Réfugiés

Un projet de renforcement de la paix aide les réfugiées syriennes

Nohad Topalian à Beyrouth

Le 3 août, l'ambassade d'Italie au Liban et la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) ont lancé un projet de deux ans en faveur des réfugiées syriennes et des femmes et filles vulnérables des communautés d'accueil. [Photo fournie par l'ambassade italienne au Liban]

Le 3 août, l'ambassade d'Italie au Liban et la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) ont lancé un projet de deux ans en faveur des réfugiées syriennes et des femmes et filles vulnérables des communautés d'accueil. [Photo fournie par l'ambassade italienne au Liban]

Des réfugiées syriennes au Liban, en Jordanie et en Égypte reçoivent de l'aide grâce à un nouveau projet visant à les préparer à jouer un rôle actif dans la réconciliation et l'établissement de la paix sociale.

Ce projet de deux ans, lancé le 3 août par l'ambassade d'Italie au Liban et la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) aide également les femmes et les filles vulnérables des communautés hôtes.

Il a pour but de donner aux réfugiées syriennes et à d'autres les moyens de jouer un rôle dans l'amélioration de leurs vies, de faire entendre leurs droits, de participer au processus de construction de la paix et de contribuer à renforcer leurs communautés locales.

Quarante-cinq femmes vont bénéficier d'une formation pour leur permettre de faire découvrir à leurs communautés les cadres nationaux et internationaux régissant les droits des femmes, la paix et la sécurité et les moyens d'identifier les besoins immédiats et post-conflit.

Le gouvernement italien a promis six millions d'euros (6,8 millions USD) pour cette initiative, dont 200 000 euros (228 000 USD) pour des projets mis en œuvre par la CESAO, jusqu'à septembre 2020.

Mehrinaz al-Awadi, directrice du Centre pour femmes de la CESAO, a déclaré que ce projet avait été lancé pour répondre aux grandes complexités dans la région en ce qui concerne les questions des femmes, de la paix et de sécurité.

« De nombreux pays arabes sont le théâtre de conflits, de troubles politiques et d'instabilité, ce qui augmente le nombre de femmes dont les droits sont bafoués », a-t-elle indiqué.

« Le Centre des femmes de la CESAO mène des études analytiques pour évaluer le statut économique et social des femmes dans ces pays », a-t-elle déclaré.

Ses conclusions sont utilisées « pour aider les femmes dont les moyens de subsistance et la sécurité ont été affectés [négativement] », a-t-elle ajouté.

Renforcer la capacité de résistance des femmes

La CESAO a conçu un projet destiné à autonomiser les réfugiées syriennes et les femmes marginalisées dans les pays d'accueil et à les aider à défendre plus efficacement leurs droits, a fait savoir al-Awadi.

Les femmes apprendront à identifier et à faire connaître leurs besoins pratiques et stratégiques aux décideurs, et elles recevront une formation technique pour concevoir et diriger des campagnes de mobilisation.

Les programmes de renforcement des capacités proposés aux femmes réfugiées leur apprennent également à augmenter leur résistance en temps de crise et à la suite d'événements traumatisants, a-t-elle rapporté, et à « améliorer leurs compétences de leadership et de gestion de conflit ».

La moitié des 45 femmes qui devraient participer au projet sont des réfugiées syriennes vivant en Égypte, au Liban et en Jordanie, l'autre moitié est composée de femmes marginalisées dans ces pays, a déclaré al-Awadi.

Promouvoir la paix et la réconciliation

Selon l'ambassade d'Italie, ce projet cherche à soutenir le rôle des femmes dans les processus de réconciliation et leur participation à la mise en place de la paix, au vu des responsabilités qu'elles endossent dans leurs communautés.

L'Italie « soutient ce type de projet dans plusieurs régions du monde, car il s'y trouvent des femmes actives et conscientes de leur rôle pour la contribution à la stabilité dans les pays qui traverse des crises aiguës, comme c'est aujourd'hui le cas de la Syrie », a-t-elle déclaré.

Ce genre d'initiative « a pour but d'accroître le potentiel des Syriennes et de leur fournir des outils pour aider à la réconciliation et faire entendre leurs droits », a expliqué le militant et journaliste syrien Mohammed Hassan, qui réside au Liban.

« Nous comptons sur les femmes et les enfants après huit ans de guerre en Syrie », a-t-il déclaré à Al-Mashareq. « Nous comptons sur les femmes qui ont prouvé leur valeur en souffrant comme réfugiées et déplacées internes (DI) ».

« Les Syriennes possèdent d'incroyables capacités, elles ont juste besoin que les sociétés leur permettent de se mettre à leur service », a-t-il indiqué.

Amélioration de conditions difficiles

Les réfugiées syriennes au Liban « sont exposées à tous les dangers que les femmes rencontrent dans des circonstances de déplacement et de guerre », a expliqué l'écrivain et journaliste Sanaa al-Jack à Al-Mashareq.

Cette initiative « est caractérisée par la continuité, garantissant des résultats pour les Syriennes et les communautés auxquelles elles appartiennent », a-t-elle poursuivi.

Les Syriennes au Liban « ont une capacité presque surhumaine d'adaptation à la pauvreté et au manque », a-t-elle indiqué.

Ceux qui travaillent dans des camps de réfugiés ou des rassemblements de réfugiés au Liban « ont remarqué cette capacité à travailler pour mettre de la nourriture sur la table, améliorer leurs conditions de vie et faire face aux fardeaux quotidiens », a-t-elle conclu.

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2 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Comment puis-je participer à cette initiative? Je suis une femme syrienne demeurant au Liban.

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Merci ESCWA pour ces activités.

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