Des combattants étrangers continuent certes d'entrer en Irak et en Syrie pour combattre dans les rangs de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), mais leur nombre est bien inférieur à ce qu'il était et ils risquent bien plus qu'avant d'être appréhendés, ont expliqué les responsables.
Cette baisse des arrivées en Irak est le résultat direct de l'effondrement de l'EIIS après une offensive majeure des forces irakiennes et de la coalition internationale, et témoigne du succès de la stratégie consistant à cibler les sources de financement du groupe, ont indiqué les responsables irakiens.
Des combattants étrangers continuent certes d'entrer en Syrie pour rejoindre l'EIIS, mais à un rythme bien inférieur, a affirmé la semaine dernière le général Joseph Dunford, chef d'état-major des armées des États-Unis.
Ces nouveaux entrants arrivent à un rythme d'environ 100 par mois, contre une pointe de près de 1 500 par mois il y a trois ans.
Mais bien que ce nombre ait fortement baissé, Dunford a souligné la nécessité d'efforts continus pour réduire l'attrait de l'idéologie de l'EIIS et « identifier, poursuivre, déradicaliser et réinsérer les combattants étrangers ».
« Le groupe qui affirmait ne pas pouvoir être battu est maintenant battu », a déclaré à Diyaruna le porte-parole du ministère de la Défense, le major général Tahseen al-Khafaji. Les éléments de l'EIIS « sont maintenant soumis à une forte pression de nos forces, qui les traquent et les visent lors d'opérations de sécurité très ciblées ».
Sécurité renforcée aux frontières
Les forces irakiennes sont engagées dans un effort « héroïque » pour contrôler la frontière et empêcher toute infiltration de l'EIIS, a poursuivi al-Khafaji.
« Cette baisse du nombre de terroristes entrant en Irak est le résultat de cet énorme effort sécuritaire pour protéger la frontière et réduire le nombre d'infiltrés », a-t-il ajouté.
Les forces irakiennes ont échangé des renseignements avec la coalition internationale, notamment des informations sur les repaires et les mouvements de l'EIIS, a-t-il précisé, et la coalition a pour sa part apporté son concours avec des interventions d'urgence visant à empêcher les infiltrations.
Tous ces efforts sont des facteurs essentiels dans la nette diminution du nombre de combattants étrangers entrant en Irak, a-t-il encore indiqué.
« L'Irak cherche à renforcer ses capacités de renseignements pour approfondir la collaboration entre toutes les agences de sécurité concernées, afin d'éradiquer totalement toute présence terroriste sur son territoire », a ajouté al-Khafaji.
Rien que pendant le mois en cours, les opérations de sécurité dans les provinces de l'Anbar, de Ninive et de Diyala ont permis de neutraliser ou d'arrêter des centaines d'éléments de l'EIIS, a-t-il poursuivi, et de détruire près de 100 maisons de repos et tunnels, ainsi qu'une centaine de véhicules de l'EIIS.
Baisse du nombre
Plus de 20 000 combattants étrangers ont rejoint l'EIIS en Irak et en Syrie entre 2015 et 2016, a rappelé à Diyaruna le spécialiste en affaires stratégiques et politiques Amir al-Saidi.
Mais si l'on en croit les estimations actuelles, il ne reste actuellement qu'environ 1 500 combattants locaux et étrangers en Irak, et moins de 5 000 en Syrie, a-t-il ajouté.
« Cela constitue un résultat significatif après les combats pour la libération que nos forces ont menés avec le soutien de la coalition internationale contre l'EIIS », a expliqué al-Saidi.
Le groupe a été affaibli par les opérations ayant visé ses sources de financement et l'étroite surveillance de ses éléments, a-t-il ajouté.
« La plus lourde perte infligée à l'EIIS est celle du soutien international dont il bénéficiait », a estimé pour Diyaruna le spécialiste des affaires de sécurité Jassim Hanoun.
« Après les crimes horribles commis contre les civils et leurs grossières revendications, les gens, notamment les jeunes, éprouvent de la répulsion envers le groupe », a-t-il poursuivi.
Il y a seulement quelques années, les volontaires et les recrues affluaient en masse pour gonfler les rangs de l'EIIS en provenance de plus de 100 pays arabes, européens et asiatiques, a rappelé Hanoun.
« Aujourd'hui, le recrutement est en baisse, et avec lui le nombre de terroristes venus pour grossir les rangs du groupe », a-t-il poursuivi. « Nous assistons à une migration inverse des éléments terroristes, qui désormais fuient l'Irak et la Syrie en direction de leurs pays d'origine. »
« Les éléments de l'EIIS sont déçus, éparpillés, et leur fin est proche », a-t-il conclu.