Abou Bakr Salem, l'un des chanteurs les plus populaires du Golfe qui a synthétisé les riches traditions musicales du Yémen, est mort en Arabie saoudite après avoir laissé une marque indélébile sur la musique dans le monde arabe, a rapporté l'AFP lundi 11 décembre.
Salem, qui détenait les nationalités yéménite et saoudienne, est décédé à l'âge de 78 ans d'une longue maladie dimanche dans un hôpital de Riyad, a déclaré son fils Aseel Abou Bakr sur les réseaux sociaux.
Salem a été pleuré au Yémen, à la fois par les Houthis et le gouvernement du président Abd Rabbou Mansour Hadi, et en Arabie saoudite.
Les Houthis ont pleuré "l'un des rares artistes arabes à combiner la chanson, la composition, l'arrangement musical et la poésie", ont rapporté les médias de la milice.
Le gouvernement de Hadi l'a appelé "un géant du Yémen, du Golfe et de la musique arabe".
Surnommé par les critiques musicaux le "père de la musique du Khaleeji (du Golfe)" et considéré comme l'un des chanteurs les plus populaires de la région, Salem possédait un riche répertoire allant des ballades romantiques, de la musique folklorique aux chansons patriotiques.
Il a commencé sa carrière en 1956 dans le sud du Yémen, où il a créé des chansons fusionnant des sons traditionnels d'Aden avec ceux d'Hadramaut et plus tard de Sanaa.
Les odes patriotiques de Salem au Yémen ont célébré des repères dans l'histoire du pays - de l'abolition de la monarchie dans le nord en 1962 à l'indépendance du sud en 1967 et finalement à l'unification du Yémen en 1990.
Son répertoire comprend également des chansons rendant hommage à l'Arabie saoudite, où il est très populaire et qui lui a accordé la citoyenneté.
Des générations de chanteurs arabes du Golfe au Liban et en Syrie et même au Maroc ont chanté ses chansons.
Salem a donné de nombreux concerts à travers les pays du Golfe dans les années 1990 et au début des années 2000 à l'apogée de sa carrière, attirant des foules adorables à chaque fois.
