Terrorisme

L'armée yéménite demande aux clercs d'aider dans la lutte contre l'extrémisme

Par Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Le général de division Faraj Salmeen al-Bahsani, commandant de la 2e région militaire, a rencontré des clercs yéménites à al-Moukalla le 10 décembre pour leur demander leur aide pour faire face à la menace du terrorisme. [Photo fournie par al-Moukalla Now]

Le général de division Faraj Salmeen al-Bahsani, commandant de la 2e région militaire, a rencontré des clercs yéménites à al-Moukalla le 10 décembre pour leur demander leur aide pour faire face à la menace du terrorisme. [Photo fournie par al-Moukalla Now]

Les forces yéménites dans la région d'Hadramaout cherchent l'aide de leaders religieux afin de renforcer la sécurité et de répondre à l'idéologie extrémiste par le dialogue.

Plus de 100 clercs et prêcheurs d'al-Moukalla, al-Shahar et al-Ghayl se sont rassemblés le 10 décembre en réponse à un appel du général de division Faraj Salmeen al-Bahsani, commandant de la 2e région militaire, basée à al-Moukalla.

Le but de cette réunion était d'informer les clercs des actions militaires dans la province d'Hadramaout et de solliciter des idées et des recommandations qui pourraient contribuer à l'amélioration de la sécurité de la région.

Al-Bahsani a présenté les plans futurs et les actions déjà entreprises par la 2e région militaire et les forces d'élite d'Hadramaout, décrivant la plus importante d'entre elles comme étant la libération d'al-Moukalla et de la côte d'Hadramaout du contrôle terroriste.

Il a également souligné l'importance de dialoguer avec les clercs locaux après les victoires militaires pour s'assurer de leur aide dans la lutte contre la menace continue que présente l'extrémisme violent.

« Avec des mots honnêtes prononcés des pupitres des mosquées où vous prêchez, pendant les rassemblements de prière que vous dirigez, pendant les visites d'écoles, les rassemblements et les réunions, et d'où que vous prêchiez et donniez des conseils, [répondre à] ces menaces doit être une priorité », a-t-il déclaré aux participants.

« Vous devez mettre en garde contre elles et les répudiez en utilisant un langage clair et fort, pour que vous ne soyez pas remplacés par des individus corrompus [...] qui excitent les émotions de notre jeunesse et de la plus jeune génération », a-t-il poursuivi.

Le pouvoir du pupitre

La réunion avec les clercs a été organisée en raison de « la forte influence qu'ils ont sur la plupart des membres de la société », a expliqué Ahmed al-Saadi, directeur général du Bureau d'Hadramaout pour les conseils religieux.

« [Les clercs] ont le pouvoir du pupitre, que chaque Yéménite écoute au moins une fois par semaine lors du sermon du vendredi, sans parler des leçons religieuses et des sermons pendant la semaine », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

Prêchant depuis leurs pupitres, a-t-il précisé, les clercs peuvent avoir beaucoup d'influence pour conseiller et guider les gens sur les questions de religion d'une manière qui maintienne la sécurité et la stabilité.

Le Bureau pour les conseils religieux a mis au point un plan pour lutter contre le terrorisme, a-t-il indiqué, qui « donne la priorité aux questions de sécurité et de stabilité à travers le rôle des clercs, des prêcheurs et des conseillers religieux ».

Les opérations militaires doivent être accompagnées d'actions pour déraciner l'idéologie extrémiste, a-t-il affirmé, ajoutant que « c'est le devoir des clercs et de la religion, car on ne peut combattre une idéologie qu'avec une autre ».

Vers une société prospère

Maintenir la sécurité et la stabilité est le premier pas sur le chemin d'une société prospère, a indiqué Zaïn al-Aïdarous, prêcheur de la mosquée d'al-Rawdha à al-Moukalla, qui enseigne également à l'université d'Hadramaout.

« En fait, l'Etat doit être prudent dans sa lutte contre le terrorisme, car ceux qui sont tombés dans le piège du terrorisme ont peut-être été affectés par la situation économique », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Une approche plus sage a été prise lorsqu'il s'agit de traiter la violence, car elle est causée par une idéologie extrémiste, surtout si les mosquées et les écoles sont laissées sans surveillance », a-t-il ajouté.

Limiter les dégâts causés par ceux qui ont été induits en erreur par une idéologie déviante « doit être fait sagement, en fermant les espaces par lesquels arrivent les jeunes adhérant à une idéologie extrémiste », a-t-il affirmé.

L'analyste politique Tariq al-Zouraïqi a déclaré à Al-Mashareq que tous les clercs et les parties prenantes jouent un rôle dans la lutte contre l'idéologie déviante prônée par les extrémistes pour leurs propres intérêts qui servent à fomenter de futurs actes terroristes.

Il a souligné leur rôle dans « le renforcement de la sensibilisation aux dangers du terrorisme et pour l'éducation de la société sur la véritable nature de la foi musulmane, qui est pacifique ».

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1 COMMENTAIRE (S)

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Les deux parties ne peuvent pas se réconcilier parce que c'est un conflit sectaire.

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