ultérieure, a déclaré Salameh.
Des emplois seront également créés pour les habitants des zones près des barrages, notamment dans diverses cultures, dans la pisciculture et dans l'élevage de bétail, a-t-il précisé.
Ainsi, a-t-il poursuivi, les barrages « assureraient des retombées économiques qui aident à développer les communautés locales et à réduire la pauvreté ».
Assurer l'approvisionnement en eau
L'épuisement des eaux souterraines de Jordanie est un « problème majeur, et la remplacer par des eaux alternatives est un défi capital », a affirmé l'expert en eau Elias Salameh à Al-Mashareq.
La seule solution à long terme est le dessalement de l'eau de mer, grâce à laquelle l'eau dessalée serait initialement fournie à al ville d'Aqaba, et ensuite à d'autres villes jordaniennes pour répondre à leurs besoins immédiats, a-t-il détaillé.
La construction de nouveaux barrages fait partie du plan du ministère pour tirer parti de toutes les sources internes de la Jordanie, et recueillir de l'eau dans toutes les zones où l'eau s'accumule en hiver, a-t-il déclaré.
Ceci est mis en œuvre au fur et à mesure que les financements sont mis à disposition, a-t-il ajouté.
« Le problème de la sécurité de l'eau en Jordanie ne peut pas être résolu par la construction d'un petit barrage d'une capacité d'un million de mètres cubes, et un autre d'un demi million de mètres cubes », a déclaré ce spécialiste de l'eau.
Le problème de la sécurité de l'eau en Jordanie est bien plus important que tout ce que ces barrages peuvent fournir, a-t-il ajouté, indiquant qu'une solution durable nécessitera un approvisionnement en eau de « centaines de millions de mères cubes ».
« Cependant, nous pouvons dire qu'avec ces barrages, la Jordanie tente d'utiliser la moindre goutte d'eau de son territoire », a-t-il conclu.