Droits de l'Homme

Les Yéménites affamés d'al-Hodeida reçoivent de la nourriture

Par Faïsal Darem à Sanaa

Un père yéménite et son fils reçoivent de la nourriture dans la province côtière d'al-Hodeida. [Photo fournie par Angela pour le développement et la réponse humanitaire]

Un père yéménite et son fils reçoivent de la nourriture dans la province côtière d'al-Hodeida. [Photo fournie par Angela pour le développement et la réponse humanitaire]

Des organisations caritatives et de la société civile se sont engagées à aider les habitants de la province d'al-Hodeida, au Yémen, lesquels souffrent de l'augmentation des niveaux de faim et de pauvreté à cause de la guerre en cours.

Al-Hodeida est touchée par de forts taux de pauvreté et de malnutrition, et beaucoup « ne savent pas d'où viendra leur prochain repas », a déclaré le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, à la fin d'une visite en octobre .

Pour répondre à la situation, des organisations charitables et de la société civile ont travaillé avec des entreprises du secteur privé et des individus pour organiser des convois de nourriture, des levées de fonds et des distributions de nourriture pour les nécessiteux dans la province côtière de l'ouest du pays.

Les récents efforts d'aide ont inclus un convoi le 17 novembre organisé par la Chambre de commerce et d'industrie de Sanaa, et qui a distribué 4 500 paniers alimentaires aux nécessiteux dans les directorats d'al-Lihya et d'al-Zahra d'al-Hodeida.

Chaque panier contenait de la farine, du sucre, du riz, de l'huile et d'autres denrées.

Début novembre, l'organisation Famille spéciale a distribué 636 paniers alimentaires à des résidents du directorat de Bajil dans le besoin ; et la campagne Connaissez votre pays, lancée par la station de radio Yémen FM a distribué 475 paniers alimentaires dans le directorat d'al-Hali.

L'Organisation du Yémen pour l'aide humanitaire et le développement a également fourni 400 paniers alimentaires et colis d'aide au directorat de Zabid.

D'autres initiatives pour aider le peuple d'al-Hodeida comprennent celles menées par Angela pour le développement et la réponse humanitaire, et al-Salam, basé à Ibb.

Levée de fonds

Les réseaux sociaux ont contribué au succès de plusieurs collectes de fonds lancées pour venir en aide aux habitants d'al-Hodeida, dont une initiative de Mohamed Issam, employé du gouvernement, qui a réussi à récolter 1,5 million de riyals yéménites (6 000 $).

« Nous avons lancé nos initiatives pour aider nos frères de la province d'al-Hodeida après avoir vu les images de malnutrition et de faim largement diffusées sur les réseaux sociaux », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« [Cela] nous a incité à lancer une initiative parmi nos amis et nos connaissances sur Facebook et WhatsApp, et en une semaine nous avons réussi à récolter 1,5 million de riyals, que nous avons utilisés pour acheter 135 paniers alimentaires », a-t-il annoncé.

« Après cela, nous avons cherché une organisation caritative pour nous aider à livrer cette aide dans la région d'al-Tuhaytah, parce qu'elle faisait partie des plus touchées », a-t-il précisé.

Le groupe a contacté Angela pour le développement et la réponse humanitaire, qui travaillait sur une campagne similaire mais plus vaste.

« Ensemble, nous avons atteint les zones ciblées et nous avons distribué les paniers alimentaires aux personnes dans le besoin », a indiqué Issam.

Montée de la pauvreté

Al-Hodeida « a les pires conditions de vie et le plus fort niveau de souffrance humaine, parce que la plupart de ses habitants dépendent de la pêche pour leur survie, et celle-ci a été interrompue à cause de la guerre », a expliqué la dirigeante d'Angela pour le développement et la réponse humanitaire, Angela Abou Asba.

Abou Asba a mené une campagne visant à aider à améliorer les conditions de vie de la plaine côtière d'al-Tehamah, a-t-elle indiqué à Al-Mashareq, ajoutant que les images d'enfants affamés avaient attiré la compassion des gens et ont été l'élément clef de son succès.

La collecte de fonds Sauvez notre peuple a porté sur la région d'al-Tuhaytah, récoltant près de 7,5 millions de riyals (30 000 $) en argent et en dons en nature de la part de marchands et d'individus, a-t-elle rapporté.

Après avoir étudié la zone ciblée et avoir identifié et sélectionné de potentiels bénéficiaires de l'aide, ceux ayant réellement besoin d'aide ont reçu des cartes leur ayant permis d'obtenir de l'aide le jour suivant, a-t-elle précisé.

« Nous avons fourni de l'aide médicale et des traitements pour le camp médical et chirurgical de Zabid, qui pratique des chirurgies de l’œil et des soins médicaux complets », a-t-elle ajouté.

Les responsables du camp ont contacté l'organisation, demandant des médicaments et d'autres équipements médicaux, a rapporté Abou Asba.

La réponse a été excellente de la part de plusieurs entreprises pharmaceutiques, a-t-elle poursuivi.

« Nous avons été étonnés par la forte réponse de tous les gens charitables de ce pays pour aider les résidents d'al-Hodeida », a-t-elle confié.

Les pêcheurs souffrent

La militante des droits de l'homme et activiste sociale d'al-Hodeida Hayat Hikmi, qui a participé à la conférence du dialogue national du Yémen, a indiqué qu'elle avait contribué à plusieurs initiatives caritatives pour aider les habitants d'al-Hodeida.

« Au début, j'ai travaillé avec l'organisation al-Salam, dans la province d'Ibb, qui a organisé un convoi pour la région d'al-Tuhaytah », a-t-elle indiqué à Al-Mashareq. « Nous avons distribué l'aide dans deux villages du directorat. »

« J'ai ensuite pris part à un convoi d'aide pour la province d'Ibb, où nous avons distribué des paniers alimentaires dans d'autres villages d'al-Tuhaytah », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle travaillait aussi bénévolement pour distribuer des citernes d'eau dans les villages.

Hikmi a décrit la situation humanitaire comme « difficile » en raison de la situation économique désastreuse.

« La majorité des habitants dépendent de la pêche, et leur matériel et leurs bateaux sont maintenant inutilisés parce qu'ils ne peuvent pas couvrir leurs coûts [de fonctionnement] à cause des prix élevés du gazole utilisé pour faire marcher ces bateaux », a-t-elle expliqué.

L'aide précédente s'était occupée des zones côtières, a-t-elle expliqué, tandis que les régions dans les terres ont toujours besoin de nourriture, car les habitants dépendent de l'agriculture saisonnière et des pluies.

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Je viens du Maroc. J'espère que la guerre à mon cher Yémen prendra fin !

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