Terrorisme

Appel à la vigilance après des assassinats par al-Qaïda au Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des forces yéménites patrouillent à Zinjibar, capitale de la province d’Abyan, sur cette photo d’archive datée du 16 août 2016, après une offensive épaulée par des frappes aériennes de la coalition arabe destinée à reprendre la ville à al-Qaïda. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Des forces yéménites patrouillent à Zinjibar, capitale de la province d’Abyan, sur cette photo d’archive datée du 16 août 2016, après une offensive épaulée par des frappes aériennes de la coalition arabe destinée à reprendre la ville à al-Qaïda. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Les responsables de la sécurité et les analystes yéménites appellent à un renforcement de la vigilance et à un retour au processus de réconciliation au lendemain de quatre assassinats commis dans les provinces méridionales du pays perpétrés par des éléments d’al-Qaïda.

« Jeudi 23 juillet, des éléments d’al-Qaïda ont perpétré deux assassinats contre des soldats des forces de la Ceinture de sécurité dans la province d’Abyan », a déclaré le Département de la morale de ces forces dans un communiqué.

Dans la première de ces attaques, des hommes armés circulant dans un pick-up ont ouvert le feu contre le soldat Mohammed Fadhl al-Hashni dans le district d’al-Wadea de la province d’Abyan, le tuant sur le coup.

Des hommes armés d’al-Qaïda ont par la suite ouvert le feu contre le soldat Hani Lahdab, le blessant mortellement, dans le district de Moudiyah, dans l’est de la province.

Dans la province voisine de Shabwa, des tireurs d'al-Qaïda ont assassiné jeudi dans l’après-midi Moushtaq Abdoul Razzaq, un soldat des forces d’élite de Shabwa, sur l’autoroute reliant Azzan à al-Houta.

Et vendredi dernier, des membres d’al-Qaïda ont pris pour cible et tué un soldat de la ceinture des forces de sécurité dans le district d’al-Mahfad de l’Abyan avec un engin explosif improvisé (EEI).

Les troupes doivent être « vigilantes »

Les forces de la Ceinture de sécurité ont mis en garde que l’activité d’al-Qaïda s’était récemment renforcée dans les provinces du sud, après un ralentissement des activités du groupe après les campagnes militaires et sécuritaires menées il y a un an.

Ces campagnes avaient été menées par les forces yéménites et de la Ceinture de sécurité, formées et entraînées par les Émirats arabes unis.

Al-Qaïda est certes actif dans l’Abyan depuis des années, mais récemment, le groupe a renforcé ses activités dans plusieurs zones de la province, ont indiqué les forces de la Ceinture de sécurité.

De son côté, Ahmed al-Rabizi, l’un des leaders du Conseil de transition du Sud (CTS) appuyé par les Émirats arabes unis, a appelé les forces de la Ceinture de sécurité et les forces d’élite de Shabwa dans les provinces de l’Abyan et de Shabwa à être extrêmement vigilantes et à se protéger.

Dans un post sur les médias sociaux, al-Rabizi a souligné qu’al-Qaïda avait renforcé ses activités dans le but apparent de se venger et de contrer le déploiement de forces de sécurité dans le district de Shaqra de l’Abyan et dans d’autres parties de la province.

L’Accord de Riyad est essentiel

La non-accélération de la mise en œuvre de l’accord de partage de pouvoir signé à Riyad en novembre dernier entre le gouvernement yéménite et le CTS a ouvert la porte à al-Qaïda, a expliqué le politologue Faisal Ahmed à Al-Mashareq.

Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes ont exploité l’impasse politique pour reprendre leurs activités terroristes et lancer des opérations de représailles contre les forces qui avaient participé au nettoyage de l'Abyan, a-t-il ajouté.

« L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Martin Griffiths a mis en garde que les groupes terroristes exploiteraient les dissensions entre le gouvernement légitime et le CTS pour reprendre leurs activités et mener à bien leurs complots terroristes », a-t-il poursuivi.

Il a par ailleurs exhorté l’Arabie saoudite, en sa qualité de sponsor de l’Accord de Riyad, à accélérer la mise en œuvre de cet accord afin d’unifier les efforts contre les groupes extrémistes et à resserrer l’étau sur eux.

La mise en œuvre de cet accord est également nécessaire afin de rétablir l'État et les institutions loin des Houthis (Ansarallah) appuyés par l’Iran, a-t-il précisé.

« Tout retard pris dans la mise en œuvre de cet accord profitera aux Houthis et aux groupes terroristes », a-t-il mis en garde en conclusion.

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