Le tribunal militaire de Marib a tenu mardi 13 octobre sa quatrième audience publique dans le procès du leader houthi Abdoul Malik al-Houthi et de 174 autres leaders houthis.
Au cours de cette session du procès en cours qui s'est ouvert le 7 juillet, l'accusation a été autorisée à faire intervenir des témoins et présenter des preuves pour étayer les accusations portées contre les accusés.
Ces accusations comprennent l'organisation d'un coup d'État contre le gouvernement yéménite, l'établissement de relations avec l'Iran et la participation à la création d'une organisation terroriste armée, Ansarallah, avec l'aide de commandants militaires du Hezbollah libanais et du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien.
Lors de l'audience de mardi, présidée par le chef du tribunal militaire Aqeel Taj al-Din, l'accusation a indiqué avoir présenté des preuves écrites, conformément aux décisions du tribunal.
Celles-ci étaient constituées de 175 dossiers, avec un CD pour chaque dossier, ainsi que des dossiers des victimes, avec les rapports médicaux émis par les hôpitaux gouvernementaux.
L'accusation a également examiné les preuves liées à l'assassinat du général Hamid al-Qashibi, commandant de la 310e brigade, et a étudié les rapports médico-légaux sur la façon dont il a été tué et mutilé après son arrestation.
Le ministère public a demandé au tribunal de l'autoriser à apporter des preuves supplémentaires.
Al-Qashibi a été tué par des Houthis armés en juillet 2014 dans la province d'Amran alors qu'il tentait de stopper leur progression vers Sanaa, que les Houthis ont ensuite prise en septembre 2014 dans le cadre de leur coup d'État.
Le procès reprendra le 28 octobre
Les avocats des familles des victimes ont exigé que les services de renseignement et les agences gouvernementales envoient rapidement en procès les accusés arrêtés sur les champs de bataille pour leur participation directe au coup d'État.
Ils ont indiqué que la guerre au Yémen n'a pas été classée comme conflit international, ce qui signifie que les autorités judiciaires du Yémen ont le droit de juger les putschistes conformément aux lois en vigueur et aux traités internationaux que le Yémen a ratifiés.
Le tribunal a revu ses décisions précédentes concernant la saisie des biens et avoirs des accusés et les procédures pour les faire arrêter et extrader par le biais d'Interpol.
En plus de permettre à l'accusation de présenter ses témoins et ses preuves, elle a autorisé les avocats des accusés à examiner le dossier et a ajourné le procès au 28 octobre.
Le conseiller juridique Hussein al-Mashdali, qui siège au comité national d'enquête sur les violations des droits de l'homme, a déclaré à Al-Mashareq que les procédures de ce procès sont très importantes pour prouver les accusations portées contre al-Houthi et les autres.
« Ce procès ne s'est ouvert que six ans après le coup d'État, qui a nui à l'État yéménite par l'établissement de relations avec un État étranger, à savoir l'Iran », a-t-il conclu.