Malgré les nombreux défis qui les attendent en tant que réfugiés, plusieurs élèves syriens au Liban ont obtenu un succès remarquable aux examens du brevet national.
Ahmed Akram Ziadeh, dont la famille avait fui la ville de Daraya dans la campagne de Damas en 2013, est arrivé premier dans la province de la Bekaa et quatrième au Liban.
Au total, 32 % des Syriens ont réussi cet examen annuel, que les élèves passent en classe de troisième. Les Syriens représentent 31,82 % du nombre total d'élèves au Liban.
Ziadeh a obtenu la note de 19,2 sur 20 après avoir décroché 266 points sur un maximum de 280 lors de cet examen. Le score requis pour réussir est de 140.
« Lorsque les résultats ont été annoncés, j'ai ressenti de la fierté et un honneur, parce que j'ai réussi avec mention dans une école qui n'est pas la mienne et dans un pays qui n'est pas le mien », a-t-il expliqué à Al-Mashareq. « Mon succès est la preuve que quelles que soient les difficultés, nous pouvons réussir partout dans le monde. »
Pour Ziadeh, qui vit à Bar Elias avec sa famille, ses excellents résultats sont le fruit de sa « détermination à relever les enjeux du programme libanais ».
« Je me suis organisé, j'ai consacré une bonne partie de mon temps à étudier et j'ai obtenu de bonnes notes durant l'année scolaire », a-t-il expliqué, ajoutant que ce succès « m'oblige maintenant à terminer mes études avec mention pour faire ensuite des études de médecine ».
« Le succès de mon fils est la seule joie à célébrer aujourd'hui, parce que notre déplacement nous cause une très grande tristesse », a expliqué à Al-Mashareq le père d'Ahmed, Dr Akram Ziadeh.
Il a confié que le succès de son fils est « la preuve qu'il est possible d'aller de l'avant en dépit des nombreuses difficultés et de surmonter tous les défis, notamment l'adaptation à un nouvel environnement et à de nouveaux programmes scolaires ».
« Nous avons connu un moment de fierté et d'honneur au milieu de notre déplacement forcé », a-t-il ajouté. « Mon fils a récolté les fruits de son dur travail de chaque jour, et l'esprit de compétition dont il a fait preuve depuis l'enfance lui aura bien servi. »
Le Dr Ziadeh a expliqué que lui et sa femme, Dr Basma Ziadeh, avaient aidé leur fils « en lui assurant un environnement propice aux études et en l'encourageant à toujours aller de l'avant », ainsi qu'en le formant à organiser son temps.
« La passion des études »
Maria Mukhaiber, 20 ans, vit à Baalbek et a déposé une demande pour passer l'examen en candidate libre après une absence de l'école de sept ans.
« Il est vrai que j'ai passé l'âge normal de passer le brevet et que je suis maintenant supposée étudier la médecine à l'université », a-t-elle déclaré, mais « notre déplacement forcé de Homs au Liban m'ont empêchée de terminer mes études ».
« Mais la passion des études qui m'habite m'a poussée à relever le défi et à présenter une demande pour passer cet examen en candidate libre », a-t-elle ajouté.
Mukhaiber a expliqué qu'elle ne s'était pas inscrite dans une école formelle, mais qu'elle avait préféré fréquenter une école informelle dirigée par Khalid Raad à Arsal, deux mois avant la date de l'examen.
« Passer cet examen, même à un âge plus avancé après avoir arrêté l'école, me donne la force de relever tous les défis et de poursuivre mon rêve de devenir docteur », a-t-elle ajouté.
Une réussite importante
Les conditions difficiles du déplacement de sa famille ont également empêché Rama Mohammed Shehabn native de Homs, de fréquenter l'école.
« Mais mon amour des études et mon désir d'entrer à l'université m'ont poussée cette année à me présenter au certificat du brevet », a expliqué Shehab, qui vit désormais à Arsal, à Al-Mashareq.
Shehab, qui a réussi son examen avec une note élevée, a expliqué que ce succès est pour elle une réussite importante « parce que j'ai réussi avec le programme libanais et sans m'inscrire dans une école ».
« Je n'ai fait que suivre les conseils de quelques professeurs syriens et étudier les manuels qu'ils m'avaient donnés », a-t-elle ajouté.
« Le certificat du brevet est pour moi la première étape pour reprendre les études pour, en fin de compte, entrer à l'université », a-t-elle conclu.