Les forces yéménites conjointes appuyées par la coalition arabe sont désormais proches de l'aéroport d'al-Hodeidah dans leur progression dans le cadre de l'opération Victoire dorée, lancée mercredi 13 juin, pour libérer al-Hodeidah des Houthis (Ansarallah).
Ces forces sont parvenues dans la zone d'al-Duwar al-Kabeer à l'entrée d'al-Hodeidah, qui est désormais à portée de tir, ont expliqué des responsables yéménites.
Les combats violents ont fait 39 victimes jeudi dans la zone au sud d'al-Hodeidah, les Houthis perdant 30 de leurs membres et les forces progouvernementales neuf de leurs soldats par des mines et des snipers, a précisé l'AFP.
Vendredi, une attaque houthie a tué douze soldats progouvernementaux sur la route du littoral venant des ports de Khokha et Mokha tenus par le gouvernement, ont indiqué des sources militaires et médicales.
Les forces yéménites conjointes appuyées par les forces des Émirats arabes unis, membres de la coalition arabe, continuent de progresser sur le terrain en direction du centre d'al-Hodeidah.
Les combats se concentrent sur la zone située au sud du port et près de l'aéroport de la ville, où les forces conjointes prévoient de progresser le long de ce littoral stratégique.
D'autres unités prévoient d'encercler les Houthis depuis l'est et de rejoindre les unités qui avancent le long de la côte.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled Alyemany a déclaré jeudi que les forces progouvernementales ont pour le moment interrompu leur progression vers le port, et qu'elles « n'envisagent pas de détruire les infrastructures ».
Le président arrive à Aden
Le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi est arrivé jeudi 14 juin à Aden, la capitale temporaire.
« L'heure de la victoire et de la vérité approche, et cette victoire sera celle de la volonté du peuple du Yémen, qui rêve de construire un pays stable et sûr, où prévaudront la justice, l'égalité et la bonne gouvernance », a déclaré Hadi aux médias locaux.
Cela se fera « dans le cadre d'un nouveau Yémen fédéral, pour lequel notre peuple a consenti d'énormes sacrifices », a-t-il ajouté.
La bataille pour al-Hodeidah est essentiellement une bataille humanitaire menée par le peuple du Yémen pour mettre fin aux souffrances de millions de personnes confrontées à la famine, a déclaré Mohammed Anaam, ancien rédacteur d'al-Mithaq, l'organe de presse du Congrès général du peuple (CGP).
« Cette famine a été causée par les gangs houthis qui occupent la côte occidentale du Yémen et al-Hodeidah pour contrôler les importations humanitaires et commerciales et recevoir des armes envoyées en contrebande par l'Iran », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
« La bataille pour libérer al-Hodeidah et son port est une bataille décisive pour le peuple yéménite, qui aspire à la sécurité, à la stabilité et à la paix », a-t-il poursuivi.
Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies a souhaité que le port reste ouvert pour permettre les livraisons alimentaires et humanitaires vitales.
Espoirs d'une résolution rapide
« Les habitants d'al-Hodeidah sont unis avec la résistance nationale et les forces conjointes », a poursuivi Anaam. « De plus, l'on constate un rejet populaire massif des gangs houthis dans tout le pays, en particulier parmi les habitants de la côte occidentale. »
Il a souligné la nécessité de résoudre rapidement cette bataille.
« Nous sommes face à un gang qui a truffé al-Hodeidah de mines terrestres et d'explosifs, et qui utilise les civils comme boucliers humains », a-t-il ajouté.
« La libération d'al-Hodeidah sera suivie par la chute d'autres villes et d'autres districts », a prédit à Al-Mashareq le politologue Abdoul Malek al-Youssefi.
« Le fait que les forces ont déjà atteint les faubourgs de l'aéroport et sont entrées dans certaines fermes proches montre que les forces progouvernementales appuyées par la coalition sont déterminées à libérer rapidement la ville et son port », a-t-il déclaré.
Les Houthis utilisent ce port « pour recevoir illégalement des armes et des roquettes d'Iran, et pour en tirer d'énormes revenus qui les aident à financer leurs opérations militaires », a-t-il encore ajouté.
Parmi les facteurs qui accéléreraient la résolution de cette bataille, on compte « un soulèvement des habitants de la ville, le blocage des routes conduisant à al-Hodeidah et sa qualification en zone militaire fermée », a indiqué Adel al-Shujaa, membre du comité général du CGP.
Cela inclurait la fermeture des points d'accès par la mer Rouge, a-t-il conclu pour Al-Mashareq.
Avec l'aide de Dieu
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