Médias

La Jordanie cherche des moyens de combattre le discours haineux

Par Mohammed Ghazal à Amman

Le Centre de défense des libertés des journalistes publie son rapport 2016 sur la liberté des médias lors d'une conférence de presse en avril. [Photo tirée de la page Facebook du centre]

Le Centre de défense des libertés des journalistes publie son rapport 2016 sur la liberté des médias lors d'une conférence de presse en avril. [Photo tirée de la page Facebook du centre]

L'éducation médiatique portant sur l'utilisation responsable des réseaux sociaux en particulier peut constituer une fondation solide pour combattre le discours haineux et l'idéologie extrémiste, ont déclaré des experts jordaniens à Al-Mashareq.

Dans son rapport 2016 sur la liberté des médias, publié fin avril, le Centre de défense des libertés des journalistes (CDLJ) indique que le discours haineux se répand, les réseaux sociaux jouant un rôle majeur dans la propagation de ce genre de rhétorique.

Selon le rapport, de nombreux utilisateurs de réseaux sociaux pensent qu'ils ne peuvent pas être poursuivis pour ce qu'ils publient, et cela a mené à la propagation du discours haineux.

Les conflits régionaux et les divergences politiques ont joué un rôle essentiel dans la propagation du discours haineux et l'exclusion des minorités, a déclaré Nidal Mansour, directeur du CDLJ.

Il a appelé à davantage d'efforts pour éduquer les utilisateurs des réseaux sociaux sur l'utilisation optimale de ces sites, notant que « les groupes terroristes les utilisent pour disséminer leurs idées qui excluent et rejettent l'acceptation d'autrui ».

Éducation médiatique

L'éducation médiatique est la clef pour combattre l'extrémisme et le discours haineux, a affirmé à Al-Mashareq Basim Tweissi, doyen de l'Institut jordanien des médias (IJM).

« Des études menées par l'IJM montrent une augmentation récente significative du phénomène », a-t-il déclaré. « Malheureusement, le discours haineux contribue à la déstabilisation de la société, et il est donc impératif qu'il soit contré par tous les moyens possibles. »

« L'absence d'éducation concernant les médias et l'informatique dans les programmes des écoles et des universités a joué un rôle majeur dans la création de générations incapables de distinguer ce qui est nuisible de ce qui est bon pour la société », a-t-il déploré.

L'IJM a mis en place un programme pour faire connaître et commencer à enseigner les sujets liés à l'éducation médiatique dans les écoles et les universités jordaniennes, a fait savoir Tweissi, ajoutant que cela devrait être élargi d'ici la fin de l'année.

« L'éducation médiatique est enseignée dans plus de 90 pays », a-t-il expliqué. « Tous les pays arabes doivent sérieusement s'intéresser à ce problème afin d'élever des générations qui peuvent être protégées contre les idées extrémistes et terroristes. »

L'expert en réseaux sociaux et formateur indépendant Mohammed Abou Ali a déclaré qu'il est impératif que davantage d'attention soit accordée à cette question, car la Jordanie compte plus de cinq millions de comptes Facebook, ainsi que d'autres réseaux sociaux.

« Le chaos est répandu, et malheureusement les réseaux sociaux sont pleins de déclarations racistes », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

Les lois sont importantes, a-t-il affirmé, « mais ce qui est encore plus important, c'est l'éducation éthique, la sensibilisation et le fait de comprendre que les réseaux sociaux ne sont pas des endroits virtuels, mais un lieu où tout le monde peut interagir ».

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