Sécurité

Selon les États-Unis, les forces iraniennes ont arraisonné un bateau dans les eaux internationales

Al-Mashareq et AFP

Les forces iraniennes, notamment deux navires et un hélicoptère « Sea King », ont arraisonné mercredi 12 août un navire baptisé le « Wila » dans les eaux internationales. [Capture d’écran d’une vidéo publiée par l’US Central Command]

Les forces iraniennes, notamment deux navires et un hélicoptère « Sea King », ont arraisonné mercredi 12 août un navire baptisé le « Wila » dans les eaux internationales. [Capture d’écran d’une vidéo publiée par l’US Central Command]

Les forces iraniennes ont arraisonné un tanker dans les eaux internationales du golfe d’Oman, faisant usage d’un hélicoptère et de deux bâtiments pour stopper le navire pendant plusieurs heures, ont expliqué des responsables américains.

Elles ont également publié des images granuleuses en noir et blanc de cet hélicoptère volant à basse altitude au-dessus du navire et des forces spéciales descendant en rappel sur le pont.

« Aujourd’hui dans les eaux internationales, des forces iraniennes, appuyées par deux navires et un hélicoptère iranien 'Sea King', ont arraisonné et sont montées à bord d’un navire, le 'Wila' », a indiqué l’US Central Command mercredi 12 août sur les médias sociaux.

Un responsable de la défense américaine a précisé que les Iraniens avaient libéré ce navire, un pétrolier-chimiquier battant pavillon libérien, après l’avoir détenu pendant quatre ou cinq heures.

Cet incident s’est produit dans les eaux internationales du golfe d’Oman, à 32 kilomètres seulement au large des côtes des Émirats arabes unis.

« Les forces spéciales iraniennes sont descendues en rappel depuis le Sea King sur le navire », a ajouté ce responsable américain ce jeudi. « Un bâtiment de la coalition a suivi l’incident, mais n’a reçu aucun signal de détresse émanant du M/T Wila. »

Bloomberg a indiqué que ce navire était à l’ancre au large de la côte orientale des Émirats arabes unis depuis un mois, mais qu’il semblait avoir embarqué une cargaison en juillet à proximité du terminal pétrolier irakien de Bassorah.

Les eaux dans lesquelles ce navire a été arraisonné, proches du détroit d’Ormuz, constituent un goulet d’étranglement par lequel passe un tiers du pétrole maritime mondial.

Possible lien avec les sanctions

Mercredi, les analystes de la sécurité maritime Dryad Global ont précisé que selon certaines indications, ce tanker aurait été ciblé par suite de liens antérieurs avec des compagnies grecques sanctionnées en juin par les États-Unis.

Le ministère américain de la Justice avait en effet sanctionné ces compagnies pour leur projet de participation à un envoi de pétrole iranien vers le Venezuela.

« Ces derniers mois, les navires gérés par la Grèce ont fait l’actualité à la suite de leur disponibilité à transporter du pétrole exporté par l’Iran vers le Venezuela », a ajouté Dryad Global.

« Une telle initiative a placé les compagnies grecques sous observation internationale et en juin de cette année, quatre navires liés à des compagnies grecques ont été inscrits sur la liste noire par les États-Unis. À la suite de cette inscription, les futurs envois de pétrole iranien qui devaient être transportés par des navires gérés par la Grèce ont été interdits. »

« Si cela est confirmé, il est vraisemblable que cette décision aura renforcé la colère de l’Iran, et que Téhéran aura attendu le moment opportun pour répondre. »

« En visant ce navire, l’Iran a potentiellement cherché à envoyer un message clair aux navires qui décident de renoncer à leur intention de participer, ou de faciliter des activités économiques liées à cette nation », a estimé Dryad Global.

« L’environnement intérieur iranien offre de nombreuses raisons de rechercher des distractions extérieures », ont ajouté ces analystes de la sécurité, pointant ses difficultés économiques et son combat pour contenir la crise du coronavirus.

« Entreprendre une telle action maintenant peut aider à déplacer et à recentrer les griefs de l’opinion publique à l’intérieur de l’Iran », ont-ils ajouté.

Un risque pour les navires

Bien que selon Dryad, les agissements de l’Iran « n’accroissent pas le risque global posé par les navires naviguant dans le golfe d’Oman ou le détroit d’Ormuz », un risque subsiste pour les navires liés aux nations impliquées dans des confrontations géopolitiques et économiques avec l'Iran.

Fin juillet, l’Iran a conduit un exercice militaire dans les eaux du Golfe à proximité du détroit d’Ormuz, que la Marine américaine a qualifié d'« irresponsable et imprudent ».

Les spécialistes militaires dans la région ont qualifié ce 14e exercice terrestre, aérien et naval « Prophète Mahomet » de « provocation prévisible » et ont mis en garde de son impact sur le commerce mondial.

L’escalade des tensions entre l’Iran et les États-Unis durant l’année dernière ont vu des navires mystérieusement attaqués, des drones abattus et des pétroliers saisis dans le détroit.

En juillet 2019, le CGRI avait arraisonné le pétrolier Stena Impero battant pavillon britannique dans ce passage maritime, et l’avait relâché deux mois plus tard.

Le CGRI avait saisi au moins six autres navires l’année dernière sur des accusations de présumée contrebande de pétrole.

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