Le gouvernement égyptien a approuvé le lundi 10 avril une décision d'imposer un état d'urgence à l'échelle nationale pendant trois mois à compter du 10 avril à 1 heure du matin après que les attentats terroristes ont tué des dizaines de coptes égyptiens dans deux églises, a rapporté le quotidien Al-Ahram.
"L'état d'urgence permet aux forces armées et à la police d'exécuter les procédures nécessaires pour lutter contre les menaces du terrorisme et de son financement, maintenir la sécurité dans tout le pays et protéger les biens publics et privés, ainsi que préserver la vie des citoyens". a indiqué un communiqué du Cabinet.
Le président Abdel Fattah al-Sisi a annoncé la période de trois mois, qui augmentera considérablement les pouvoirs des forces de sécurité égyptiennes, après que "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL) ait revendiqué les deux attants à la bombe qui ont frappé les fidèles alors qu'ils célébraient la messe du dimanche des Rameaux, a rapporté l'AFP.
Dans un discours défiant, il a prévenu que la guerre contre les extrémistes "sera longue et douloureuse" après avoir ordonné à l'armée de protéger les "infrastructures vitales" et d'accroître la sécurité sur les frontières égyptiennes.
Le premier attentat du dimanche à l'église Mar Girgis (Saint George) dans la ville de Tanta au nord du Caire a tué 27 personnes, a déclaré le ministère de la Santé.
Les services d'urgence ont été dépéchés sur les lieux lorsqu'une autre explosion a secoué l'église de Saint-Marc à Alexandrie, où le pape copte Tawadros II dirigeait un service du dimanche des Rameaux.
Dix-sept personnes, dont au moins quatre policiers, ont été tuées dans cette attaque, ce que le ministère de l'Intérieur a déclaré être causé par un kamikaze qui s'est fait exploser lorsqu'il a été empêché d'entrer dans l'église.
Le ministère a déclaré que Tawadros était indemne, et un responsable de l'église a indiqué qu'il était parti avant l'explosion.
Au moins 78 personnes ont été blessées à Tanta et 40 à Alexandrie, a déclaré le ministère de la Santé.
L'EIIL a revendiqué que deux kamikazes égyptiens ont mené les deux attaques et ont menacé de lancer de nouvelles attaques dans un communiqué publié sur les médias sociaux.
Les législateurs ont déclaré que l'état d'urgence - le premier en Egypte depuis les manifestations majeurs de 2013 - aiderait le pays à faire face à une insurrection extrémiste menaçante.
Cela permettra à la police de détenir pendant 45 jours des suspects "connus des services de sécurité, mais pour lesquels il n'y a pas assez de preuves pour aller au procès", a déclaré le député Yehia Kedwani.