Le Liban veut devenir le centre mondial du dialogue

Des responsables libanais et des militants de la société civile cherchent à faire du Liban un centre international du dialogue et de la résolution de conflit.

Dans un discours prononcé le 21 septembre lors de l'assemblée générale des Nations unies, le président Michel Aoun a demandé à ce que le Liban serve de centre permanent affilié aux Nations unies pour le dialogue entre les différentes cultures, religions et origines.

« J'espère que les États membres soutiendront le Liban dans ce projet, afin que nous travaillions tous pour la paix, la sécurité et la stabilité », a-t-il déclaré.

L'appel pour établir le Liban comme centre mondial du dialogue remonte à 2008, a précisé à Al-Mashareq William Zard Abou Jaoude, directeur de l'Initiative libanaise pour le dialogue.

« Nous avons présenté l'idée à l'ancien président Michel Sleiman, qui l'a ensuite proposée la même année devant l'assemblée générale de l'ONU, mais sans finaliser le processus avec une requête formelle », a-t-il précisé.

« Une fois que le président Michel Aoun a exposé la proposition d'établissement du Liban comme centre mondial de dialogue devant l'assemblée générale, l'initiative a pris un caractère officiel », a ajouté Abou Jaoude.

« Nous attendons sa finalisation avec la présentation d'une lettre officielle à l'ONU par le gouvernement afin que l'organisation examine la demande et prenne l'action appropriée », a-t-il poursuivi.

L'initiative a été appuyée par des personnalités nationales de toutes les couches de la société libanaise, a rapporté Abou Jaoude.

Des présentations et des conférences internationales ont été organisées pour sensibiliser aux objectifs de l'initiative et pour obtenir le soutien des expatriés libanais.

La mission officielle de l'initiative est de faire en sorte que « l'ONU reconnaisse le Liban comme centre mondial pour le dialogue entre les civilisations et les cultures, et d'établir un centre mondial permanent sur son territoire à cette fin », a-t-il expliqué.

Pour ce faire, une pétition en ligne a été lancée pour soutenir la position du Liban, qui a reçu à l'heure actuelle près de 8 000 signatures sur les 10 000 nécessaires pour qu'elle soit soumise aux Nations unies, a-t-il déclaré.

Le Liban correspond bien à cette désignation, car il sert de « lien entre l'est et l'ouest », a affirmé Abou Jaoude.

Ce pays est un modèle de diversité religieuse entre les chrétiens et les musulmans, a-t-il indiqué.

Depuis que l'initiative a été formellement présentée devant l'assemblée générale des Nations unies, les personnes impliquées ont continué d'appeler le gouvernement à la poursuivre, a-t-il déclaré.

Un centre mondial pour le dialogue

« Le Liban est qualifié pour servir de centre mondial de dialogue, car il accueille dix-huit obédiences religieuses différentes », a fait savoir l'ancien ministre de la Justice Bahij Tabbara, membre du comité consultatif de l'Initiative libanaise de dialogue.

L'initiative travaille depuis de nombreuses années pour atteindre cet objectif en apportant les conditions nécessaires à l'approbation de l'ONU, a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

« On peut dire que l'État libanais a adopté notre demande, comme le prouve la présentation du projet à l'ONU par le président Aoun », a ajouté Tabbara.

Le gouvernement doit maintenant soumettre une demande formelle aux Nations unies définissant ce que le Liban offrira comme installations pour l'initiative, a-t-il précisé.

« La demande doit récolter le consensus international, ce qui demande que l'État et le ministère des Affaires étrangères communiquent avec d'autres pays pour atteindre ce but », a-t-il ajouté.

Connaissance de la cohabitation

Le Liban devrait montrer aux États membres de l'ONU, qui sont plus de 190, son expérience quotidienne du dialogue et de la cohabitation, a déclaré William Habib, ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et ambassadeur.

Cela soulignera son expérience dans le rapprochement des points de vue divergents, a-t-il affirmé à Al-Mashareq, ajoutant que le Liban est « le bon endroit » pour cela.

« Aucune composante sectaire, religieuse, confessionnelle ou même régionale n'a émis d'objection à la demande d'établir le Liban comme centre mondial de dialogue », a fait savoir Hayat Arslan, membre du comité consultatif de l'Initiative libanaise de dialogue.

Elle a déclaré à Al-Mashareq que des militants de la société civile ont coopéré étroitement avec le gouvernement pour mener à bien l'initiative.

« Mais cela ne nous empêchera pas de continuer à exercer des pressions à l'occasion, en tant que société et organisations de la société civile », a-t-elle précisé.

L'initiative demandera au gouvernement de présenter une lettre officielle à l'ONU demandant que le Liban devienne un centre mondial pour le dialogue, a-t-elle déclaré.