Des membres des médias libanais se sont récemment rassemblés à Beyrouth pour explorer des moyens d'améliorer la couverture de l'extrémisme et du terrorisme en augmentant les standards professionnels et en refusant de fournir un moyen d'expression à ceux qui commettent des violences.
Des professionnels des médias participant à une conférence de deux jours à Beyrouth (du 20 au 21 mars) organisée par la National News Agency (NNA) ont indiqué à Al-Mashareq qu'ils étaient des partenaires clefs dans la guerre contre le terrorisme.
Des leaders de la sécurité participant à l'événement ont souligné l'importance de la coopération entre les services de sécurité et les médias dans la lutte contre le terrorisme.
Les journalistes et les organes de presse doivent se concentrer sur la création d'un paysage médiatique qui n'accepte pas l'exploitation ou l'infiltration de la propagande extrémiste, a déclaré le général de brigade Ali Qansou, directeur de l'orientation de l'armée libanaise.
Les médias doivent agir dans un environnement « qui protégerait l'opinion du public contre les campagnes terroristes et permettrait une confrontation sûre et compétente de ce danger », a-t-il poursuivi.
Cela prendrait principalement la forme de programmes de sensibilisation dévoilant les dangers du terrorisme, a-t-il expliqué.
Besoin de formation à la sécurité
Le général de brigade Nabil Hanoun, qui dirige le bureau d'informations publiques de la Direction générale de la sûreté générale, a insisté sur la nécessité d'une formation aux questions de sécurité pour les présentateurs des informations.
Celle-ci devrait porter sur le besoin de vérifier les informations auprès des sources de sécurité et sur les procédures permettant de faire cela, a-t-il indiqué, et sur la façon de signaler des actes de terrorisme afin qu'ils ne deviennent pas une publicité gratuite pour les groupes terroristes.
Les médias libanais doivent être vigilants et doivent se distancer des rumeurs et des fausses informations, a déclaré le journaliste et présentateur Yazbek Wehbe, de la Lebanese Broadcasting Corporation.
Il est important de vérifier les informations reçues de toutes les sources, a-t-il affirmé à Al-Mashareq, surtout venant de factions politiques, afin de s'assurer qu'elles sont correctes.
Les médias peuvent représenter une source précieuse d'information pour les services de sécurité, a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils « prennent en considération les informations que nous leur donnons selon la confiance mutuelle et la crédibilité qui étaient notre relation ».
Normes professionnelles
Laure Sleiman Saab, directrice de la NNA, a annoncé à Al-Mashareq que l'agence « gère et suit les événements selon des critères professionnels et des normes éthiques, humanitaires et objectives ».
En plus de la couverture des événements officiels et sociaux, l'agence propose une couverture poussée des questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, a-t-elle ajouté.
« Nous sommes un partenaire clef dans cette guerre en diffusant les dernières nouvelles concernant le contre-terrorisme », a-t-elle indiqué, soulignant que « nous ne publions aucune déclaration de groupes terroristes ».
Avant de diffuser une information, a-t-elle poursuivi, la NNA « examine attentivement toutes les informations qu'elle reçoit, y compris celles concernant la sécurité, qui viennent de sources non officielles ou de groupes prétendant être responsables d'incidents de sécurité ».
Les informations fournies par des groupes revendiquant des attentats ne sont pas diffusées, a-t-elle fait savoir, car elles sont souvent mensongères et souvent fausses.
L'agence maintient sa crédibilité en « organisant régulièrement des ateliers pour les rédacteurs sur l'éthique de la profession et la façon de répondre à des informations dangereuses et fausses », a expliqué Saab.
Nouvelle formation médiatique
« Nous sommes responsables pour la formation de nouveaux professionnels des médias qui épousent les principes et l'éthique de leur profession », a déclaré Hani Safi, directeur de la faculté d'information de l'université libanaise.
De nouveaux programmes à l'université prennent en compte le développement des réseaux sociaux et leur rôle en tant qu'outil rapide et efficace, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
Les groupes terroristes dépendent souvent des réseaux sociaux pour faire l'apologie de leur idéologie, a-t-il fait savoir, ajoutant que les jeunes de cette génération sont grandement influencés par les réseaux sociaux.
« Dans une enquête à petite échelle que nous avons menée, nous avons constaté que seulement 10 % des jeunes se tournent vers les organes de presse traditionnels – télévision, radio et journaux – pour leur consommation d'informations, tandis que 90 % d'entre eux comptent sur les informations qu'ils reçoivent des réseaux sociaux. »
« La grande question que nous posons est "comment pouvons-nous limiter et combattre l'extrémisme et le terrorisme sur les réseaux sociaux ?" », a-t-il indiqué, ajoutant que l'université forme des journalistes qui sont capables de combattre le terrorisme en utilisant leurs propres canaux médiatiques.
Les médias libanais et internationaux font leur part pour combattre le terrorisme et l'extrémisme dans le monde, a-t-il déclaré, « mais c'est une mission difficile ».