Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi 20 juin la "suspension partielle" de l'aide à Sanaa, la capitale du Yémen, contrôlée par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, évoquant des problèmes de "détournement de produits alimentaires" des plus démunis.
La suspension viserait initialement seulement la ville de Sanaa, touchant 850 000 personnes, a annoncé l’agence de l’ONU dans un communiqué. Mais les programmes de nutrition resteront en place pour les enfants souffrant de malnutrition, les femmes enceintes et les mères allaitantes, a rapporté l'AFP.
En fin de compte, la suspension affectera toutes les zones du Yémen "sous le contrôle des autorités basées à Sanaa".
Le PAM a annoncé que sa décision avait été prise après que les négociations aient été bloquées sur un accord "visant à instaurer des contrôles pour empêcher le détournement de vivres des populations les plus vulnérables du Yémen", ajoutant que "certaines personnes cherchent à tirer profit au détriment des personnes vulnérables".
"Le PAM a demandé l'appui des autorités basées à Sanaa pour mettre en place un système d'enregistrement biométrique qui empêcherait les détournements et protégerait les familles yéménites que nous servons, en assurant que la nourriture parvienne à ceux qui en ont le plus besoin", a déclaré l'agence.
"L'intégrité de notre opération est menacée et notre responsabilité vis-à-vis de ceux que nous aidons a été compromise".
"Beaucoup de Yéménites ont trop souffert au cours de ce conflit en cours. Nous continuerons à rechercher la coopération des autorités basées à Sanaa et nous restons optimistes quant à la possibilité de trouver un moyen d'aller de l'avant", a souligné le PAM.
"Nous sommes prêts à reprendre immédiatement les distributions de vivres une fois que nous serons parvenus à un accord sur un exercice d'identification des bénéficiaires indépendant et sur la mise en place d'un système d'enregistrement biométrique", a-t-il affirmé.