Environnement

Des images aériennes montrent une fuite de pétrole sur le tanker Safer au large des côtes du Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Cette imagerie satellite prise par Planet Labs et fournie au Tanker Trackers montre semble-t-il une fuite de pétrole survenue il y a une quinzaine de jours sur le tanker Safer en mer Rouge, au large des côtes du Yémen.

Cette imagerie satellite prise par Planet Labs et fournie au Tanker Trackers montre semble-t-il une fuite de pétrole survenue il y a une quinzaine de jours sur le tanker Safer en mer Rouge, au large des côtes du Yémen.

Une imagerie par satellite datant de la semaine dernière de Tanker Trackers, un site web international de traçage de navires pétroliers, a montré une fuite de pétrole sortant du vieux tanker flottant au large des côtes occidentales du Yémen.

Le Safer, vieux de 45 ans, ancré au large d’un port yéménite depuis 2015, renferme 1,1 million de barils de pétrole brut à son bord, et les Nations unies ont mis en garde qu'une rupture ou une explosion aurait des conséquences environnementales et humanitaires catastrophiques.

Le 4 octobre, les inspecteurs des Nations Unies ont une nouvelle fois été empêchés de monter à bord du tanker par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l’Iran. La milice a refusé jusqu’à présent d’autoriser une équipe onusienne de maintenance à accéder à ce terminal, en dépit des appels locaux et internationaux.

Les recherches de TankerTrackers montrent qu’une fuite est apparue il y a quinze jours sur ce bâtiment vieillissant.

« De ce que nous avons pu voir, la marée noire s’est largement répandue dans la zone immédiate, mais la fuite a cessé », a tweeté Tanker Trackers le 3 octobre, ajoutant : « le bâtiment flotte toujours, mais le temps presse désormais. »

L’ambassadeur d’Arabie saoudite auprès des Nations unies Abdallah al-Mouallimi avait mis en garde le mois dernier que les experts avaient repéré à 50 kilomètres à l’ouest du Safer une conduite normalement raccordée au navire qui s’était apparemment décrochée de ses stabilisateurs qui la maintiennent au fond et qu’elle flottait désormais à la surface de la mer.

Une carte politique

Lors d’une réunion virtuelle le mardi 6 octobre avec le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord James Cleverly, le ministre yéménite des Affaires étrangères Mohammed al-Hadhrami a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à faire pression sur les Houthis pour qu’ils autorisent les Nations unies à accéder au Safer.

Les Houthis utilisent ce tanker comme un moyen de pression contre le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et contre la communauté internationale, a-t-il expliqué.

Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Stéphane Dujarric a déclaré que les experts onusiens auraient besoin de sept semaines à partir du moment où les Houthis les y autoriseraient pour accéder au tanker avec leur matériel.

Lors d’une conférence de presse organisée lundi dans la soirée, Dujarric a confirmé que les Nations unies « ont besoin d’une autorisation officielle de la mission » par les Houthis « pour commencer à apporter du matériel spécialisé et à prendre de nouvelles dispositions ».

« Plus vite ces accords seront signés, plus vite le travail pourra commencer », a-t-il indiqué.

Un accord-cadre portant sur la maintenance nécessaire sur le Safer devait être signé vendredi dernier entre les Houthis et les Nations unies, mais lors de cette réunion, les représentants de la milice ont déclaré qu’ils n’acceptaient pas cet accord parce que les Nations unies n’avaient pas tenu compte de leurs notes.

« Le monde se rend aujourd’hui compte de la catastrophe environnementale majeure qui pourrait se produire en cas de marée noire ou d’explosion à bord de ce tanker », a déclaré l’économiste Abdoul Aziz Thabet à Al-Mashareq.

« Les Houthis n’ont pas répondu aux appels répétés du Conseil de sécurité, de la Ligue arabe et des pays qui surveillent la mer Rouge visant à autoriser une équipe d’experts des Nations unies à accéder au tanker », a-t-il poursuivi.

Ils exploitent cette affaire « pour faire pression sur la communauté internationale et en tirer des avantages politiques, avec un mépris absolu des dommages environnementaux et économiques » que causerait une marée noire de cette ampleur, en particulier pour le Yémen, a-t-il conclu.

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