Malgré les difficultés, les Yéménites affluent vers l'Arabie saoudite pour le hadj

Plus de 20 000 pèlerins yéménites ont quitté le Yémen pour effectuer le hadj, malgré les barrages routiers mis en place par les Houthis (Ansarallah) sur la route.

Les efforts communs du ministère des Dotations et de l'autorité locale de la Vallée de l'Hadramaout ont facilité le passage des pèlerins cette année.

Cette autorité locale supervise les convois du hadj qui traversent le passage frontalier d'al-Wadiah entre le Yémen et l'Arabie saoudite.

Cette année, 24 500 pèlerins yéménites entreprennent ce voyage, parmi lesquels 20 000 sont déjà partis dimanche 20 août, ont rapporté des responsables.

« Le dernier pèlerin devrait arriver [à La Mecque] au début du mois de Dhou al qi`da du calendrier hégirien, soit le 23 août », a déclaré à Al-Mashareq Mokhtar al-Rabbash, ministre adjoint des Dotations et du Conseil.

Un centre des opérations a été mis en place pour suivre le processus de tafweej (répartition) pour les pèlerins yéménites, de leur résidence au Yémen à leur destination, a-t-il expliqué.

Surmonter les obstacles

Le 12 août, le sous-secrétaire aux Affaires de la province de l'Hadramaout et du désert, Issam al-Kathiri, a lancé le processus de tafweej pour les pèlerins à travers le passage frontalier d'al-Wadia dans l'Hadramaout.

« L'autorité locale de la Vallée de l'Hadramaout, qui supervise le passage d'al-Wadiah, a travaillé à surmonter les difficultés et les problèmes que les pèlerins avaient rencontrés l'année dernière », a-t-il fait savoir à Al-Mashareq.

En coopération avec de généreux donateurs, l'autorité locale a établi des camps pour les pèlerins au passage frontalier, leur fournissant des services de soins, de l'eau fraîche, des boissons et de la nourriture.

L'année dernière, des milliers de pèlerins yéménites étaient restés bloqués à al-Wadiah pendant plusieurs jours sans accès à ces services.

Al-Kathiri a attribué cela au fait que les pèlerins transportés par la majorité des agences du hadj étaient arrivés au passage en une seule vague.

Mais cette année, les visas du hadj ont été remis en plusieurs fois, ce qui a permis de répartir les pèlerins en plusieurs étapes.

« Les agences dont les pèlerins ont été les premiers à recevoir leurs visas ont immédiatement commencé le processus de tafweej pour éviter le déplacement en masse des pèlerins d'il y a un an et qui avait provoqué un chaos ayant eu un impact négatif sur la saison du hadj », a expliqué Sami Awad, directeur de l'agence al-Hadrami hadj et oumra.

Les Houthis bloquent les pèlerins

Pendant les deux premiers jours du processus de tafweej, davantage de pèlerins, surtout ceux venant des provinces du nord, sont arrivés en retard à al-Wadiah après que les Houthis eurent empêché leur départ, a rapporté al-Kathiri.

Le 31 août, le ministère des Dotations a accusé les Houthis de retenir les passeports de presque 2 000 pèlerins et d'empêcher le déplacement de nombreux autres.

« Les Houthis ont confisqué les passeports de pèlerins aux postes de contrôle dans des zones qu'ils contrôlent et ont empêché d'autres pèlerins de se déplacer », a déclaré le sous-secrétaire du ministère pour le Hadj et l'Oumra Mokhtar al-Rubash dans une déclaration sur les réseaux sociaux.

Al-Rubash a déclaré que cet acte était « injustifié et sans rapport avec la religion ou l'éthique », et a fermement rejeté la politisation du hadj.