La guerre au Yémen a eu un effet dévastateur sur le système éducatif et l'accès à l'éducation de millions d'enfants, a déclaré un haut responsable du gouvernement.
Lors d'une réunion organisée le 21 octobre en Tunisie pour discuter de l'impact des programmes alimentaires, le ministre yéménite de l'Éducation Abdoullah Lamlas a expliqué que le conflit actuel a eu pour conséquence la fermeture de près de 3600 écoles primaires et secondaires.
Ce conflit a privé 1,9 million d'enfants d'éducation officielle, a-t-il rapporté, et a endommagé près de 2000 écoles primaires et secondaires, y compris des écoles qui avaient été transformées en casernes par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran.
Selon Lamlas, 67 % des écoles n'ont pas versé de salaire à leurs employés, dont les enseignants et administrateurs, depuis presque deux ans.
Le programme alimentaire des écoles est nécessaire pour que les élèves s'inscrivent et restent à l'école, a-t-il déclaré, et il peut aider à augmenter le taux d'alphabétisation.
« Le programme alimentaire des écoles a repris en avril 2018, bénéficiant à 123 000 élèves dans les provinces d'Aden, Lahj, Saada, Sanaa, Shabwa et Taez », a-t-il indiqué.
Cette année, le Programme alimentaire mondial, en coopération avec le gouvernement, étendra le programme pour en faire profiter 600 000 élèves dans seize provinces, en fonction des priorités définies par les groupes d'éducation et de travail sur l'éducation locaux.
Une subvention pour aider les enseignants
Le 22 octobre, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont annoncé qu'ils apporteront ensemble 70 millions de dollars pour le paiement du salaire de 135 000 enseignants au Yémen, en coopération avec les Nations unies et l'UNICEF.
« L'éducation au Yémen est confrontée à de graves problèmes », a déclaré le vice-ministre de l'Éducation Fadl Amtali à Al-Mashareq.
Cela est dû à la guerre et à la détérioration de l'économie, a-t-il expliqué, ajoutant qu'en décembre 2016, les salaires des enseignants avaient été suspendus dans douze provinces.
Ce don de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis sera versé à tous les enseignants du Yémen par le biais de la Banque centrale d'Aden, et sera basé sur les salaires de l'année scolaire 2014 et conformément à l'accord conclu entre le ministère et l'UNICEF, a-t-il précisé.
« Le versement régulier de cette subvention sous forme d'incitations mensuelles encouragera les enseignants à poursuivre leur travail à un niveau meilleur que ces deux dernières années », a-t-il ajouté.
La situation financière influe sur les performances
Les enseignants ne peuvent pas faire leur travail sans toucher de salaires, a affirmé Salah Ali, enseignant dans une école publique, à Al-Mashareq.
« La situation financière des enseignants et de leurs familles a un impact sur leurs performances », a-t-il fait savoir.
Même s'ils sont présents au travail, « ils ne peuvent pas remplir leur rôle le ventre vide », a déclaré Ali, précisant qu'ils ne peuvent pas non plus nourrir leurs familles.
« Plusieurs enseignants ont trouvé du travail ailleurs pour payer leur loyer et nourrir leurs enfants », a-t-il indiqué, travaillant dans des ateliers de vidange et de lavage de voitures, parfois même comme vendeurs de légumes.
Ali a rapporté que les enseignants avaient ressenti un immense optimisme en entendant parler de ce don saoudien et émirati, qui couvrira une bonne partie des besoins de leurs familles.