L'ONU a annoncé mercredi 17 octobre qu'elle organisait un convoi humanitaire commun avec le Croissant-Rouge arabe syrien destiné à des dizaines de milliers de syriens bloqués dans le désert près de la frontière jordanienne, a rapporté l'AFP.
L'organisation mondiale a déclaré que le convoi fournirait "une aide humanitaire à environ 50 000 femmes, enfants et hommes bloqués dans le camp d'Al Rukban, dans le sud-est de la Syrie, près des frontières irakienne et jordanienne".
"La situation humanitaire globale à l'intérieur du camp d'al-Rukban a atteint un stade critique", a déclaré Ali al-Zaatari, haut responsable de l'ONU à Damas.
Linda Tom, une porte-parole du bureau de coordination humanitaire de l'ONU (OCHA) a déclaré que l'organisation mondiale était "profondément préoccupée par la détérioration de la situation humanitaire" dans le camp.
Un attentat-suicide revendiqué par "l'État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) en juin 2016 a tué sept soldats jordaniens dans un no-man's land près du point de passage voisin al-Rukban.
Peu après, l'armée a déclaré les zones désertiques de la Jordanie qui s'étendent du nord-est à la Syrie et de l'est à l'Irak "zones militaires fermées".
Le royaume a autorisé plusieurs livraisons d'aide humanitaire dans la région à la demande de l'ONU, mais les frontières restent fermées.
Le camp, qui abrite des personnes déplacées de toute la Syrie, se trouve également à proximité de la base al-Tanf utilisée par la coalition internationale combattant l'EIIS.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a déclaré que le camp souffrait d’un grave manque de nourriture et de médicaments, ce qui est exacerbé par son emplacement isolé dans le désert, la fermeture de la frontière jordanienne et les forces du régime lui coupant toutes les routes.
La dernière livraison de l'aide de l'ONU à al-Rukban a eu lieu en janvier 2018 via la Jordanie.
L'agence des Nations Unies pour l'enfance, l'UNICEF, a exhorté la semaine dernière les parties belligérantes en Syrie à permettre les livraisons de services de santé de base au camp, affirmant que deux bébés sans accès aux hôpitaux étaient morts dans les 48 heures.