Les séparatistes yéménites ont chassé les troupes gouvernementales de deux camps militaires lors d'affrontements meurtriers mardi 20 août, renforçant ainsi leur présence dans le sud du pays après s'être emparés de la capitale de facto, Aden, a annoncé l'AFP.
Les combats, dans la province d'Abyan, ont eu lieu après le retrait partiel du Conseil de transition sud (CTS) des sites clés occupés à Aden au début du mois et la coalition arabe - qui soutient le gouvernement - a déclaré qu'il avait "réussi à calmer la situation.
Mais mardi, les combattants des forces de la ceinture de sécurité ont d'abord encerclé un camp des forces spéciales à Zinjibar, la capitale d'Abyan, à environ 60 kilomètres d'Aden, et un camp militaire situé à al-Kawd, a annoncé le gouverneur d'Abyan Abou Bakr Hussein.
Il a ajouté que les séparatistes s'étaient ensuite emparés du camp d'Al-Kawd lors de violents affrontements, obligeant les 350 soldats là-bas à sortir, et qu'ils restaient positionnés autour de la base de Zinjibar après la sortie des forces gouvernementales dans le cadre d'un accord négocié par les autorités locales.
Au moins quatre militaires - deux séparatistes et deux troupes gouvernementales - ont été tués et 23 blessés dans les combats, a déclaré Hussein, ajoutant que 1 100 soldats avaient été déployés à Zinjibar.
Le vice-ministre yéménite des Affaires étrangères, Mohammad al-Hadhrami, a déclaré que la dernière flambée allait saper les négociations de paix.
"Ce à quoi assiste le gouvernorat d’Abyan, c’est une escalade injustifiée de la part du STC", a indiqué le ministère yéménite des Affaires étrangères citant le vice-ministre.
"C'est quelque chose qui est rejeté et inacceptable et va saper les efforts de médiation de l'Arabie saoudite".
L'envoyé de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a déclaré qu'il avait tenu lundi une réunion "positive et engageante" avec le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled bin Salman, pour discuter de la crise.
"Le rôle infatigable sous la direction de Khaled bin Salman dans le rétablissement de l'ordre et de la stabilité dans le sud du Yémen, a-t-il tweeté mardi. Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité d'un dialogue continu".