Les prisons européennes un "terrain fertile" pour les extrémistes, d'après une étude

Un nouveau rapport publié mardi 11 octobre soutient que les prisons en Europe deviennent des « terrains fertiles » pour les groupes extrémistes, et les lignes entre les groupes extrémistes et criminelles deviennent de plus en plus floues, a rapporté l'AFP.

Les groupes extrémistes et criminels recrutent du même pôle, et même leurs réseaux sociaux convergent aussi, a constaté le Centre international des études de la radicalisation et la violence politique (ICSR), dans son étude intitulée « nouveau nexus du crime-terreur ».

L'émergence de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) a renforcé le lien entre le crime et le terrorisme, d'après le rapport, qui a examiné les profils de combattants extrémistes européens depuis 2011.

L'EIIL se tourne de plus en plus vers les « ghettos », les prisons et les « classes défavorisées » pour recruter les individus avec un historique de comportement criminel, selon l'étude « Passés criminels, futurs terroristes : Jihadistes européens et le nouveau nexus du crime-terreur ».

Le directeur de l'ICSR Peter Neumann, un des auteurs du rapport, a expliqué que les lignes entre les groupes criminels et extrémistes deviennent « de plus en plus floues », et la radicalisation devient plus rapides aux prisons car « beaucoup de ces gens ont déjà été condamnés pour des crimes violents ».

Les chercheurs de l'ICSR, basé à King's College à Londres, ont compilé les profils de 79 extrémistes européens avec des passés criminels, de la Belgique, la Bretagne, le Danemark, la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. Ils avaient tous soit voyagé à l'étranger pour combattre soit impliqués dans des complots terroristes en Europe.

Au cours des cinq dernières années, environ 5 000 européens de l'ouest ont voyagé au Moyen-Orient pour rejoindre des groupes tels que l'EIIL et le Front Fatah al-Sham, a indiqué le rapport.

De ceux étudiés, 57% ont été incarcérés avant d'être radicalisés et au moins 27% de ceux qui ont passé une période en prison ont été radicalisés derrière les barreaux.

D'après Neumann, les conclusions montrent un changement dans le fonctionnement de l'EIIL.

« Nous pensons que l'EIIL n'aspire plus à âtre une organisation très théologique. Il incarne la brutalité, la force et le pouvoir sollicités par ces jeunes gens qui étaient souvent des membres de gangs », poursuit-il. « Il leur dit en gros "vous pouvez continuer de faire toutes les choses que vous faisiez avant, mais maintenant vous pouvez aller au Paradis". »

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