Le président yéménite a réitéré l'importance du soutien saoudien dans la mise en œuvre de l'Accord de Riyad, affirmant que des efforts unifiés sont essentiels pour restaurer l'État après le coup d'État de 2014 mené par les Houthis (Ansarallah).
Lors d'une rencontre dimanche 1er novembre avec ses conseillers, le président Abdrabbo Mansour Hadi a exhorté l'Arabie saoudite à soutenir les efforts de son gouvernement.
« Nous avons confiance en vos efforts pour faire de cet accord un succès et le soutenir avec un plan économique pour aider à stabiliser la monnaie et soutenir le gouvernement dans ses nouvelles missions et dans ses efforts pour répondre aux besoins du peuple yéménite », a déclaré Hadi.
« Nous le considérions, et le considérons toujours, comme une base pour fixer nos conditions, restaurer l'État, unifier les efforts et mettre fin au coup d'État des Houthis », a-t-il ajouté, s'exprimant avant le premier anniversaire de la signature de l'accord.
Hadi a déclaré que le gouvernement a mené et continue de mener un effort important pour mettre en œuvre l'accord tel qu'il est écrit.
Il a souligné la nécessité d'unité face au danger permanent que représentent les Houthis et l'Iran, leur commanditaire, déclarant que le Yémen « doit consolider la cohésion des forces politiques qui sont opposées au projet houthi ».
Le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (CTS) ont signé l'Accord de Riyad le 5 novembre 2019, suite aux combats entre les deux camps à Aden et Abyan.
Cet accord prévoyait la formation d'un gouvernement de 24 technocrates avec une représentation égale du nord et du sud, et l'intégration des forces du CTS dans les forces armées et de sécurité nationales.
Fin juillet, les deux parties ont accepté un mécanisme proposé par l'Arabie saoudite pour accélérer la mise en œuvre de l'accord, en vertu duquel le CTS a accepté de renoncer à sa déclaration d'auto-administration d'avril dans les provinces du sud.
Après cela, en vertu de l'accord, Hadi devait nommer un Premier ministre, un gouverneur et un chef de la sécurité pour Aden.
Le mécanisme prévoyait également un cessez-le-feu entre les deux camps et le redéploiement des forces sur leurs positions précédentes.
Appel pour un soutien de l'Arabie saoudite
Soltan al-Borkani, président du parlement yéménite, a déclaré que Hadi est déterminé à former le nouveau gouvernement dès que possible et à mettre en œuvre l'aspect militaire de l'accord.
« Les institutions de l'État reviendront à Aden pour s'acquitter de leur mission de sauvetage des conditions économiques, militaires et humanitaires », a-t-il déclaré. « C'est la garantie pour mettre fin au coup d'État des Houthis [et] restaurer l'Etat yéménite. »
L'analyste politique Adel al-Shujaa a déclaré à Al-Mashareq que Hadi a appelé l'Arabie saoudite à soutenir la mise en œuvre de l'accord et son gouvernement, en tant que médiateur, parrain et garant de cet accord.
« Certaines entités tentent de saper le gouvernement en retardant la mise en œuvre des aspects militaires et sécuritaires de l'accord et en passant directement à l'aspect politique, qui est la formation du gouvernement », a-t-il précisé.
« Mais si cela se produit, cela rendra le gouvernement otage de ceux qui ont le pouvoir et les armes », a-t-il expliqué.
Pour le politologue Faisal Ahmed, la mise en œuvre de l'Accord de Riyad est le premier pas vers la remise en cause du projet iranien, qui selon lui menace le Yémen et les pays de la région, dont l'Arabie saoudite, des propos rapportés à Al-Mashareq.
« Si l'accord n'est pas appliqué dans les plus brefs délais, le coup d'État houthi-iranien se prolongera, ce qui entraînera une plus grande instabilité au Yémen et dans la région », a-t-il conclu.