Terrorisme

Al-Qaïda vante Hamza ben Laden pour rallier la base

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Hamza ben Laden, fils et héritier du chef d'al-Qaïda Oussama ben Laden, serait le prochain leader d'al-Qaïda. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Hamza ben Laden, fils et héritier du chef d'al-Qaïda Oussama ben Laden, serait le prochain leader d'al-Qaïda. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des vétérans d'al-Qaïda ont souhaité faire de Hamza ben Laden le prochain leader du groupe, ultime tentative pour regrouper les combattants en utilisant le nom célèbre de ben Laden, expliquent des experts à Al-Mashareq.

Ils espèrent ainsi utiliser Hamza, fils et héritier d'Oussama ben Laden, pour renouveler les soutiens et bénéficier de nouvelles sources de financement, ont-ils indiqué.

Les agents d'al-Qaïda en Syrie, en Irak et dans d'autres pays ont grandement besoin d'un nouveau symbole alors qu'ils essaient de se regrouper, a expliqué Cheikh Nabil Naim, membre fondateur du Djihad islamique en Égypte qui a depuis renoncé à l'idéologie extrémiste.

Les membres arabes d'al-Qaïda appelaient depuis longtemps à un nouveau leader autour duquel se rassembler, a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Mais la proposition de Hamza ben Laden pour ce poste est une tentative évidente de tirer parti de son nom de famille, sans tenir compte des capacités de Hamza à diriger le groupe, a-t-il poursuivi.

« Si Hamza ben Laden prend les commandes d'al-Qaïda, il ne sera qu'une marionnette entre les mains du chef actuel d'al-Qaïda Ayman al-Zawahiri et ses sbires », a-t-il affirmé.

Les sévères mesures prises au niveau mondial pour lutter contre le financement des groupes terroristes ont amenuisé les ressources d'al-Qaïda, a rapporté Naim, soulignant que les leaders du groupe sont contraints d'envisager Hamza, car il pourrait attirer de nouveaux fonds.

« Le problème du financement sera critique pour l'ascension de Hamza au rang d'émir du groupe et pour sa capacité à recruter et à asseoir son autorité », a-t-il expliqué.

Différends idéologiques entre les factions

Il est très difficile de rassembler les combattants extrémistes du monde entier comme al-Qaïda souhaite le faire, a déclaré le major général Yahya Mohammed Ali, ancien officier de l'armée égyptienne et spécialiste des groupes terroristes.

« Des différends idéologiques fondamentaux sont apparus récemment parmi les factions terroristes », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Parmi ceux-ci la question de la subordination à l'émir ou au calife, le fait de savoir si les groupes doivent chercher à mettre en place un califat, et des opinions divergentes sur l'utilisation d'une force excessive contre les civils, a-t-il indiqué.

En Syrie, l'hostilité en Syrie entre Tahrir al-Sham, alliance extrémiste dominée par l'ancien Front al-Nosra (FAN), et « l'État islamique » (Daech), montre la faiblesse des fondations idéologiques d'al-Qaïda, a-t-il précisé.

Ces deux groupes sont pourtant issus des rangs d'al-Qaïda, a-t-il déclaré.

Les combattants étrangers en Syrie qui ne peuvent pas revenir dans leurs pays d'origine après l'effondrement de Daech et de Tahrir al-Sham sont les plus susceptibles d'être recrutés par al-Qaïda, a-t-il ajouté.

« Ce sont les plus faciles à avoir, car ils n'ont pas de refuge », a-t-il expliqué, indiquant qu'ils seront encore plus faciles à recruter avec Hamza ben Laden à la tête du groupe.

Un regroupement des combattants d'al-Qaïda est peu probable

La guerre menée contre le terrorisme au plan international fait qu'un regroupement d'al-Qaïda est quasiment impossible, car il n'existe pas de refuge sûr pour ceux qui ont fui en Syrie ou en Irak.

Il sera difficile pour al-Qaïda d'établir de nouvelles zones d'influence, a affirmé à Al-Mashareq le major général Aboul-Karim Ahmed, ancien officier de l'armée égyptienne et expert en sécurité.

« Il se peut que nous voyions des déclarations d'allégeance dans des déclarations, sur des sites internet et dans les réseaux sociaux, et en grand nombre, mais aucune allégeance réelle qui se matérialisera sur le terrain », a-t-il déclaré.

Les groupes terroristes en Syrie, en Irak, en Libye et en Égypte subissent une pression de plus en plus forte, et il leur manque les infrastructures logistiques et financières nécessaires qui permettraient à leurs leaders de poursuivre les opérations dans ces zones ou d'aller vers d'autres régions, a-t-il indiqué.

« Cependant, les nouveaux serments d'allégeance qui pourraient se multiplier peuvent être accompagnés d'un regain d'activité terroriste dans le monde, sous forme d'attentats éparpillés avec des résultats limités », a-t-il annoncé.

Le seul but de ces attentats serait de faire à nouveau apparaître le nom d'al-Qaïda dans les médias, a-t-il ajouté.

« Hamza ben Laden n'aura pas de rôle fondamental et ne sera que le visage d'al-Qaïda dans sa propagande pour la phase à venir », a expliqué Ahmed.

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