Politique

Le CTS présente un plan de partage du pouvoir au Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Aidarous al-Zubaidi, président du Conseil de transition du Sud, s'exprime lors de la réunion de l'assemblée nationale du CTS à al-Moukalla le 16 février 2019. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Aidarous al-Zubaidi, président du Conseil de transition du Sud, s'exprime lors de la réunion de l'assemblée nationale du CTS à al-Moukalla le 16 février 2019. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Le Conseil de transition du Sud (CTS) du Yémen a présenté dimanche 4 octobre un plan de mise en œuvre du volet militaire de l'accord de partage du pouvoir qu'il a signé avec le gouvernement à Riyad en novembre dernier.

L'équipe de négociateurs des séparatistes a présenté son plan de redéploiement militaire, a annoncé Aidarous al-Zubaidi, dirigeant du CTS, lors d'une réunion virtuelle, notant que de nombreux aspects de ce plan avaient déjà été acceptés.

Al-Zubaidi a souligné la nécessité d'appliquer un principe de représentation égale entre le nord et le sud au sein du nouveau gouvernement, notant qu'il n'y aura « pas de conflits ou de différences parmi les habitants du sud à cet égard ».

Fin juillet, le gouvernement yéménite et le CTS ont accepté un mécanisme visant à accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Riyad.

Celui-ci inclut la formation d'un nouveau gouvernement avec parité entre le sud et le nord, la nomination d'un gouverneur et d'un chef de la sécurité pour Aden, et un cessez-le-feu entre le gouvernement et les forces du CTS.

Il appelle également au retrait des forces militaires d'Aden, à la séparation des forces des deux camps et à leur redéploiement vers leurs anciennes positions.

Avant la nomination du nouveau Premier ministre, il a été demandé au CTS de renoncer à sa déclaration d'auto-administration d'avril concernant les provinces du sud.

Al-Zubaidi a également appelé le personnel de sécurité d'Aden qui manifestait contre la suspension des salaires à mettre fin à cette action de protestation « parce que cela cause une souffrance supplémentaire à des citoyens déjà confrontés à des conditions difficiles ».

Il a confirmé que le CTS soutenait leurs demandes, et qu'il s'occupait en priorité de leurs droits légitimes et ne les abandonnerait jamais.

Quelques solutions ont été trouvées

Le président du parlement Soltan al-Borkani a fait savoir que des solutions avaient été trouvées pour certaines des complexités de la mise en œuvre du mécanisme.

Les volets militaire et politique de l'accord seront pleinement mis en œuvre dans les prochains jours, a-t-il déclaré.

« La mise en œuvre de l'Accord de Riyad, la formation du gouvernement et son retour à Aden constitueront une étape importante pour améliorer les conditions de vie de la population, rétablir la sécurité et la stabilité et fournir des services », a affirmé al-Borkani.

À la fin du mois dernier, le ministre des Affaires étrangères Mohammed al-Hadhrami a déclaré que le gouvernement avait mis en œuvre ses obligations selon l'Accord de Riyad.

Il a accusé le CTS de tergiverser dans la mise en œuvre du volet militaire et le retrait de ses forces d'Aden, et l'a appelé à respecter ses engagements.

Lors d'une réunion du gouvernement intérimaire le 4 octobre, le Premier ministre désigné Moeen Abdoulmalik a passé en revue les efforts déployés pour mettre en œuvre le mécanisme.

« La souffrance des citoyens d'Aden et des provinces du sud s'accroît en raison de la détérioration des services due à la non-application de l'Accord de Riyad », a expliqué l'économiste Abdoul Aziz Thabet à Al-Mashareq.

« L'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement avec une représentation égale du sud et du nord et son retour à Aden pour exercer ses pouvoirs contribueront à rétablir les services », a-t-il affirmé.

Elle permettra également « d'améliorer les conditions économiques et d'arrêter la perte de valeur de la monnaie, ce qui nuit à l'économie et provoque des hausses de prix », a-t-il ajouté.

« L'Arabie saoudite pourrait être en mesure de répondre aux craintes et à la méfiance des deux camps dans la mise en œuvre de du volet militaire de cet accord », a déclaré Thabet.

« Elle peut le faire en tenant compte de leurs points de vue sur la façon dont le volet militaire pourra être mis en œuvre, ce qui doit être fait en retirant les forces du CTS d'Aden et en redéployant les forces gouvernementales, conformément à l'accord et à son mécanisme. »

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