Sécurité

Le nouveau commandant en second de la FQ-CGRI s'est fait connaître par sa répression de la dissidence

Sina Farhadi

Le 20 janvier, le commandant militaire du CGRI Mohammad Hejazi a été nommé adjoint d'Esmail Qaani, commandant de la Force al-Qods du CGRI. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Le 20 janvier, le commandant militaire du CGRI Mohammad Hejazi a été nommé adjoint d'Esmail Qaani, commandant de la Force al-Qods du CGRI. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Le nouvel adjoint du nouveau commandant de la Force al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique (FQ-CGRI), Esmail Qaani, est connu en Iran pour ses opinions extrêmes et son bilan en matière de répression de la dissidence interne, ont fait savoir des experts.

Mohammad Hejazi a été nommé commandant en second de la FQ-CGRI le 20 janvier, peu après que Qaani a été promu au poste le plus élevé, suite à la mort de son prédécesseur Qassem Soleimani lors d'un raid aérien américain à Bagdad.

Hejazi, âgé de 64 ans, a été l'un des principaux commandants du CGRI en Iran et est une figure bien connue, contrairement à de nombreux commandants supérieurs de la Force al-Qods, ont indiqué des spécialistes des affaires iraniennes à Al-Mashareq.

Commandant de la Force de résistance Basij, un groupe paramilitaire affilié au CGRI utilisé pour la sécurité interne, il s'était rangé du côté des partisans de la ligne dure du CGRI en opposition aux manifestations étudiantes iraniennes de juillet 1999 et aux luttes politiques liées.

Le nouveau commandant en second de la FQ-CGRI, Mohammed Hejazi, est connu en Iran pour ses opinions extrêmes et ses antécédents en matière de répression de la dissidence interne. [Photo diffusée en ligne]

Le nouveau commandant en second de la FQ-CGRI, Mohammed Hejazi, est connu en Iran pour ses opinions extrêmes et ses antécédents en matière de répression de la dissidence interne. [Photo diffusée en ligne]

Il aurait soutenu un groupe de 24 commandants du CGRI qui ont écrit une lettre menaçante au président réformiste Mohammad Khatami lui demandant d'écraser les manifestations, a déclaré l'ancien militant étudiant Ali Zanjani à Al-Mashareq.

Alors que les étudiants manifestaient contre la fermeture d'un journal réformiste, le quartier général du Basij à Sarallah, une unité responsable du maintien de la sécurité à Téhéran qui était sous le commandement personnel de Hejazi, était intervenu.

Avec Ansar-e Hizbullah, un groupe d'autodéfense paramilitaire, ils avaient violemment réprimé les manifestations, tuant plusieurs étudiants. Après six jours de protestations et d'émeutes, des étudiants avaient disparu et n'ont pas été revus depuis.

« On raconte que la lettre de menace envoyée à Khatami [...] a été écrite en collaboration avec Hejazi, mais comme il commandait la force Basij à l'époque et qu'il était considéré comme un responsable, il n'a pas signé », a déclaré Zanjani.

Pendant son séjour à Basij, Hejazi a développé et renforcé l'unité du quartier général de Sarallah et a créé les Bataillons de l'imam Ali, dont les éléments servent de réservistes au CGRI.

Ces groupes ont ensuite joué un rôle central dans la répression du soulèvement post-électoral de 2009, a ajouté pour Al-Mashareq le journaliste Hossein Rajabi basé à Téhéran.

Hejazi a été inscrit sur la liste de l'Union européenne des auteurs de violations des droits de l'homme pour avoir participé à la répression de 2009, a-t-il fait savoir.

L'accent est mis sur les opérations à l'étranger

Hejazi a gravi les échelons du CGRI, d'abord en tant que chef de l'état-major conjoint du CGRI, puis comme commandant en chef adjoint.

En 2009, lorsqu'il a été nommé chef adjoint de l'état-major général des forces armées iraniennes pour la préparation, la logistique et la recherche industrielle, il s'est concentré sur le programme de missiles et autres armements de l'Iran.

Cela a constitué une part importante des opérations du CGRI.

Comme les armes légères et les missiles à courte portée fabriqués par le CGRI sont distribués dans toute la région pour armer les groupes paramilitaires iraniens, Hejazi s'est également rapproché des commandants et des équipes d'opérations de la Force al-Qods.

Entre 2014 et 2020, date à laquelle il a été nommé commandant adjoint de la force al-Qods du CGRI, Hejazi aurait été impliqué dans les opérations du CGRI au Liban.

En annonçant sa nomination, l'agence de presse Tasnim, affiliée au CGRI, a révélé qu'Hejazi était « également responsable des opérations du CGRI au Liban ».

Dans le même temps, l'agence de presse gouvernementale IRNA a rapporté qu'Hejazi, avait été avec Soleimani responsable du commandement de groupes paramilitaires en dehors de l'Iran.

Les actions d'Hejazi au Liban

Ces cinq dernières années, Hejazi aurait été à la tête de la Force al-Qods au Liban, et pourrait avoir contribué à réprimer les protestations populaires contre la corruption et l'économie chancelante qui ont éclaté le 17 octobre.

Les partisans du Hezbollah et d'Amal, des groupes soutenus par l'Iran, ont attaqué les manifestants pacifiques dans le but de créer la peur, des observateurs ayant noté que de tels agissements étaient similaires au modèle de répression utilisé contre les manifestants sur le territoire iranien.

Des incidents similaires ont été signalés lors de manifestations récentes en Irak.

Dans ce pays, les milices affiliées à l'Iran telles que l'Organisation Badr, Asaib Ahl al-Haq, le Kataeb Hezbollah, Saraya al-Khorasani et Harakat al-Nujaba, ont été accusées de prendre pour cible des manifestants et des militants des droits civils.

Les experts en affaires iraniennes ont déclaré à Al-Mashareq que la nomination d'Hejazi au poste de commandant adjoint de la Force al-Qods est intéressant, car son expérience au Moyen-Orient compensera probablement le manque d'expérience de Qaani dans cette région.

Qaani, dont l'attention se portait auparavant sur les opérations en Afghanistan, doit « combler le vide laissé par son prédécesseur [Soleimani] », a déclaré à Al-Mashareq l'analyste militaire et stratégique Hatem al-Falahi.

Le nouveau commandant de la FQ-CGRI doit « trouver comment maintenir le régime intact face à l'opposition populaire à son influence en Irak, au Liban et en Syrie », a-t-il rapporté, ainsi que comment maintenir un contrôle ferme sur les différentes milices soutenues par l'Iran.

Mais la capacité de Qaani à unifier les milices peut être mise en doute, a ajouté al-Falahi.

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