Terrorisme

L'intervention du Hezbollah en Syrie apporte le terrorisme de l'EIIL au Liban

Nohad Topalian à Beyrouth

Des soldats de l'armée libanaise fouillent des véhicules entrant au sud de Beyrouth. Les mesures de sécurité ont été renforcées suite aux attentats terroristes dans des villes le long de la frontière syrienne. [Al-Mashareq]

Des soldats de l'armée libanaise fouillent des véhicules entrant au sud de Beyrouth. Les mesures de sécurité ont été renforcées suite aux attentats terroristes dans des villes le long de la frontière syrienne. [Al-Mashareq]

Les habitants du bastion du Hezbollah dans le sud de Beyrouth vivent sous de strictes contraintes de sécurité depuis qu'une vague d'attentats suicides a frappé la ville frontalière d'al-Qaa fin juin.

L'armée libanaise, appuyée par des éléments de la garde républicaine, tient des postes de contrôle et des barrières aux entrées de la zone, inspectant les véhicules et les personnes y pénétrant, surtout la nuit. Des miliciens du Hezbollah patrouillent également intensément dans la zone.

Des experts et des témoins ont indiqué à Al-Mashareq que le renforcement des mesures est la conséquence des attentats à la bombe d'al-Qaa, car ceux-ci ont révélé l'implication du Hezbollah et de l'Iran en Syrie ont fait des citoyens libanais des cibles de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) et d'autres groupes extrémistes.

« J'ai remarqué que les mesures de sécurité ont été renforcées depuis le début du mois de juillet, et je constate leurs conséquences au quotidien, car je travaille en dehors de la zone et je rentre chez moi à Haret Hreik chaque soir », a déclaré Jamal Mansour, résident du sud de Beyrouth.

« Une telle scène me fait peur parce que je sens que les menaces de sécurité planent sur la région », a-t-il confié.

Ce sentiment de malaise s'est aggravé, a-t-il indiqué, à cause de « l'intervention du Hezbollah en Syrie, qui a fait de notre région une cible pour les actes terroristes et destructeurs [de l'EIIL] ».

Craintes d'infiltration

Le 27 juin, dans le village libanais d'al-Qaa, près de la frontière syrienne, huit kamikazes se sont fait exploser, tuant cinq personnes et en blessant des dizaines.

« Les événements d'al-Qaa sont un indicateur important de la probabilité d'infiltration d'éléments terroristes au Liban », a déclaré le général de brigade à la retraite Khaled Hamade, directeur du Forum régional pour le conseil et les études.

Ce qui est arrivé à al-Qaa était un « message au Liban indiquant que ces groupes sont capables de franchir la frontière libanaise pour mener des actes terroristes », a expliqué Hamade.

Les habitants des villages de la frontière avec la Syrie sont mécontents du Hezbollah et manifestent « leur insatisfaction vis-à-vis de l'implication du parti dans la guerre syrienne, y compris le rejet de conditions équivalentes à une milice subies par ces villages », a-t-il ajouté.

Les mesures de sécurité dans le sud de Beyrouth ne sont pas nouvelles, a indiqué Hamade, le Hezbollah ayant « mis en place son propre système de sécurité dans les zones où il est présent, y compris les faubourgs sud et plusieurs points autour de la capitale, malgré le déploiement de l'armée, en raison de son implication dans la guerre contre la Syrie, et le message envoyé via al-Qaa a ajouté une autre raison de renforcer le niveau de précaution. »

Le Hezbollah et d'autres milices soutenues par l'Iran ont subi de lourdes pertes lors de la bataille d'Alep, a-t-il déclaré, ce qui a créé un important sentiment de malaise chez les Libanais.

« C'est pourquoi le [Hezbollah] ne pleure pas ouvertement la perte de ses combattants comme il l'a fait par le passé, et les funérailles ont lieu sans être annoncées, sans tirs en l'air et sans discours. Cela correspond à une politique de dissimulation plutôt qu'une politique de mobilisation », a expliqué Hamade.

Intervention en Syrie

L'analyste politique George Chaheen a repris ces sentiments, attribuant les nouvelles mesures de sécurité à la tension présente en Syrie et à l'implication du Hezbollah dans la guerre.

« Un fait constant qui ne surprend personne est que dès que des tensions surgissent en Syrie, elles surgissent également à Beyrouth, et surtout dans la partie sud, dans la possibilité qu'une réaction contre le Hezbollah approche », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Chaheen a indiqué qu'il existait des inquiétudes non négligeables sur le fait que les activistes et les extrémistes pourraient exploiter la situation de sécurité au Liban pour perpétrer des actes de vengeance dans le sud de Beyrouth et dans d'autres zones.

« Cette inquiétude vient de [l'implication du] Hezbollah dans le siège d'Alep, sa dernière offensive dans la région de Qalmoun, à l'ouest, et sa saisie de puits d'eau dans la zone de Rankous en Syrie », a-t-il détaillé.

Face aux menaces lancées par l'EIIL après les événements à al-Qaa, la réponse a été de renforcer des mesures de sécurité déjà strictes en place dans le sud de Beyrouth pour empêcher des représailles de l'EIIL, a indiqué Chaheen.

« Tant que le parti sera impliqué dans la guerre en Syrie, les menaces continueront d'exister, et cela exige que les forces de sécurité prennent toutes les mesures [nécessaires] », a-t-il affirmé.

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2 COMMENTAIRE (S)

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Le Hezbollah est plus honorable que quiconque. Il est le protecteur du Liban, mais celui qui prétend ne pas savoir que le Hezbollah est le protecteur du Liban, et sans le Hezbollah, cela ferait longtemps que « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) aurait tué des chrétiens avant les autres. Je n'en dirai pas plus.

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Nous approuvons l'intervention du Hezbollah pour aider la Syrie. Nous battrons le terrorisme wahhabite jusqu'à ce que nous conquérions Hijaz, si Dieu le veut !

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