L'armée jordanienne a déclaré mardi 3 juillet que la frontière du royaume avec la Syrie resterait fermée, alors même que des dizaines de milliers de Syriens fuient une offensive du gouvernement vers la frontière.
Le commandant de la région militaire du nord du royaume, le général Khaled al-Massaid, a déclaré à l'AFP que les autorités craignaient la présence "d'infiltrés parmi les déplacés".
Environ 95 000 Syriens sont arrivés dans la région frontalière "à la suite des dernières opérations militaires", a-t-il indiqué.
Les troupes gouvernementales syriennes soutenues par l'armée de l'air russe ont lancé une offensive le 19 juin pour reconquérir la région sud de Daraa, le long de la frontière avec la Jordanie.
"Les frontières sont fermées et l'armée est très prudente avec les déplacés, craignant la présence ... d'infiltrés avec des armes et déguisés en femmes", a précisé le général.
L'ONU a déclaré lundi que le nombre de Syriens déplacés par l'attaque avait déjà dépassé les 270 000, avec 70 000 personnes cherchant refuge près de la frontière.
Massaid a indiqué que 86 camions avaient franchi la frontière au cours des trois derniers jours pour fournir de la nourriture et de l'eau potable aux personnes déplacées.
L'armée jordanienne a distribué de l'aide humanitaire et fourni des soins médicaux à trois points le long de la frontière, a-t-il ajouté.
Plus tôt mardi, la porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Liz Throssel, a exhorté la Jordanie à ouvrir sa frontière aux "milliers de réfugiés bloqués sans abri adéquat".
"Nous exhortons toutes les parties au conflit à protéger les civils dans le sud-ouest de la Syrie et à protéger ceux qui tentent de fuir", a-t-elle déclaré.
La Jordanie a déclaré le 24 juin qu'elle serait incapable d'accueillir une nouvelle vague de réfugiés syriens et que sa frontière septentrionale resterait fermée.