Environnement

Nouvelle crise des ordures au Liban dans un contexte de mauvaise gestion

Nohad Topalian à Beyrouth

Des camions amènent des ordures dans la décharge de Bourj Hammoud sur le front de mer de Beyrouth sans aucun tri préalable. [Photo fournie par le service de presse de Paula Yacoubian]

Des camions amènent des ordures dans la décharge de Bourj Hammoud sur le front de mer de Beyrouth sans aucun tri préalable. [Photo fournie par le service de presse de Paula Yacoubian]

La question de la gestion des déchets a refait surface au Liban, avec des accusations de mauvaise gestion des décharges et de non-respect des obligations de tri et de traitement des déchets, provoquant la colère de l'opinion publique et des milieux politiques.

La crise est particulièrement aiguë concernant la décharge de Bourj Hammoud sur le front de mer de Beyrouth et pour les décharges d'Arabsalim dans le sud, où la situation est critique avec l'arrivée de l'été, qui est la haute saison touristique.

La députée libanaise Paula Yacoubian, qui s'est récemment rendue à la décharge de Bourj Hammoud pour y évaluer la situation, a expliqué à Al-Mashareq que le Liban est face à une « catastrophe environnementale » en raison de ces décharges incontrôlées.

Cette résurgence de la crise des ordures aura un grand impact sur le Liban et sur sa situation touristique estivale, a-t-elle affirmé.

La députée libanaise Paula Yacoubian, qui s'est rendue récemment sur la décharge de Bourj Hammoud, a estimé que le Liban est face à « une catastrophe environnementale » due aux décharges incontrôlées. [Photo fournie par le service de presse de Paula Yacoubian]

La députée libanaise Paula Yacoubian, qui s'est rendue récemment sur la décharge de Bourj Hammoud, a estimé que le Liban est face à « une catastrophe environnementale » due aux décharges incontrôlées. [Photo fournie par le service de presse de Paula Yacoubian]

Chercher une solution durable

L'échec du tri des déchets avant leur mise à la décharge est patent à Bourj Hammoud et sur d'autres sites, a expliqué Nada Zaarour, présidente de la commission d'arbitrage du parti écologiste (le Parti vert).

« Nous avions anticipé [ce problème] dès le début de la crise des ordures », a-t-elle expliqué.

« Lorsque la crise avait atteint son apogée en juillet 2015, le gouvernement du Premier ministre de l'époque, Tammam Salam, avait mis en place un plan d'urgence pour l'extension des décharges de Bourj Hammoud et de Costa Brava Khalde », a-t-elle expliqué à Al-Mashareq.

« Mais nous n'avons vu aucun plan durable visant à résoudre le problème une bonne fois pour toutes. »

Ces deux décharges « ont dépassé leur capacité, mais les déchets continuent de s'accumuler dans la décharge de Bourj Hammoud sans aucun tri préalable, ce qui entraîne, outre des émissions d'odeurs désagréables chaque été, une forte pollution de l'air et de l'eau », a-t-elle poursuivi.

« Nous avons résolu le problème de la collecte, mais le problème des décharges, du tri et du traitement des déchets reste sans solution, et malheureusement, le problème refait surface au début de l'été », a-t-elle déclaré.

Le littoral libanais « a été transformé en une décharge pour les ordures et les eaux usées près des usines de traitement des eaux usées qui ne sont pas en activité », a poursuivi Zaarour.

« Les gens se baignent et souffrent de problèmes de santé », a-t-elle ajouté.

Un problème non résolu

Le Liban « reste pris dans un cercle vicieux et n'a trouvé aucune solution fondamentale à une crise qui s'aggrave depuis des décennies », a déploré Susan Barbari, une journaliste auteur de plusieurs articles sur les problèmes de santé et d'environnement.

Le problème reste toujours sans solution et refait régulièrement surface, a-t-elle indiqué à Al-Mashareq.

« Le problème est que les ordures sont déposées dans des décharges sauvages qui, selon les recensements effectués, sont aujourd'hui au nombre de 670 dans tout le Liban », a-t-elle ajouté.

Elles se remplissent rapidement, a-t-elle précisé, soulignant que la quantité de déchets produite en moyenne chaque jour par habitant est comprise entre 750 grammes et 1 kilo.

Certains déchets dangereux déversés dans des décharges sauvages dans plusieurs régions du Liban, comme des piles, des médicaments et des récipients de détergent vides entraînent une pollution de l'air, du sol et des nappes phréatiques lors de leur combustion, a ajouté Barbari.

« Ce que nous voyons ne sont malheureusement que des solutions temporaires », a-t-elle conclu, précisant que la solution idéale consisterait à « minimiser la quantité de déchets produite et à les recycler et les retraiter au maximum de ce qui est possible ».

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