Politique

Le monde promet 250 millions d'euros pour le peuple libanais

Par l'AFP

Des volontaires, vêtus de masques en raison de la pandémie du coronavirus, distribuent des repas aux personnes touchées par l'explosion du port de Beyrouth dans le quartier d'Achrafieh de la ville lundi 10 août. [Anwar Amro / AFP]

Des volontaires, vêtus de masques en raison de la pandémie du coronavirus, distribuent des repas aux personnes touchées par l'explosion du port de Beyrouth dans le quartier d'Achrafieh de la ville lundi 10 août. [Anwar Amro / AFP]

Les dirigeants mondiaux ont promis dimanche 9 août plus de 250 millions d'euros (298 millions de dollars) pour le Liban, a déclaré la France, hôte de la conférence, avec une aide d'urgence devant être fournie "directement" à une population sous le choc de l'explosion meurtrière à Beyrouth .

L'explosion dévastatrice du 4 août d'un énorme stock de nitrate d'ammonium a tué plus de 150 personnes, blessé quelque 6000 et laissé environ 300 000 sans-abri dans un pays déjà confronté à une crise sanitaire et économique.

Quinze chefs de gouvernement, dont le président américain Donald Trump, ont pris part à la conférence virtuelle organisée par le président français Emmanuel Macron et l'ONU, promettant leur solidarité avec le peuple libanais.

Ils ont promis de mobiliser des « ressources importantes » dans les jours et les semaines à venir.

Une déclaration conjointe publiée à l'issue de la réunion, à laquelle ont participé des représentants de près de 30 pays ainsi que de l'UE et de la Ligue arabe, n'a pas mentionné de montant global.

Mais le bureau de Macron a indiqué que le chiffre total de « l'aide d'urgence promise ou pouvant être mobilisée rapidement » s'élève à 252,7 millions d'euros.

'Efficacité et transparence maximales'

La déclaration conjointe a souligné les préoccupations concernant la corruption du gouvernement libanais.

« Les participants ont convenu que leur assistance devrait être opportune, suffisante et conforme aux besoins du peuple libanais, bien coordonnée sous la direction de l'ONU, et fournie directement à la population libanaise, avec la plus grande efficacité et transparence », a-t-il déclaré.

L'administrateur par intérim de l'USAID, John Barsa, a également déclaré lors d'un appel téléphonique à la conférence dimanche que l'aide américaine, quelque 15 millions de dollars annoncée jusqu'à présent, « ne va absolument pas au gouvernement ».

Les pays donateurs ont exhorté les autorités libanaises à « s'engager pleinement à prendre des mesures et des réformes opportunes » afin de débloquer un soutien à plus long terme pour la reprise économique et financière du pays.

Et ils ont dit qu'une assistance pour « une enquête impartiale, crédible et indépendante » sur l'explosion de mardi « est immédiatement nécessaire et disponible, à la demande du Liban ».

L'ONU a indiqué que quelque 117 millions de dollars seraient nécessaires au cours des trois prochains mois pour les services de santé, les abris d'urgence, la distribution de nourriture et les programmes visant à empêcher la propagation du COVID-19, entre autres interventions.

Macron a déclaré qu'il appartenait désormais aux autorités libanaises « d'agir pour que le pays ne sombre pas, et de répondre aux aspirations que le peuple libanais exprime en ce moment, légitimement, dans les rues de Beyrouth ».

« Nous devons tous travailler ensemble pour garantir que ni la violence ni le chaos ne prévaudront », a-t-il ajouté. « C'est l'avenir du Liban qui est en jeu ».

Trump a également appelé au calme, affirmant qu'il était d'accord avec d'autres dirigeants sur l'appel du groupe à « travailler en étroite collaboration dans les efforts de réponse internationale ».

Il « a également exhorté le gouvernement libanais à mener une enquête complète et transparente, dans laquelle les États-Unis sont prêts à apporter leur aide », a déclaré la Maison Blanche.

Des milliers de personnes ont besoin de nourriture

Ont assisté également à la conférence de dimanche, le coordinateur de l'aide de l'ONU Mark Lowcock, des représentants de la Banque mondiale, de la Croix-Rouge, du FMI, de la Banque européenne d'investissement et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

Les États du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Irak et les Émirats arabes unis, étaient représentés, tout comme la Grande-Bretagne, la Chine, la Jordanie et l'Égypte.

Macron a déclaré que la Turquie et la Russie avaient indiqué leur soutien à l'initiative, bien qu'elles n'aient pas participé à la conférence.

Selon les Nations Unies, au moins 15 installations médicales, dont trois grands hôpitaux, ont subi des dommages structurels lors de l'explosion et des dommages importants dans plus de 120 écoles pourraient interrompre l'apprentissage de quelque 55 000 enfants.

Des milliers de personnes ont besoin de nourriture et l'explosion a interrompu l'approvisionnement en eau et l'assainissement de base dans de nombreux quartiers.

La France a envoyé des tonnes d'aide médicale et alimentaire, des dizaines de personnels de recherche et de sauvetage et des experts légistes pour aider à l'enquête, ainsi que du matériel de reconstruction.

En plus de l'aide en espèces promise jusqu'à présent, l'Égypte et le Qatar ont promis des hôpitaux de campagne, le Brésil a annoncé qu'il enverrait 4000 tonnes de riz et l'Espagne 10 tonnes de blé.

« En ces temps horribles, le Liban n'est pas seul », a conclu le communiqué de la conférence.

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