Politique

Le Liban renouvelle sa promesse de dissociation de conflit

Par Junaid Salman à Beyrouth

Lors d'une réunion ministérielle le 5 décembre, le Premier ministre libanais Saad al-Hariri annonce le renouvellement de la politique de dissociation du conflit faite par son gouvernement. [Photo fournie par Dalati & Nohra]

Lors d'une réunion ministérielle le 5 décembre, le Premier ministre libanais Saad al-Hariri annonce le renouvellement de la politique de dissociation du conflit faite par son gouvernement. [Photo fournie par Dalati & Nohra]

Le gouvernement libanais a annoncé le renouvellement de sa politique de dissociation lors de sa première session depuis la démission du Premier ministre Saad al-Hariri.

Au cours de cette session le 5 décembre, al-Hariri a officiellement annoncé qu'il revenait sur sa démission, et a indiqué que le gouvernement renouvellerait sa politique de dissociation.

« Le gouvernement libanais, avec toutes ses composantes politiques, a décidé de s'engager à se dissocier des conflits, différends et guerres qui nuisent aux relations politiques et économiques du Liban avec les pays arabes », a-t-il déclaré après la session.

Cette décision du gouvernement avait pour but d'apaiser la crise politique qui s'est déclenchée après qu'al-Hariri a annoncé sa démission à la télévision saoudienne le 4 novembre, ce qui a fait craindre que le Liban soit paralysé par les tensions régionales.

Le Premier ministre Saad al-Hariri salue le public suite à son retour au Liban après sa démission, sur laquelle il est ensuite revenu et qui avait créé un choc lors de son annonce le 4 novembre à la télévision saoudienne. [Photo fournie par Dalati & Nohra]

Le Premier ministre Saad al-Hariri salue le public suite à son retour au Liban après sa démission, sur laquelle il est ensuite revenu et qui avait créé un choc lors de son annonce le 4 novembre à la télévision saoudienne. [Photo fournie par Dalati & Nohra]

La démission choc d'al-Hariri s'est faite parmi des accusations grandissantes de l'Arabie saoudite contre l'implication du Hezbollah dans la guerre du Yémen et en Syrie.

L'opinion publique est partagée

L'opinion publique est partagée en deux camps principaux au Liabn, a expliqué à Al-Mashareq le député libanais Shant Chinchinian, du bloc des Forces libanaises.

Un camp est convaincu que le Liban doit rester neutre dans les conflits régionaux et souhaite pleinement le principe de non-intervention, a-t-il indiqué.

« L'autre groupe, mené par le Hezbollah, veut que le Liban prenne part au conflit dans la région, et je ne pense donc pas qu'il adhérera à la non-intervention, et cela sera prouvé dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté.

Le non-respect du principe de dissociation renouvellera le conflit au Liban et affectera les performances du gouvernement, a-t-il affirmé, ce qui pourrait mener à la démission de certains ministres et une détérioration de l'économie.

« L'objectif du principe de non-intervention au Liban est de limiter l'ingérence du Hezbollah dans les pays de la région », a déclaré Imad Salamey, professeur de relations internationales à l'université américaine libanaise.

La non-intervention est essentielle pour l'indépendance d'un État, a-t-il expliqué à Al-Mashareq, mais pour les petits pays comme le Liban, il est plus difficile de fonctionner sans liens politiques et économiques avec d'autres pays.

La politique de dissociation n'est donc « rien de plus qu'un principe politique et médiatique pour apaiser les citoyens et leur donner une sorte de sécurité psychosociale », a-t-il indiqué à Al-Mashareq, notant qu'il ne constitue pas un principe opérationnel.

Le Liban a besoin du dialogue

« La décision de non-intervention a été prise après l'escalade des conflits régionaux et l'ingérence du Hezbollah dans plusieurs pays de la région », a rapporté Bahaa Abou Kroum, du Parti socialiste progressiste libanais.

La réactivité des partis politiques libanais à la demande de dissociation d'al-Hariri vient du fait qu'ils ont réalisé que le Liban ne pourra pas supporter les conséquences d'un engagement dans les conflits régionaux, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« L'accord sur la non-intervention est le résultat d'un consensus national », a-t-il poursuivi, et tous les partis s'y engagent, même si cela se fait à différents degrés.

Certains partis peuvent s'engager entièrement, a-t-il fait savoir, tandis que d'autres ont des liens externes, et leur engagement à la non-intervention sera partiel.

« Bien que certains rompent l'engagement, le principal est qu'il existe un consensus sur l'utilisation du dialogue entre les partis pour surmonter les problèmes », a-t-il indiqué.

Des mesures importantes sont effectuées aujourd'hui pour rendre le Liban neutre dans les conflits régionaux selon le principe de dissociation, a déclaré Rabih Qais, de la Fondation libanaise pour une paix civile permanente.

La dissociation est un facteur critique pour « l'établissement de la paix et la stabilité au Liban », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Le Liban jouit d'une protection internationale qui encourage la stabilité dans le pays et l'empêche d'être touché par les troubles de sécurité », a-t-il ajouté.

Ainsi, choisir le principe de non-intervention est une bonne décision pour les partis politiques locaux afin de maintenir la stabilité nationale, a conclu Qais.

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