Des kamikazes ont tué un enfant et blessé sept soldats de l'armée libanaise vendredi 30 juin, alors que les soldats attaquaient deux camps de réfugiés près de la ville d'Arsal, à la frontière nord du pays.
Ces attaques ont eu lieu dans les camps d'al-Nour et d'al-Qaria alors que l'armée menait des raids destinés à « arrêter des terroristes et à saisir des armes », a indiqué le commandement de l'armée libanaise.
Le journal libanais An-Nahar a rapporté que « l'État islamique » (Daech) avait mené ces attaques, et a souligné que plus de cent éléments de Daech avaient été arrêtés pendant les raids.
« L'armée a subi des pertes lorsqu'un kamikaze a déclenché sa veste d'explosifs devant l'une des patrouilles de l'opération dans le camp d'al-Nour, mettant fin à ses jours et blessant légèrement trois soldats », a précisé l'armée dans un communiqué.
« Trois autres kamikazes se sont ensuite fait exploser sans provoquer de pertes parmi nos soldats », a ajouté le communiqué de l'armée.
L'armée a indiqué qu'une jeune fille, dont les parents sont des réfugiés, avait été tuée, a signalé l'AFP. Une source médicale de Baalbek a déclaré qu'elle était âgée de deux ans et demi.
« Les terroristes ont également déclenché l'explosion d'un engin explosif improvisé (EEI), et l'armée a saisi quatre EEI prêts à être déclenchés, et qu'un expert militaire a fait exploser sur les lieux », a déclaré le communiqué de l'armée.
Dans le même temps, alors qu'un autre groupe de l'armée lançait l'assaut sur le camp proche d'al-Qaria, « un terroriste s'est fait sauter grâce à une veste d'explosifs sans causer de pertes parmi nos soldats », a ajouté le communiqué.
« Un autre terroriste a lancé une grenade en direction de la patrouille, blessant légèrement quatre soldats », selon le communiqué.
Ces raids permettent l'arrestation d'attaquants potentiels
Environ 350 Syriens – parmi lesquels Ahmed Diab, recherché pour son implication dans le meurtre du lieutenant-colonel Nouredine al-Jamel dans les batailles d'Arsal de 2014 – ont été arrêtés durant ces opérations, a fait savoir le commandement de l'armée.
Une source militaire a indiqué que les extrémistes à l'intérieur des camps préparaient des opérations de sabotage dans différentes parties du Liban, de Zahlé à Beyrouth.
« Certaines personnes à Arsal, surtout dans le quartier situé près des camps de réfugiés, ont entendu les explosions lors des raids de l'armée », a rapporté Bassel al-Hujairi, maire d'Arsal, à Al-Mashareq.
« D'autres n'ont rien entendu, car Arsal est une grande ville s'étendant sur plusieurs vallées », a-t-il expliqué. « Nous sommes dans une autre vallée, et nous n'avons donc pas entendu les explosions, mais nous avons reçu la nouvelle plus tard. »
« Les camps de réfugiés eux-mêmes ne représentent pas une menace pour les résidents d'Arsal ou pour la région », a noté al-Hujairi. « Cependant, certains éléments non civils qui veulent faire le mal pourraient se cacher dans ces camps. »
« Il est de la responsabilité de l'armée et des forces de sécurité de les identifier grâce à leurs informations et leurs contacts, et de repousser les menaces contre les Syriens et les Libanais », a-t-il affirmé.
L'infiltration de kamikazes dans les camps de réfugiés requiert une « action rapide », a déclaré le ministre de la Défense Yacoub al-Sarraf.
« Nous prouvons à nouveau la justesse de nos options lorsque nous lançons des frappes préventives contre les cellules terroristes », a-t-il ajouté.