Lundi 4 juin, l'Arabie saoudite a commencé à délivrer les premiers permis de conduire à des femmes depuis des décennies, quelques semaines avant la levée historique de l'interdiction de conduire pour les femmes.
Dix Saoudiennes ont échangé leurs permis de conduire étrangers contre des permis saoudiens dans plusieurs villes, dont la capitale, Riyad, alors que le royaume se prépare à mettre fin à l'interdiction le 24 juin.
« Dix Saoudiennes sont entrées dans l'histoire lundi, lorsqu'elles ont reçu un permis de conduire », a déclaré le Centre de communication interne (CCI) du ministère de l'Information.
« Nous nous attendons à ce que 2000 autres femmes intègrent les détenteurs de permis de conduire du royaume la semaine prochaine. »
« Conduire dans le royaume est un rêve devenu réalité », a déclaré Rema Jawdat, l'une des nouvelles détentrices d'un permis, des propos rapportés par le CCI.
« Pour moi, le fait de conduire est synonyme de choix : le choix de la liberté de mouvement. Désormais, nous avons cette option », a ajouté Jawdat, responsable au ministère de l'Économie et de la Planification, qui avait déjà conduit au Liban et en Suisse.
Les autorités facilitent les demandes
Afin de faciliter l'obtention d'autant de permis que possible, les autorités en charge de la circulation « ont commencé [à délivrer des permis] aux femmes qui savent déjà conduire et qui ont un permis de conduire obtenu dans un autre pays, arabe ou autre », a indiqué à Al-Mashareq le lieutenant-colonel Jamal al-Nukhaifi, de la police saoudienne.
Ces femmes ont réussi les tests pratiques avant de se voir décerner leur permis, a-t-il précisé.
Les femmes ayant récemment appris à conduire dans les nouvelles auto-écoles du royaume ont elles aussi commencé à recevoir leur permis, a rapporté al-Nukhaifi.
Les Saoudiennes doivent être âgées de plus de 18 ans pour pouvoir demander un permis de conduire pour véhicule privé, et de plus de 20 ans pour un permis de véhicule public, a-t-il indiqué.
Elles doivent passer un examen médical, suivi d'épreuves théoriques et pratiques, a-t-il ajouté.
Le Code de la route ne fait pas de différence entre conductrices et conducteurs, notamment en ce qui concerne les infractions, a affirmé al-Nukhaifi.
Les conductrices commettant des infractions seront pénalisées selon des lois s'appliquant aux femmes et aux hommes, a-t-il fait savoir, « la seule différence étant que les femmes devant être détenues le seront pendant quelques mois au centre d'accueil pour filles du Ministère du Travail et du Développement social ».
« Cette situation se poursuivra jusqu'à ce que des centres de détention spéciaux pour femmes soient créés », a-t-il précisé.